Ravitailler la 6e armée à Stalingrad ?

Mille mercis Roger ! Que demander de plus !

9 à 82 Ju52 (et le 82 est un one shot du 18 au 19/12) se sont succédés à Stalingrad.
C'est vraiment pas lourd.

La réalité présentée par les archives est très éloignée de ce que l'on peut s'imaginer sur base des moyens évoqués dans les livres !
Je suis assez étonné que les chiffres précisés par Roger n'aient jamais été présentés dans les ouvrages récents.

Bonjour Daniel,

Les chiffres précis de Roger confirme le ratio moyen de 1 avion sur 8 qui remplit sa mission à Stalingrad donné par Jean Lopez et les 100t/jour en moyenne.

Par ex. pour 400 avions mis à disposition, seulement 50 fourniront du ravitaillement dans la poche un jour donné.

Jean Lopez donne des chiffres précis juste pour une journée en janvier pour illustrer son propos, je reviendrai sur ces chiffres ce soir car ils expliquent assez bien comment on peut passer de plus de 400 avions en dotation à seulement une cinquantaine parvenant dans la poche...

Mille mercis Roger ! Que demander de plus !

9 à 82 Ju52 (et le 82 est un one shot du 18 au 19/12) se sont succédés à Stalingrad.
C'est vraiment pas lourd.

La réalité présentée par les archives est très éloignée de ce que l'on peut s'imaginer sur base des moyens évoqués dans les livres !
Je suis assez étonné que les chiffres précisés par Roger n'aient jamais été présentés dans les ouvrages récents.

Effectivement, ça ne fait pas bien lourd: lors de leurs premières estimations les experten du transport aérien allemand avaient estimé qu'il fallait au moins les efforts combinés de 12 à 15 groupes de transport, soit 630-795 équivalents Ju-52* pour espérer fournir le minimum de 300 tonnes jour à la VIe armée

* un équivalent Ju-52 transporte 2 tonnes par vol.

Merci roco pour ces chiffres,
le manque de carburant est palpable dés avant l'encerclement.

Ci-dessous quelques chiffres de Christian-Jacques Ehrengardt, publiés par lui dans le N°17 de son AeroJournal V.3, de l'été 2010 :

En outre, le décompte par unités des appareils qui ont participé à ce pont (détails en page 30 pour ceux qui l'ont) :

- 454 Ju-52 basés à Tatsinskaya,
- plus de 25 Ju-86 à ce même aérodrome,
- 198 Heinkel He-111 de tous types basés à Morokovskaya,
- 27 He-177, 18 FW-200 Kondor et 2 Ju-290 basés à Stalino & Zaporojié,
- d'autres types plus anciens : Ju W-34, etc ...

[Dog Red]

Ci-dessous quelques chiffres de Christian-Jacques Ehrengardt, publiés par lui dans le N°17 de son AeroJournal V.3, de l'été 2010...

Pour la période du 30/11 au 11/12, à 15 tonnes près !, les chiffres d'EHRENGARDT croisent ceux postés par RoCo

Concernant le tableau d'Ehrengardt:
16,5 millions de litres de carburant me paraissent beaucoup ?????

Je reviens sur l'exemple donné par Jean Lopez pour illustrer son taux de 1 avion sur 8 accomplissant réellement le ravitaillement:

le 12 janvier, on dénombre 427 avions de tout types affectés au pont aérien
mais sur les bases seuls 282 sont présents
145 sont techniquement prêts
69 sont envoyés vers la poche
56 parviennent à ravitailler la poche amenant 114t

Météo, problèmes de maintenance, dommages liés à la dca et la chasse....tout cela explique la faible disponibilité des avions.

Dernier tour d'engrenage dans la propagande... le 8 novembre, HITLER déclare à Münich que la ville est quasiment capturée.
Impossible de se retirer sans se dédire devant le peuple allemand !

L'anéantissement de la 6e armée, révélée au début de l'année 1943, n'a-t-il pas eu un effet encore plus dévastateur qu'un "retrait" ?

Le 8 novembre 1942 Hitler est bien loin de se douter du sort funeste qui attend Paulus et ses hommes. La question est de savoir ce qu'il a pensé lorsque Goering a déclaré que l'aviation est capable de ravitailler la 6e armée. Sans oublier Manstein qui a cru, dans un premier temps, que l'opération "wintergewitter" pouvait réussir. Si Manstein y a cru, peut-être que Hitler y a cru aussi.

L'historien François Delpla semble hésiter entre deux explications :

- Hitler a peut-être espéré une victoire retentissante, au cas où la Providence ferait un gros effort (N° 19).
- Une mise en scène à grand spectacle d'une résistance allemande héroïque à la marée rouge menaçant l'Europe servait à merveille les visées de Hitler (N° 28).

Mon avis est que l'opportunité d'exploiter l'héroïsme des soldats a germé dans l'esprit d'Hitler quand il a constaté que l'Armée rouge a neutralisé le "wintergewitter".

[N° 5]
Pour résumer ma position: l'affirmation selon laquelle Hitler aurait été convaincu par Göring de laisser la 6. Armee emmurée à Stalingrad n'est qu'une légende. En réalité, le Führer a pris sa décision de tenir sur place avant même de consulter ledit Göring.

Si j'ai bien compris, Hitler a pris sa décision dés le 21 novembre, c'est à dire avant de consulter Goering. Mais rien ne prouve que la décision du 21 novembre soit irrévocable. Il existait probablement une possibilité de changer d'avis quelques jours plus tard. N'est-ce pas la promesse de Goering qui a encouragé Hitler a maintenir sa décision initiale ?

La question est en effet interessante, si l'on part du postulat qu'un abandon, que même un léger fléchissement voir ralentissement des opérations concernant la prise totale de la ville de Stalingrad (militairement mais aussi politiquement pour le monde entier et les allemands eux même Stalingrad était déjà à 99,99 % tombé), était inconcevable, (on n'ose évoquer un léger recul) pour Grofaz, le moindre élément allant dans le sens d'un rétablissement de la situation étant d'avance plus que bienvenu, expressement ordonné. Il est a craindre, je pense, que la décision était desespérement irrévocable, non ?
La luftwaffe n'ayant dans ces circonstances pas a promettre mais A FAIRE !