Propagande du parti communiste
En 1940
Nous savons que nos frères sont assassinés pour assurer l'existence de leurs assassins ! Nous savons que notre avenir ne peut être assuré que par la révolution !
- Camarades ! Si la Suisse est impliquée dans la guerre, cette guerre ne sera pas la nôtre. Expliquez aujourd'hui déjà à vos camarades pourquoi nous ne pouvons faire cause commune avec les belligérants. Préparez-vous à donner suite au mot d'ordre de la fraternisation ! Réfléchissez maintenant déjà à la possibilité de vous entendre avec les soldats du camp adverse, en particulier dans le cas d'une occupation partielle de la Suisse. Pas de guerre populaire contre l'agresseur, mais lutte de classe contre nos exploiteurs et les exploiteurs étrangers, en commun avec les soldats prolétaires du pays ennemi. Tel doit être le mot d'ordre.
- Nous sommes radicalement opposés à l'armée bourgeoise. Ce qu'on appelle notre armée est une partie de l'appareil de domination et d'Etat de la bourgeoisie, une partie de la guerre impérialiste. Notre but est de lui nuire, de la désagréger, de la détruire. Nous sommes des antimilitaristes révolutionnaires et communistes. Notre but est la solidarité entre soldats, sur une base prolétarienne. Une troupe ainsi transformée saura, comme ce fut le cas en Russie, régler facilement le sort d'une bourgeoisie sans consistance. Le but est d'obtenir que l'armée, institution bourgeoise, passe dans le camp de la révolution. Ce changement nécessitera une lutte entre les soldats et les oficiers, certains officiers prenant toutefois parti pour la révolution, certains soldats demeurant en revanche attachés à la cause des officiers et des bourgeois. Cela signifiera, naturellement, l'effondrement de notre armée. Mais sa ruine est précisément notre but. Les soldats révolutionnaires entreront ensuite dans les gardes ouvrières de l'armée rouge.
Extrait d'un document saisi en 1942 chez Jules Humbert-Droz
En Suisse, notre offensive doit être dirigée contre le Conseil fédéral et sa politique réactionnaire et favorable à l'Axe. Mais le Conseil fédéral et la grande bourgeoisie disposent d'une cinquième colonne très influente à l'intérieur même de la classe ouvrière. Ce sont les bonzes réformistes des syndicats et du socialisme qui freinent et sabotent notre lutte. L'un de nos objectifs doit donc être d'expulser des rangs des travailleurs ces agents de l'ennemi et d'épurer ainsi les organisations ouvrières.
François Delpla a écrit:Carlo avait publié ici même un état des arrivées de Staline à son bureau qui sentait fortement l'après coup. S'il y a un gros effondrement visible le 29, ne peut-il y en avoir eu çà et là de plus passagers et/ou discrets ?
Nicolas Bernard a écrit:le dictateur soviétique a bel et bien douté, et plus que sérieusement, de la victoire dans les premières semaines de l'invasion allemande.
François Delpla a écrit:Carlo avait publié ici même un état des arrivées de Staline à son bureau qui sentait fortement l'après coup. S'il y a un gros effondrement visible le 29, ne peut-il y en avoir eu çà et là de plus passagers et/ou discrets ?
Gaston a écrit:Nicolas Bernard a écrit:le dictateur soviétique a bel et bien douté, et plus que sérieusement, de la victoire dans les premières semaines de l'invasion allemande.
après tout, il était un être humain, non ?
Beria et moi sommes allés à la datcha de Staline. C'était le deuxième ou le troisième jour. Il me semble que Malenkov était avec nous. Je ne me souviens plus qui encore. Je me rappelle Malenkov.
Staline était dans un état assez confus. Il ne vociférait pas, mais était mal à l'aise.
-Comment se tenait-il?
-Comment il se tenait? Comme il convient à Staline de se tenir. Avec fermeté, il nous a dit: "On s'est fait chier dessus", ça se rapportait à nous tous pris ensemble. Je me souviens parfaitement de sa phrase, c'est pour ça que je la cite. Voilà, on était dans cet état-là: bien sûr, j'ai essayé de le remonter un peu.
François Delpla a écrit:L'existence même d'un registre de ses heures de présence au bureau me semble, sous un tel régime, assez curieuse. N'avait-il pas, en sus de sa datcha, un domicile au Kremlin et, s'il y dormait, passait-il pointer avant de bosser ? Est-il vraiment impossible de suggérer que ce registre ait été fabriqué après coup, avec le souci précisément de meubler le trou de 11 jours ? Qui a vu l'original du document ?
Nicolas Bernard a écrit:A Carlo,
Il me semble tout de même que Molotov confirme dans ses grandes lignes le témoignage de Mikoïan (je publie votre extrait des entretiens Molotov-Tchouev, n'ayant pas les exemplaires du livre avec moi) :Beria et moi sommes allés à la datcha de Staline. C'était le deuxième ou le troisième jour. Il me semble que Malenkov était avec nous. Je ne me souviens plus qui encore. Je me rappelle Malenkov.
Staline était dans un état assez confus. Il ne vociférait pas, mais était mal à l'aise.
-Comment se tenait-il?
-Comment il se tenait? Comme il convient à Staline de se tenir. Avec fermeté, il nous a dit: "On s'est fait chier dessus", ça se rapportait à nous tous pris ensemble. Je me souviens parfaitement de sa phrase, c'est pour ça que je la cite. Voilà, on était dans cet état-là: bien sûr, j'ai essayé de le remonter un peu.
Que Molotov se trompe dans la datation de l'événement ne suffit pas à en faire un témoignage disqualifiant celui de Mikoïan, mais découle certainement d'une erreur de mémoire, au vu des registres du Kremlin et de la date de l'entretien, des décennies après les faits. Et quand on sait que Molotov passe son temps à prendre la défense de Staline dans lesdits entretiens, il y a lieu d'en déduire qu'il aseptise autant que possible l'accès de dépression de son ancien "Patron". Pour finir, contrairement à ce que vous indiquez, Molotov ne mentionne certainement pas qu'il s'est rendu seul chez Staline avec Malenkov, mais qu'il était accompagné de Beria et d'autres hiérarques dont il ne se rappelle plus l'identité, ce qui là encore plaide en faveur de Mikoïan.
Vos autres observations sont intéressantes, mais ne me convainquent pas. Que Mikoïan évoque, dans ses Mémoires, un Joukov fondant en larmes ne plaide certes pas en faveur de sa véracité, mais ne m'apparaît pas davantage suffire à écarter ses affirmations. De même, que Staline ait signé une directive le 29 juin (je demande à voir) ne saurait remettre en cause le fait qu'il s'est absenté du Kremlin les 29 et 30 juin, et que deux témoins, Molotov et Mikoïan, le décriront comme "souffrant" à ce moment là.
Sans que je me rallie à la version de Khrouchtchev, trop d'éléments convergent vers la thèse selon laquelle Staline s'est bel et bien effondré le 29 juin, et ne s'est repris que le lendemain.
François Delpla a écrit:
A quoi au juste consacre-t-il son temps pendant sa disparition publique de 11 jours,Mais il n'y a pas de disparition publique de 11 jours! Si il ne descend pas faire ses courses au Goum, cela ne signifie pas que personne ne le voit. Il est vu par des dizaines de collaborateurs si humaine certes mais si peu conforme à l'image du chef, communiste ou non ? Entre le type qui guette placidement le moment opportun pour frapper un grand coup médiatique et le prostré de la datcha, quel moyen terme, quelles variations ?
L'existence même d'un registre de ses heures de présence au bureau me semble, sous un tel régime, assez curieuse. N'avait-il pas, en sus de sa datcha, un domicile au Kremlin et, s'il y dormait, passait-il pointer avant de bosser ? Est-il vraiment impossible de suggérer que ce registre ait été fabriqué après coup, avec le souci précisément de meubler le trou de 11 jours ? Qui a vu l'original du document ?
Retourner vers LE FRONT DE L'EST
► Les 10 Derniers Posts du jour | Date | Auteur |
---|---|---|
dans: les miliciens | par: coyote | |
dans: Quiz suite - 7 | par: Prosper Vandenbroucke | |
dans: Les Feux de la rampe 2.0 : Épaves de guerre (1936-1945) | par: Prosper Vandenbroucke | |
dans: Identification d'un MS-406-C1 | par: Stéphane L | |
dans: Les Feux de la rampe 2.0 : La guerre en Indochine, 1 er septembre 1939/14 septembre 1956. | par: Prosper Vandenbroucke | |
dans: Je recherche une histoire sur un membre de la résistance française. | par: Clauster | |
dans: otre avis sur la tendance de la création de bunkers personnalisés dans les domiciles | par: Patrick.Fleuridas | |
dans: Moteurs d'aviation soviétiques | par: Marc_91 | |
dans: Werhmacht 1940. La Heer et ses uniformes. | par: Clauster | |
dans: 7 nains au destin incroyable. | par: Cendre de Lune |
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 193 invités