voila qq infos sur la Norvege et la Finlande...
Le 30 novembre 1939, Staline lance les troupes soviétiques à l'assaut de la petite Finlande. Le Petit Poucet résiste à l'ogre
La Finlande s'était émancipée de la Russie pendant la Grande Guerre de 1914-1918 et la frontière entre les deux pays avait été établie à quelques dizaines de kilomètres de Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg).
En 1939, tandis qu'il partage la Pologne avec Hitler, Staline s'inquiète de la vulnérabilité de cette frontière et du risque d'une invasion de la deuxième région économique de l'URSS via la Finlande.
Il propose aux Finlandais de reculer leur frontière méridionale, dans l'isthme de Carélie, en échange de vastes territoires situés plus au nord. Il demande aussi de pouvoir installer une base navale à Hanko, à la pointe sud du pays.
Le gouvernement finlandais veut bien négocier un échange de territoires mais refuse de sacrifier sa souveraineté en cédant une base.
Loin de chercher un quelconque arrangement avec le dictateur, il renforce ses fortifications frontalières longues de 140 km et connues sous le nom de «ligne Mannerheim», du nom d'un maréchal finlandais qui avait repoussé les bolcheviques en 1917.
Finalement, Staline attaque son voisin sans prendre la peine de lui déclarer la guerre.
Avec un total de 265.000 hommes, 270 avions et 26 tanks, la Finlande doit faire face à 400.000 hommes de l'Armée rouge, équipés de 1500 avions et autant de tanks.
Malgré la disproportion des forces et la brutalité de l'attaque, du golfe de Finlande à l'océan Arctique, l'Armée rouge piétine plusieurs mois sur la frontière et les Finlandais remportent même de nettes victoires au nord.
Cette «Guerre d'Hiver» se traduit par de lourdes pertes pour l'Armée rouge, d'autant que les Français et les Anglais, en guerre déclarée contre Hitler, ont à cœur de soutenir le peuple finlandais en lutte contre Staline, lié au Führer allemand par un pacte.
Les Occidentaux caressent l'espoir illusoire que des opérations militaires comme celle-là leur permettront de faire l'économie d'une attaque frontale de l'Allemagne.
Sur une idée du Premier Lord de l'Amirauté, le ministre britannique de la marine Winston Churchill, les Français et les Anglais entreprennent même une expédition en... Norvège pour tenter de soutenir les Finlandais.
Staline finit par conquérir la partie orientale de la Finlande et conclut un traité avec son ennemie le 12 mars 1940.
Mais sa victoire à l'arraché a pour effet d'isoler un peu plus l'URSS sur le plan international. Elle met aussi en évidence la médiocrité du commandement soviétique et la faible motivation des troupes.
Vorochilov, commissaire du peuple (ministre) à la Défense, est d'ailleurs démis de ses fonctions dès le 7 mai.
Ce désastre va fournir d'utiles enseignements à Hitler quand il prendra la décision d'attaquer son associé le 22 juin 1941.
Alliés à leur tour aux Allemands, les Finlandais reprendront l'offensive en 1941 mais en 1944, ils devront accepter une mise sous tutelle soviétique.
Le 16 février 1940 au soir, un destroyer britannique pénètre dans un fjord de Norvège et arraisonne l'Altmark, un navire allemand qui s'y était réfugié avec à son bord 299 prisonniers anglais.
Les prisonniers sont délivrés à la grande satisfaction du Premier Lord de l'Amirauté, le ministre de la marine de guerre, qui n'est autre que Winston Churchill (66 ans).
Il s'agit du premier coup d'éclat des Britanniques depuis leur entrée en guerre officielle contre l'Allemagne de Hitler, le 3 septembre 1939.
Après avoir dénoncé en vain pendant sept ans la menace hitlérienne, Churchill a été récompensé de son opiniâtreté par le portefeuille de la Royal Navy, celui-là même qu'il détenait au début de la... première guerre mondiale.
Agir ou ne pas agir ?
Le Premier ministre du gouvernement a nom Neville Chamberlain. Il a cédé devant Hitler à la conférence de Munich et continue, même après la déclaration de guerre, de préconiser l'«apaisement».
Ce n'est pas le cas de Churchill qui, à défaut de pouvoir agir sur le Continent, a l'idée de priver l'Allemagne de ses approvisionnements en minerai de fer suédois, essentiels au bon fonctionnement de son industrie.
Le minerai du gisement de Kiruna, en Laponie, est transporté par chemin de fer jusqu'au port norvégien de Narvik.
Churchill suggère de miner la côte de la Norvège pour empêcher les navires allemands de charger le minerai.
Sa proposition est d'abord rejetée par ses collègues. Le ministre des Affaires étrangères, lord Halifax, partisan de l'«apaisement», objecte non sans raison que la Norvège est neutre.
Mais le 30 novembre 1940, l'URSS, liée à l'Allemagne par un pacte, attaque la Finlande.
Soucieux de soutenir ce petit pays ainsi que de protéger la Suède, les Français et les Anglais se rangent à l'idée d'une intervention en Norvège.
Ils vont même plus loin que Churchill en préconisant une attaque terrestre contre les ports norvégiens et même une occupation des mines suédoises,... sous réserve de l'assentiment des gouvernements concernés !
Plusieurs semaines s'écoulent en vaines discussions, le roi de Norvège Haakon IV n'étant pas lui-même disposé à accueillir des soldats anglais.
En ordonnant à sa marine d'arraisonner l'Altmark dans les eaux norvégiennes, Churchill veut mettre fin aux atermoiements du Cabinet de guerre britannique.
Mais Hitler, de son côté, a été piqué au vif par le coup de force et a pris secrètement la décision d'attaquer la Norvège.
Prenant de vitesse le corps expéditionnaire franco-britannique, les parachutistes allemands se jettent le 9 avril sur les ports norvégiens.
Le corps expéditionnaire tente de remplir sa mission. Mais il n'est plus question pour lui de miner la côte ni de secourir la Finlande.
Celle-ci a dû rendre les armes le 11 mars face aux Soviétiques, provoquant à Paris, dix jours plus tard, la chute du gouvernement d'Édouard Daladier et son remplacement par Paul Reynaud.
L'échec des Alliés est bientôt patent. Au début mai, la Chambre des Communes désavoue le gouvernement et contraint Chamberlain à la démission, en évitant soigneusement d'accuser Churchill de quoi que ce soit.
Chacun sent que la situation exige un chef de guerre résolu et Churchill est de toute évidence celui-là.
Il est nommé Premier ministre le 10 mai, le jour de l'offensive allemande contre la Belgique. Il pourra désormais faire la guerre sans compromis ni atermoiements.