Darlan s'inquiète tout particulièrement de ces "flottement" dans la direction des opérations. Il ne casse e déplorer l'immobilisme du comité de guerre francais et du conseil suprême interallié paralysé par l'obstruction britannique. Mais l'attaque de l'UNion Soviétique conte la Finlande, le 30 novembre 1939, à l'origine d'un immense mouvement se sympathie dans le monde et en particulier en France, semble donner l’occasion de sortir de l’impasse.
DE plus en plus impatient, l’amiral de la flotte préconise alors des « manœuvres d’aile » pour le moins inquiétantes qui trahissent une méconnaissance grossière de la conduite de la guerre au sens large. Excellent organisateur, rompu aux tâches d’état-major, Darlan apparaît comme un esprit abusivement simplificateur et manque de culture militaire. Il n’a pas l’envergure d’un Castex et, de toute évidence, il n’a pas lu les « théories stratégiques ». Il confond principes de la guerre et principes du combat ou de l’engagement. Pour priver l’Allemagne du pétrole soviétique et rendre le blocus efficace, il préconise ainsi l’occupation du Caucase par les Turcs ou le bombardement des puits de Bakou à partir des terrains d’Irak ou de Syrie. Il envisage nullement les difficultés techniques de ces opérations et surtout leurs répercussions politiques qui risquent d’entraîner l’URSS dans le conflit aux cotés du Reich.
Au mépris des difficultés logistiques et des conditions exceptionnellement sévères de l’hiver dans le Grand Nord, il envisage encore l’envoi d’un corps expéditionnaire allié de « volontaires » à Petsamo destiné à soutenir la Finlande, à occuper les mines de fer du nord de la Suède et priver l’Allemagne d’un minerai qui transite l’été par le golfe de Botnie et l’hiver par Narvik et les côtes norvégiennes libres de glaces. DE guerre lasse, les Anglais finissent par se rallier à l’idée d’une manœuvre scandinave réduite, limitée à Narvik. Mais l’opposition d’Oslo et de Stockholm et surtout le traité de Moscou du 12 mars 1940, qui met fin à la guerre russo-finlandaise, condamnent le projet, au moment où il reçoit un commencement d’exécution.
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"La marine francaise et la guerre" de PH Masson
:wink: