Dog Red a écrit:Patrick, Antony BEEVOR dans son excellent "Stalingrad" précise l'état d'esprit de STALINE [pp.82-83 de l'édition française]
En résumé :
Le 19 juin [NDLR : 0 Tag 28 juin], le Major REICHEL (chef des opérations de la 23.Pz.D) part en avion inspecter une unité de première ligne. Faisant fi de toutes les consignes de sécurité, il emporte avec lui les ordres détaillés de l'opération à venir. Son avion est abattu. Les Russes s'emparent des documents avant que les Allemands ne les récupèrent (fou furieux, HITLER exigea que les généraux commandant la division et le corps soient traduits en conseil de guerre).
Les documents sont expédiés par avion au Kremlin. Le caractère rocambolesque de la récupération des plans convaint STALINE qu'il s'agit d'une manoeuvre d'intoxication destinée à attirer l'Armée rouge vers le sud alors que l'objectif de l'offensive à venir est Moscou.
Qu'aurait-on pensé à sa place...
Rien.
La réserve stratégique pour la partie sud du front (dont Stalingrad), est déjà en formation dans la région de Tambov, qui subit ce faisant une énorme pression économique pour les frais d'entretien. Le but, comme devant Moscou à la fin de 1941, est de ne pas trop prélever sur le tas de façon à se constituer une réserve stratégique importante en vue d'une contre-offensive majeure. Car bien entendu, sous la pression des evenements il a bien fallu le faire. Maintenant, est-ce Staline et le GQG auraient ils dû se servir davantage en été 42 dans la réserve susmentionnée, ou moins, est une autre question. Mais ça évite de déplacer les troupes devant Moscou, Kalinine, Léningrad ou d'ailleurs à cette seule fin.
Devant Moscou et Léningrad les fronts sont suffisamment étoffés par suite des épisodes précédents, dont celui la première bataille (ratée) de Rjhev. Car après les terribles sacrifices consentis, soit 195 000 hommes pour une bande atteignant à peine 40-50 km,
il est hors de question de re-perdre le terrain si chèrement acquis.
Sinon, avec le suivi sur carte, on comprend mieux:
http://english.pobediteli.ru/En prime, une réflexion personnelle, le fait d'attaquer au sud, hors de la région d'Izioum-Barvenkovo après l'encerclement lorsque la voie était libre, n'aurait pas du de manière générale provoquer un effondrement rapide des lignes de défense soviétiques comme devant Voronezh par exemple, qui avaient eu 4 à 5 longs mois au moins, pour les organiser. On a vu des troupes en bien pire posture (ligne de Louga, à Smolensk, à Volokolamsk en 41...), s'accrocher au terrain de manière autrement plus stoïque. Ce dysfonctionnement, mérite également d'être étudié et analysé. Mais bon, c'est un autre sujet
Cdt