Tomcat a écrit:RoCo a écrit:Le ravitaillement des troupes au front s'avère très difficile suite aux bombardements quasi incessants de bombardiers russes sur les lignes de communication et les dépôts allemands. La 6.armée se verra contrainte de décentraliser de plus en plus ses dépôts près du Don, ce qui rend la logistique de plus en plus complexe .
Ce manque de munitions pour l'artillerie ne pousse t-elle pas à l'utilisation massive des stukas en appui aérien urbain ?
[...]
La VVS aurait elle réussi sa mission d'interdiction en attaquant les lignes de communication et les dépôts allemands de manière incessante ?
C'est étonnant compte tenu de l'écrasante supériorité de la chasse allemande à cette période.
D'un point de vue stratégique, la décision de HITLER du 23 juillet 1942 écartèle l'effort principal entre Stalingrad et le Caucase. C'est contraire à tout principe.
Ce qui est valable pour la marche opérationnelle des troupes l'est forcément pour la chaîne logistique allemande déjà étranglée par une unique voie ferrée Donetz/Don (400km) et du Don par camion jusqu'à Stalingrad (fin août) puis quand les camions seront usés par bêtes de somme (selon LOPEZ
à partir de septembre alors que la bataille pour la ville va seulement faire rage !!).
LOPEZ évoque d'énormes embouteillages logistiques (500 trains entre le Reich et le Donetz début octobre et encore 137 à la fin de ce mois). Ce n'est pas l'action des VVS qui est évoquée mais bien celle des partisans, de pluies diluviennes et le manque de charbon pour faire rouler tous ces trains !
Toujours selon LOPEZ (il a le mérite de synthétiser ses chiffres pp.189-92), les besoins de la
6.Armee s'établissaient à 18 trains par jour :
. 10 trains pour l'armée (3.000 tonnes quotidiennes de nourriture, armes, munitions, carburant, etc.) ;
. 2 trains pour la
Luftwaffe ;
. 3 trains pour les infrastructures ferroviaires (construction, charbon, surveillance des voies) ;
. 1 train pour les permissionnaires ;
. 1 train pour les transports de troupes ;
. 1 train pour le "divers".
L'apport journalier ne dépassera pas 10 à 14 trains même à partir de septembre quand la bataille de Stalingrad devient prioritaire. Même s'il est ici d'un autre ordre, il y a déjà, comme pour le pont aérien, déficit logistique.
En octobre, les
StuGe (nous les évoquions) sont retirés faute d'obus, l'artillerie est à court. La veille de l'offensive du 14 octobre, PAULUS est dans l'expectative, aucun train de ravitaillement n'est arrivé depuis plusieurs jours et seul le tiers des besoins en grenades, obus et fusées est assuré. Ce même mois d'octobre, les besoins quotidiens en carburant (850 m3/J) sont à peine plus couverts que de moitié (456 m3/J). Déjà à cet époque l'état physique des
Landser est jugé "mauvais".
La logistique défaillante est concentrée sur les munitions, accumulant des stocks de denrées alimentaires et d'hivernage à l'ouest du Don.
La
6.Armee se consume dans Stalingrad et pas seulement à cause des combats...
Le réalisme stratégique n'aurait-il pas été de se replier sur le Don dès octobre ? Mais c'est la nécessité politique de HITLER d'obtenir une victoire qui prime alors que les voyants sont au rouge.