elgor a écrit:J'ai réussi à scanner tant bien que mal l'illustration de l'usage d'un JU-87 G détruisant un char lors de la bataille de koursk et on peut voir que le piqué n'est pas vertical et ne nécessite pas de freins de piqué.
C'est
pathétique, , tant au niveau de l'aspect dramatique de l'oeuvre, que de sa connerie. Le pilote il est déjà mort là, s'il n' pas songé à redresser avant
!
Imaginez l'inertie d'un engin de 5 tonnes lancé à 400 km/h dans le sol à cette distance. Si le pilote actionne la commande à ce moment précis, le nez n'aura même pas eu le temps de se redresser de quelques degrés avant le crash!
L'avion ne se déplace pas comme un couteau dans un fromage. Il y a
une glissade (dérapage) en ressource beaucoup plus longue que vous imaginez y compris sur planeur ou avion d'aéroclub...
1) le temps que les commandes réagissent
2) que le nez se redresse
3) que la
trajectoire se redresse
4) que la trajectoire seredresse assez pour
changer de penteTout ça fait de longues secondes et plusieurs centaines de metres.
De mémoire à 20/30° d'inclinaison il fallait arrêter le tir sur Stormovik à 200 m de la cible en partant de 1000m, a la limite du décrochage ~ 200-220 km/h.
D'apres les essais du LIILes Ju-87G-1 capturés (en fait version du D-3 avec 2 BK-37) ne piquaient plus en dehors des protos ayant encore les freins, et les attaques s'effectuaient avec un angle de 10-12° au plus...la mise en piqué et la visée étaient rendues difficiles en raison de la dégradation de la stabilité de route de l'avion, pour cause de l'interférence aérodynamique et de la dispersion des masses (le canon avec affût et sans magasin, ni munitions pesait à lui seul 473 kg)...
...selon les données (théoriques) allemandes le canon avait une cadence de 70 c/min. Néanmoins, aux essais du NII VVS KA, en raison des "bugs" de l'automatisme (de rechargement), sa cadence effective au combat n'était que de 1 tir toutes les 2 secondes (hors pb de grippages, assez nombreux)...ce qui limitait le feu à deux obus max lors de l'attaque, tandis que le puissant recul du canon entainait une réaction de piqué et de pivot sur l'axe de vol dont les oscillations ne pouvaient se lisser qu'au 3e obus.
En fait, seul le premier coup pouvait bénéficier de visée.
Néanmoins, toujours selon les données du NII VVS KA la Vo de l'obus sous-calibré du BK-37 atteignant 1170m/s lors du tir aérien pouvait (théoriquement) à une distance de 400 m percer le blindage soviétique jusqu'à 52 mm à 0° à moins de 400m. L'obus antichar classique de ladite arme ne perçait que 40mm de blindage à 0° à mons de 400m. Semblait-il le Ju-87G-1 était donc théoriquement l'arme idéale de destruction des T-34 soviétiques.
La réalité était quelque peu différente: l'analyse des blindages du T-34 et des capacités du BK-37 montrent: sous angle de piqué de 5-10° l'obus sous calibré ne pouvait percer la tourelle de 52mm du T-34-76 qu'à moins de 180m. Et les cotés à 40 mm qu'à moins de 400m. Néanmons le temps de feu réél ne pouvait dépasser alors respectivement 1,3 et 4,4 s (attaque à 15-20m de haut, fin du feu à moins de 90 m de la cible.. CAD, un seul obus pouvait toucher au mieux la tour, 2 la caisse.
En cas de perçage effectif, on était loin de la destruction de l'engin ...(en raison de faible effet post-percement du noyau sous calibré (env 11-13mm je crois)
Le T-34-85 ayant une blindage renforcé (composition acier et épaisseur 45mm caisse et 75 mm tourelle) n'était vulnérable de coté à aucune distance de tir...mais était vulnérable qu'en cas d'attaque arrière (52mm) à moins de 400m. Le blindage du toit ne se perçait qu'à des angles > 30° à moins de 300m. A 10°, l'obus ne faisait que des ricochets. etc, etc ...
EN CONCLUSION: L'attaque d'un T-34 par le coté par les Stuka armés de BK-37, à noyau Wolfram ne pouvait aboutir en des conditions type (10° début feu à 3-400 m) qu'au mieux à une probabilité de 0,02-0,03. Ce qui veut dire que pour toucher à coup sûr un T-34, il fallait l'usage de pas moins de 50 Stuka G. Mais il s'agit la de conditions de polygone, char immobile, aucune opposition, air calme. Dans la réalité on peut réduire cette valeur par 5 ou 10.
EN COMPLEMENT
Le rapport soviétique ne mentionne pas le taux d'enrayage réél de l'arme ni la conversion en norme soviétique de mesure à la pénétration. Tout ceci nous donne qu'une probabilité à 20%* dans les mesures théoriques utilisées par le NII-VVS (qui est institut d'aviation non pas d'artillerie); converties aux normes de l'ABTU *(10 à 30% de proba selon les sources pour les canons allemands). Je rapelle que les chiffres pour canons russes sont donnés à 80% de proba, mesure au culot de l'obus et effet destructeur post-traversier constaté. (Loi des 20/80 sur la courbe de gauss)*.
*
Eh oui, les valeurs d'essais de pénétration obus vs blindage donnent une multitude de valeurs, qu'on peut rassember statistiquement par une courbe de Gauss, ce qu'il y a de plus classique. Par contre la variance est terrible; de gros écarts sont constatés entre deux tirs successifs, avec les mêmes obus contre les mêmes matériaux.Bon la probabilité de PERCER un T-34 dans ces conditions serait de 0,005-0,008 au mieux. Et après?
Rien, en dehors d'un coup foireux sur la fusée des obus en soute faisant sauter la tourelle, SINON: le char soumis à une petite ventilo supplémentaire continue à combattre, jusqu'au prochain rebouchage.
A chacun de faire (les bonnes) conclusions qui s'imposent...
PS jusqu'à l'apparition des PTAB de 1,5-2.5 kg thermiques pouvant percer jusqu'à 70 mm, lancées en
carpet-bombing sur les panzer allemands, Le fameux Chtourmovik Il-2 n'était guère mieux coté...
C'est assez curieux que d'aucuns continuent à l'appeler jusqu'à maintenant avion anti-char!