Bonjour,
Pour ce qui est du débat salutaire, je suis de votre avis cher Carlo, c'est d'ailleurs pour cette raison que je suis inscrit au forum. Et pusique les modérateurs ont parlé (merci David
) nous discutons donc ici tout ce qui se relie à l'Armée Roumaine. Oui, effectivement les massacres d'Odessa sont une page dramatique de la participation des roumains à la 2e GM. En prenant prétexte d'un attentat contre leur Quartier Général en ville les massacres vont durer 3 jours et verront l'assassinat de dizaines de milliers de personnes. Je venais de poster des infos à ce sujet sur un autre post d'ailleurs:
viewtopic.php?f=42&t=26398&start=10Pour revenir à l'Armée Roumaine je passe sommairement en revue son organisation de 1942 / 1945. Celle de 1941 est un peu différente.
Comme d'habitude, j'attends des critiques pour le débat
La compagnie d’Infanterie roumaine compte en effectifs théoriques en 1942 / 1945 de 201 hommes organisés en un groupe de commandement d’un officier, 1 sous-officier et 16 soldats et caporaux, un groupe de ravitaillement en munitions de 9 hommes, un train de compagnie avec 1 sous-officier, 2 caporaux et 15 soldats avec 8 chariots hippomobiles. La force combattante se situe dans les 3 sections de fusiliers voltigeurs qui comptent chacune 1 officier et 51 sous-officiers et soldats divisés en 4 groupes de FV à 10 hommes avec 1 FM et un groupe de mortier avec 1 mortier 60mm Brandt et 7 hommes. En pratique, les sections étaient souvent à 3 groupes de combat au lieu de 4. Le bataillon d’Infanterie comptait 3 compagnies d’Infanterie et 1 compagnie d’Armes Lourdes constituée de 195 hommes en 1 groupe de commandement avec 1 officier, 1 sous-officier et 17 soldats, 3 sections de mitrailleuses lourdes à 35 hommes et 4 Mitrailleuses chacune, 1 section de mortiers de 81mm M.27/31 à 53 hommes et 6 mortiers et un train de compagnie à 18 hommes comme celui de l’Infanterie.
Le commandement du Bataillon étant assuré par la compagnie de commandement et services avec 1 peu plus de 150 hommes. Les bataillons variaient entre 950 hommes et 850 hommes en moyenne. L’armement d’infanterie était assez moderne, d’origine tchèque (fusil ZB24, FM ZB-1930 - le père du Bren – ou la mitrailleuse lourde ZB 53/54) en général fabriqué sous licence en Roumanie ou bien d’origine française comme les mortiers Brandt 60 mm ou les mortiers M.27/31 de 81,4mm. A partir de 1942 jusqu’en 1944 on retrouvera de plus en plus de mortiers soviétiques de 82mm dans les Bataillons roumains en fonction des armes capturées.
En 1941, au niveau régimentaire on trouvait 1 compagnie d’Armes lourdes avec 1 section AC à 6 pièces et 1 section mortiers 81 aussi avec 6 pièces. A partir de 1942 et des ordres de réorganisation valables à partir du 1 Avril 1942 et mises en application comme résultat des enseignements de la campagne de 1941 les appuis régimentaires augmentent et passent à 1 compagnie AC à 12 pièces et 1 compagnie de mortiers lourds de 120mm, constituée avec des pièces soviétiques de prise et des copies construites en Roumanie. Les armes AC sont toujours par contre soit des Bofors 37mm, soit des Bohler 47mm, soit des canons soviétiques de 45mm, surtout dans la Cavalerie. Ces armes étaient en 1942 complètement obsolètes contre des chars soviétiques T34 ou KV 1 et le manque d’armes antichar valables sera d’ailleurs une des causes du désastre de Stalingrad. C’est vers Aout / Septembre 1942 que les roumains commencent à recevoir des canons de 75 français modifiés en PAK 97/38 à raison de 6 par Division mais ces armes, arrivés trop tardivement en en trop petit nombre, ne suffiront pas à faire la différence.
Les roumains vont d’ailleurs aussi procéder à la même époque à une réorganisation massive de leurs divisions, aussi bien pour des raisons militaires que politiques. Ainsi, les Division d’Infanterie sur le Front en 1942 auront 7 Bataillons d’Infanterie au lieu de 9. Ceci parce que l’opposition à la guerre devenait importante et le Grand Etat Major roumain avait décidé de garder autant de troupes que possible au pays, car pour beaucoup d’officiers la Roumanie n’avait rien à faire au-delà d’Odessa (toujours en prévision d’une future guerre contre la Hongrie d’ailleurs). Une autre raison est que précisément les hongrois, tout comme les italiens, avaient des divisions à 6 bataillons et les roumains ne considéraient pas important d’avoir des divisions avec des effectifs plus conséquents. C’est aussi pour cette raison que les roumains vont transformer les brigades de Chasseurs de Montagne et Cavalerie en Divisions en Avril 1942. D’une part, Antonescu considérait qu’il était nécessaire de montrer aux allemands toute l’étendue de l’engagement roumain et ceci passait par montrer qu’ils avaient plus de divisions au front que tous les autres, pour pouvoir peser sur Berlin à la fin de la guerre afin de récupérer les territoires de Transylvanie et de Dobrogea du Sud.
D’autre part les unités de montagne et de cavalerie avaient pleinement justifié leur statut d’unités de valeur combattante supérieure et donc il fallait les renforcer pour les combats futurs. C’est ainsi que les divisions de Cavalerie auront en général 4 régiments à 2 groupes d’escadrons chacun avec l’addition d’un 2e escadron d’Armes lourdes et par l’addition d’une 3e batterie à chacun des 3 groupes d’Artillerie. Pour les Chasseurs de Montagne ce sera l’ajout d’un 2e Groupe de Canons de Montagne et dans les 2 types d’unités de l’ajout d’unités de mortiers de 120mm et armes AC comme dans l’Infanterie.
Cordialement
Mathias