Réponse à un post pas si récent, mais les posts vieillissent vite sur certains fils.
Revan a écrit:Pour l'effondrement, un livre évoquait une tentative de renversement de Staline par certains pontes du régime, prêt à faire la paix avec Hitler et amputer l'Ukraine et les pays baltes de l'URSS. Je ne l'ai pas lu et je ne m'attarderai donc pas dessus.
Contraindre le régime à négocier, prendre Leningrad à la fin de l'été et Moscou à la fin de l'autonome auraient bien encouragé Staline à négocier, plus qu'en s'emparant de l'Ukraine. Staline a quand même laissé six millions d'ukrainiens mourir de faim.
Pour les pays baltes, je ne suis pas d'accord. Le pacte prévoyait que la Lituanie revienne à l'Allemagne. Les Allemands avaient donc suffisamment d'intérêt pour ces terres.
Si les a-coups étaient délibérés pour que l'URSS négocie, c'est encore plus stupide (Mais, la guerre n'est-elle pas stupide?) Mieux vaut porter un coup dévastateur à l'ennemi, qu'une série de petites victoires. Prendre Leningrad aurait sapé le moral de l'Armée Rouge, c'est l'un des cœurs de la Russie. De toute manière, sans Guderian, l'encerclement d'Ukraine a eu lieu. Autant semer un peu plus le désordre en l'envoyant menacer Moscou.
Au fait, est-ce qu'Hitler savait que Kiev et Moscou ont été fondé par des Vikings suédois? Que les pays baltes avaient été colonisés par des Scandinaves?
Mais je ne vois pas, dans l'histoire réelle, le moment où les Allemands auraient pu aller plus vite en besogne sur Barbarossa. Il se trouve toujours un général pour dire qu'il aurait pu le faire, après coup. Je pense que c'est n'importe quoi. Non Barbarossa a manqué de structure, de cohésion dans les buts et le déroulement, c'est autant la faute d'Hitler que de son Etat-Major (en fait plus de l'E.-M. que d'Hitler puisque celui-ci n'est pas censé avoir fait l'école militaire). Le blitzkrieg n'est que le début d'une idée stratégique, la mobilité n'est pas tout, surtout face à un adversaire où elle sera toujours à la limite de ses possibilités. En adoptant une stratégie d'encerclement et en cherchant à venir à bout des kessels, les Allemands, les généraux surtout qui sont les responsables de l'application tactique, ont montré les faiblesses de la blitzkrieg. Si les nazis avaient préparé Barbarossa en 41 comme les Soviétiques ont préparé Bragation en 44, ils auraient peut-être gagné la guerre. Les opérations soviétiques de la fin de la guerre, sommet de leur art opérationnel, sont beaucoup plus brillantes que le trop fameux blitzkrieg qui n'est jamais qu'un bricolage, même génial, des idées nouvelles appliquées avec de vieilles méthodes. Je pense que l'URSS est le pays qui a le plus sérieusement envisagé la guerre dans les années 20 et 30 et qu'il n'y a donc pas de hasard dans sa victoire en 1945. Que l'Allemagne ait été pas loin d'arracher le morceau, c'est vrai, mais elle doit d'abord ses succès à l'habileté d'Hitler, certainement pas à ses généraux prétentieux qui ont trouvé après la guerre une oreille complaisante dans les pays occidentaux.