Post Numéro: 19 de Borislav 08 Sep 2011, 17:24
Depuis la révolution d'octobre en 1917 et ce jusqu'en 1921, les grandes puissances mondiales avaient mise en place un blocus autour de l'URSS. L'anti-bolchévisme et l'anti-sovietisme étaient déjà bien présent.
Une petite ligne du temps qui peut poser pas mal de question quand à l'envie d'une alliance ...
L'Union soviétique a essayé, depuis 1933, de mettre en place un système de défense collective en Europe. Une première proposition soviétique visant à conclure un pacte général au sein duquel tous les pays européens œuvreraient pour garantir la paix, date de 1935. L'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Pologne réagirent de façon explicitement négative. Mais l'initiative soviétique aboutit cependant à deux pactes bilatéraux d'assistance mutuelle, avec la France et avec la Tchécoslovaquie.
Le 12 mars 1938, Hitler annexe l'Autriche. L'Union soviétique est la première à réagir et propose, le 17 mars, une "conférence anti-agressionniste". Il est clair, à ce moment, que la Tchécoslovaquie sera la prochaine victime d'Hitler. L'Union soviétique fait savoir à la Tchécoslovaquie que 40 divisions armées, 4 brigades de blindés et 12 unités d'aviations sont prêtes à intervenir en cas d'agression allemande. Mais le 24 mars, Chamberlain, le Premier ministre britannique, rejette la proposition soviétique d'une conférence de paix et refuse de donner des garanties à la Tchécoslovaquie.
Les gouvernements français et britannique ont coulé toutes les initiatives soviétiques. Durant toute cette période, la politique britannique et française est dictée par l'anticommunisme et la haine de l'Union soviétique. La conférence de Munich, en 1938, sera l'expression la plus criante de cette politique.
Dès le mois de mai 1938, les troupes allemandes se sont rassemblées à la frontière tchécoslovaque. Des provocateurs allemands créent des incidents. Hitler menace d'intervenir. Chamberlain s'envole pour Berlin, rencontre Hitler et ils conviennent de tenir une conférence à Munich, le 28 septembre. L'Union soviétique n'est même pas invitée à participer à cette conférence. Les Britanniques et les Français veulent ainsi éviter que l'URSS ne se mette à jouer un rôle important sur la scène internationale. L'Etat soviétique doit être isolé, comme un paria des nations. Les 28 et 29 septembre, l'Allemagne, l'Italie, la France et la Grande Bretagne se réunissent donc seuls à Munich. En l'absence de la Tchécoslovaquie, on décide de donner de grandes parties de ce pays en cadeau à Hitler. La Pologne et la Hongrie reçoivent aussi chacune un morceau. Ce qui reste de la Tchécoslovaquie est entièrement à la merci des troupes allemandes. En mars 1939, Hitler envahit les derniers morceaux de la Tchécoslovaquie.
Hitler et Chamberlain signent aussi un accord qui implique un pacte de non-agression entre les deux pays. En décembre 1938, un pacte similaire sera signé entre l'Allemagne et la France.
L'Union soviétique s'en tient à sa politique et propose à nouveau, le 18 mars 1939, une conférence où la Grande-Bretagne, la France, l'Union soviétique, la Roumanie, la Pologne et la Turquie chercheraient ensemble les moyens de mettre fin à l'avance allemande. Mais Chamberlain estime que c'est prématuré.
Le 21 mars 1939, l'Allemagne remet un ultimatum à la Pologne pour Dantzig.
Le 16 avril 1939, l'Union soviétique propose officiellement un pacte à la France et à la Grande-Bretagne.
Le 11 mai, le gouvernement britannique répond d'abord catégoriquement "non". Mais sous la pression de manifestations de masse soutenues par l'opposition menée par Churchill, Chamberlain doit finalement accepter la proposition soviétique.
Ce pacte purement défensif sera accepté en parole mais alors commencent les manœuvres de retardement.
On enverra à la place du ministre, un diplomate de second rang et sans mandats. Andrei Jdanov le 29 juin dans la Pravda écrit : "J'ai l'impression que les gouvernements britannique et français ne veulent pas signer un accord réel et acceptable par l'Union soviétique, mais qu'ils veulent seulement en parler pour démontrer, aux yeux de leur opinion publique, l'intransigeance de l'Union soviétique et rendre ainsi plus facile la conclusion d'un accord avec les agresseurs".
Au mois de Juillet on envoie l'Amiral Drax en bateau à vapeur qui n'arrivera que 18 jours plus tard à Leningrad. Chamberlain pour aller voir Hitler l'année précédente avait utilisé un avion. Bien entendu, Drax n'avait pas de mandat, nouvelle perte de temps.
Viendra ensuite le refus de Beck pour que les troupes soviétiques passent par la Pologne.
Autre fait, en 1939, les Britanniques ont cherché à renouer de bons contacts avec les Allemands. Le 17 juillet, une conférence internationale sur la pêche à la baleine débute à Londres. Elle servira de couverture à des négociations secrètes germano-britanniques.
Le 22 juillet, les journaux britanniques annoncent que le gouvernement de Sa Majesté octroie un prêt d'un milliard de Livres à l'Allemagne. Au cours des négociations secrètes, le négociateur britannique, Hudson, élabore un plan de repartage du monde entier, Chine et Union soviétique compris, entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne (Soviet Peace Efforts on the Eve of World War II, Novosti, Moscou 1973). Hudson propose notamment d'offrir le Congo à l'Allemagne (Soviet Peace Efforts on the Eve of World War II, Novosti, Moscou 1973, p. 439).
Au mois d'aout, le pacte de non agression sera signé entre l'Allemagne et l'Union Soviétique afin de préparer au mieux la guerre qui s'annonce.
Amicalement,
Borislav