Muntz a écrit:Je ne sous-estime pas les duperies nazies, mais je n'accepte pas les sur-estimations faites par certains hommes d'Etat à ce sujet. Je ne crois pas à "l'apaisement", ni à la "cécité" de certains politiciens considérés comme des démocrates. Pour moi ils ont été des pronazis presque tous. Voilà la différence. Il ne manque pas les historiens qui les ont justifiés ou qui les justifient de nos jours. C'est ce que j'appelle la politique des "versaillais", une politique qui finira comme une épave sur les plages de Dunkerque en mai-juin 1940.
L'importance de Churchill doit être relativisée. En juin 1941 il resiste, mais que peut-il faire d'autre? Rien. Il est impuissant; voilà la ruine qu'il a héritée du pronazi Neville Chamberlain. Pour la première fois dans son histoire, la Grande Bretagne ne peut pas intervenir sur le continent. On vient de la fouler aux pieds en Grèce; en Afrique du Nord ça tourne mal depuis l'arrivée de Rommel. Vers cette date il n'y a qu'une chose qui commence à donner des fruits: la nouvelle organisation des convoys, qui permet de perdre une quantité de navires marchands moins importante, mais pas question encore de passer à l'offensive contre les U-Boote. Partourt c'est pareil, la Grande Bretagne est bien vouée à se tenir à la défensive, car elle ne pouvait faire rien d'autre. Et la question qui hantait les esprits c'était de savoir combien de temps pourrait-elle tenir ainsi.
Je réagis sans doute tardivement, mais j'ai du mal à admettre qu'on puisse qualifier de pronazi les dirigeants français et britanniques des années 30.
Que Hitler ait eu des partisans dans ces deux pays, c'est indéniable. Toutefois ils n'exerçaient pas le pouvoir que je sache. Si Chamberlain et Daladier ont signé les accords de Munich, ce n'était pas pas sympathie pour Hitler et son régime. Ils ont peut-être cru que Führer arrêterait sa politique expansionniste. Mais je pense surtout qu'ils ont préféré reculer pour mieux sauter. En clair gagner du temps pour se préparer à une guerre qu'ils voyaient inéluctable. Rappelons qu'une mobilisation partielle des troupes a lieu fin septembre 38, en France et en Grande-Bretagne. Ce n'est pas franchement un geste d'amitié envers le 3e Reich. Et finalement, ces dirigeants "pronazis" ont quand même fini par déclarer la guerre à l'Allemagne. Ça ne te paraît pas bizarre ?
D'autre part, je m'interroge sur ces drôles de pronazis qui n'ont créé ni police politique, ni parti unique, ni camps de concentration. Le genre de choses dont les nazis étaient les spécialistes.