Post Numéro: 18 de Igor 15 Avr 2008, 20:05
Concernant les véritables motivations des volontaires occidentaux, voici ce qu'écrivait l'historien George Stein:
"L'étrange spectacle de gens s'enrôlant dans une armée, qui peu auparavant était encore l'ennemie de leur patrie, est souvent expliqué par le fait qu'ils cherchaient à sauver du Bolchévisme l'Europe entière, ou tout au moins leur propre pays. Ce fut peut-être le cas pour certains, mais on peut tenir pour presque assuré qu'ils n'étaient pas une majorité. En effet, le premier groupe d'Européens de l'Ouest fut enrôlé dans la Waffen SS, alors que le pacte de non-agression germano-russe était encore en vigueur.
Steiner admet que la plupart des volontaires d'Europe occidentale étaient des jeunes gens qui acquirent leurs convictions pan-européennes et anti-communistes seulement après avoir « fait l'expérience de la guerre à l'Est ». (...)
Sans se fonder uniquement pour cela sur l'opinion de Steiner, on peut cependant affirmer sans risque d'erreur que, si les volontaires occidentaux ont jamais éprouvé de fortes convictions idéalistes concernant la nécessité de sauver l'Europe d'une destruction par l' « impérialisme rouge », ils ont acquis cette foi après s'être enrôlés dans la SS. Il y eut naturellement des exceptions, celles des membres d'organisations politiques telles que les partis nazis hollandais de Mussert et norvégien de Quisling, et les rexistes belges de Degrelle. Les groupes de ce genre fournirent assurément un certain nombre de volontaires, mais jusqu'à l'arrivée en Allemagne des collaborateurs réfugiés pendant la dernière année de la guerre, le nombre de ces engagements fut beaucoup moins élevé qu'on aurait pu s'y attendre.
(...)
En 1948, un psychologue hollandais, nommé le Dr AFG van Hoesel, publia le résultat d'une étude qu'il avait faite et qui portait sur 450 jeunes Hollandais arrêtés pour crime de collaboration militaire avec les Allemands. Ils avaient pour la plupart servi dans la Waffen SS. Après les avoir personnellement interrogés, puis s'être entretenu avec leurs parents et amis, et enfin avoir étudié leurs antécédents, van Hoesel conclut que la très grande majorité de ces garçons s'étaient engagés pour les raisons suivantes: goût de l'aventure, meilleure nourriture, prestige de l'uniforme de la SS, désœuvrement, désir d'échapper au peu reluisant service du travail obligatoire, et quantité de motifs personnels diversy compris la volonté d'échapper à des poursuites judiciaires consécutives à quelque délit ou crime peu important. En tout cas, parmi les jeunes gens qui constituèrent la principale masse des volontaires hollandais de la Waffen SS, rares furent ceux qui s'engagèrent par idéalisme politique ou idéologique. (...)
On peut en conclure qu'en majorité les volontaires d'Europe occidentale s'engagèrent dans la Waffen SS pour des raisons autres que leurs convictions idéologiques ou politiques. Steiner, dans un essai semi-philosophique sur « l'arrière-plan politico-intellectuel » du mouvement des volontaires, déclare qu'ils agirent ainsi, non parce qu'ils étaient soit nazis soit opportunistes, mais plutôt par suite de facteurs « psychologiques » plus profonds, dus au « désespoir intellectuel de la jeunesse européenne ». "
(le Steiner en question est Felix Steiner, un important officier de la Waffen SS)
Source: STEIN George, La Waffen SS, Stock, pp 156 à 158
Question: hormis le livre de Giolitto, existe-t-il d'autres ouvrages s'intéressant aux origines et aux motivations des volontaires français ? Des enquêtes ont-elles été menées afin de connaître les raisons pour lesquelles des milliers de Français ont rejoint l'armée allemande ?