Yuri67 a écrit:[...] Si Hitler n'as eu ni le Caucase ni Stalingrad, c'est parcequ'il a divisé ces forces avant tout.
[...]
Pour Stalingrad, c'etait un piege risqué pour les sovietiques: laisser les allemands avancé dans les plaines du don pendant l'été, en y opposant que peu de resistance, Hitler, voyant l'avancé fulgurante de son armée aurait meme dis : "le russe est foutu", une pensée qui sera lourde de concequence car plus tard, il refusa toujours d'admettre un renforcement des sovietiques, La bataille de Stalingrad coté sovietique se resuma dans sa premiere phase a n'envoyer que les ressources necessaire dans la ville (en faite, tout ce qu'il avait, parcequ'ils n'avaient pas beaucoup), de facon a ce que les allemands aient toujours l'impression d'arrivé au but, a mesure que eux aussi envoient des renfort. Mais de l'autre coté de la Volga se préparait l'encerclement ....
En fait, c'est un peu compliqué que ça.
Tout d'abord, la décision de Hitler du 23 juillet 1942 par laquelle il scinde sa masse de manoeuvre en deux branches, l'une à destination de Stalingrad, l'autre à destination de Bakou, résulte de facteurs purement rationnels. Et c'est là que peut également s'analyser l'aide apportée par les Anglo-Saxons aux Soviétiques.
L'Armée rouge paraît au bord de l'effondrement, en dépit d'une résistance acharnée dans certains secteurs tels que Voronej et Rostov.
Les services de renseignements allemands sont optimistes, et les encerclements donnent moins de résultats, ce qui prouve non point l'efficacité des replis adverses,
mais le manque de troupes de Staline. Les armées soviétiques ont été
saignées à blanc l'année précédente, et l'ont encore été à Kharkov et Sébastopol. La 11e armée de Vlassov vient d'être annihilée dans les marécages du Volkhov après avoir tenté de dégager Leningrad. Pour couronner le tout, l'aide anglo-saxonne à destination de l'U.R.S.S. est en crise :
un très important convoi baptisé PQ-17 a été anéanti au début du mois.
Bref, le Russe semble fini. En tous les cas, il y a là une situation avantageuse qu'il convient d'exploiter, et vite,
car les Alliés ont propagé un ensemble de rumeurs sur un débarquement en Europe occidentale - alors que ce dernier s'effectuera en Afrique du Nord -, rumeurs prises au sérieux par le contre-espionnage allemand.
Liquider l'hypothèque soviétique se justifie ainsi par la nécessité de se retourner très vite vers l'Ouest.
Qui plus est, Hitler n'ignore pas qu'il ne peut guère se permettre d'autre option. S'emparer de Stalingrad mais en négligeant le Caucase aboutira à un échec : il n'aura pas réussi à s'emparer du pétrole de Bakou. Et s'emparer de ce dernier sans verrouiller Stalingrad expose les envahisseurs à fragiliser leur flanc gauche.
Bref, il convient de frapper des deux côtés à la fois. Un véritable bluff, certes, mais la conjoncture international n'autorise pas d'autres stratégies.
Enfin, l'offensive sur le Caucase, parallèlement à celle de Stalingrad, vise plus que jamais à
inquiéter les Britanniques - outre que la perte de grands espaces soviétiques doit accabler l'opinion publique russe. En juillet 1942, le
Commonwealth est en pleine débâcle : les
U-Boote massacrent les convois de l'Atlantique, l'armée du Soleil levant campe en Birmanie, à Hong Kong et Singapour, Rommel a détruit d'importantes formations à Tobrouk et fonce sur Alexandrie...
Maintenir l'offensive sur le Caucase, c'est toujours faire croire aux politiciens anglais que la Wehrmacht va débouler sur le Moyen-Orient. Le thème est alors martelé par la propagande nazie à l'époque, et repris par la presse anglo-saxonne : l'hypothèse d'une jonction entre les chars de Rommel et ceux de Von Kleist est dans toutes les têtes.
Hitler tient ainsi compte de l'impact de cette crise militaire sur la vie politique britannique.
Une motion de censure a été déposée contre Churchill par un député conservateur - le propre Parti du Premier Ministre ! - au début du mois de juillet. Elle sera repoussée à une écrasante majorité par la Chambre des Communes. Mais le
Führer n'a pu manquer de suivre cet épisode. Tout à la recherche d'un accord avec la Grande-Bretagne, il laisse croire à cette dernière qu'elle a tout à perdre à ne point traiter dans l'heure.
Après le bluff militaire, le bluff diplomatique !
En un sens, la décision de Hitler est loin de correspondre à un caprice. C'est une initiative stratégique risquée doublée d'un coup de poker psychologique. Plus que jamais, le Führer cherche à emporter la décision avant l'hiver, en écrasant l'Armée rouge d'une part, en s'assurant l'indépendance énergétique d'autre part. Surtout, il mise sur un traité de paix avec les Britanniques, ces derniers devant être découragés par l'effondrement russe et l'imminente invasion du Moyen-Orient via le couloir caucasien.
De leur côté, les Soviétiques n'ont certainement pas "tendu un piège" à Hitler en se repliant vers Stalingrad. Staline, au contraire, avait interdit tout repli par décision du 28 juillet 1942 - le célèbre ordre n° 227. Il était si persuadé que Stalingrad allait tomber, début septembre, qu'il ordonnera de lancer une contre-offensive au nord de la ville, qui tournera à la boucherie.
Ce n'est pas sans réticences qu'il se laissera ensuite convaincre par Joukov et Vassilevski de laisser les Allemands investir la cité industrielle, de les clouer sur place et de préparer une manoeuvre d'encerclement. Il reste qu'à la même époque, le moral russe était au plus bas.
C'est à ce niveau que peut s'analyser l'aide alliée. Outre qu'un plan d'intoxication allié amènera les Allemands à croire qu'un débarquement est imminent en Europe occidentale, ce qui poussera Hitler à dégarnir le Front de l'Est, il faut noter que Churchill s'est rendu personnellement à Moscou en août 1941 pour fortifier l'alliance avec l'U.R.S.S. Sans grand succès : Staline, paniqué, réclame d'urgence un "Second Front". Pour le satisfaire, et aussi pour permettre aux Canadiens de rentrer dans la guerre, un raid de grande ampleur sera finalement lancé contre Dieppe. Mais les manoeuvres de deception britanniques seront en définitive fatales aux Canadiens, car elles auront poussé les Allemands à renforcer leurs positions.