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Panique devant le rouleau-compresseur russe

Nouveau messagePosté: 22 Juin 2007, 02:42
de Audie Murphy
Voici une description apocalyptique de la fuite de soldats et civils en 1945 devant le rouleau-compresseur russe telle que décrite par Jürgen Thorwald dans le Mémorial de la Seconde guerre mondiale du Sélection du Reader's Digest:

... Ce matin là, à l'hôtel de la Plage, le premier officier breveté de l'amiral Burchadi, «l'amiral de l'est de la Baltique», comme il se nommait lui-même, regardait entre les bandes de papier des vitres la tempête de neige qui balayait le port. Il avait fait la guerre dans le golfe de Finlande, il avait vu l'armée allemande lever le siège de Leningrad, évacuer les points d'appui finlandais, battre en retraite en Lituanie et en Estonie, abandonner Tallinn et Riga, lutter désespérément sur la presqu'île de Sorve. Devenu le spécialiste des évacuations et des transports par mer, il dirigeait tout le ravitaillement maritime de l'armée de Courlande. Et maintenant, le destin l'avait amené à Gdynia.

Alors même qu'il se battait au téléphone pour s'assurer quelques-uns des navires dont il avait besoin, il ne se faisait plus d'illusions. Il n'arriverait jamais à sauver tout le monde, mais il pouvait encore soustraire à la mort où à un sort plus sombre 1 ou 2 millions d'hommes.

Cependant, des spectacles affreux se déroulaient à Pillau sur les quais d'embarquement. Des bébés emmaillotés servaient de cartes de priorité aux réfugiés. Au cours des semaines précédentes, on avait affecté certains navires aux personnes chargées d'enfants, mères, pères ou grands-parents. Aussi voyait-on une femme embarquer avec son bébé, puis le jeter du haut du pont à sa mère, à sa soeur, à son mari demeurés à quai, pour qu'ils montent à leur tour à bord. L'enfant tombait souvent à l'eau entre bateau et môle, ou bien était piétiné à mort par la foule, à moins que des inconnus le happent au vol et se servent de lui pour se sauver.

On volait les bébés aux mères endormies ou inattentives. On vit brusquement des soldats porteurs d'enfants. Le bébé sur le bras, ou se contentant parfois d'un paquet emmailloté, ils prétendaient qu'ils devaient mettre leur famille en sûreté. Certains se déguisaient en femmes avec des vêtements volés ou prêtés. Ceux qui tombaient entre les mains de la gendarmerie ou des SS se balançaient bientôt aux lampadaires et aux échafaudages du port, mannequins enneigés que la tempête faisait virevolter au-dessus de la foule.

Il y avait là des femmes qui accouchaient dans une grange, dans une baraque ou un coin quelconque; souvent violées par les Russes en cours de route, malgré leur état avancé de grossesse, elles avaient réussi à s'échapper. Des orphelins, serrant parfois contre eux une simple couverture, gisaient à même le plancher des charrettes avec leurs membres gelés. Dans un piétinement de semelles de bois passait une colonne lamentable de prisonniers de guerre russes, bonnets enfoncés le plus bas possible, capotes que maintenaient tant bien que mal des ficelles de papier : l'ordre était venu d'en haut de les évacuer vers l'ouest ! Des vieillards s'effondraient la nuit dans une entrée de porte et ne se réveillaient plus. Tout cela composait un immense tableau, celui d'une multitude déchirée entre la panique et une résignation plus tragique chez les vieillards que l'angoisse et la terreur.

Le 5 février, au crépuscule, on vit de longues colonnes de réfugiés se diriger vers le port. Un bruit s'était répandu : des navires venaient d'arriver. Des carcasses des maisons, des boutiques et des granges effondrées, des milliers de personnes sortirent, se traînant les unes derrières les autres comme des fourmis. Et rien ne put arrêter ce flot ni même le contrôler, ni la gendarmerie de campagne, ni les commandos spéciaux des Gauleiters du cru. On entendait le halètement de ces femmes éreintées qui, pour la quatrième, la cinquième ou la huitième fois, leur dernier-né sur le bras, donnant la main aux autres enfants, le dos courbé sous la valise ou sous le sac, se hâtaient désespérément vers le port. C'était le piétinement tâtonnant, indiciblement lugubre, d'une foule innombrable. En voyant les poupes surélevées des navires, leur pas s'accélérait, se transformait en course : il fallait être les premiers au bateau !

Tous se précipitaient à bord. Pensaient-ils au sort du Wilhelm Gustloff, récemment torpillé par un sous-marin soviétique alors qu'il transportait 5 000 réfugiés ? La terreur les faisait s'accroupir sur le plancher métallique, serrés les uns contre les autres à tel point que ceux qui perdaient connaissance ne s'affaissaient pas.

Nouveau messagePosté: 22 Juin 2007, 05:33
de Daniel Laurent
Bonjour,
Epouvantable evacuation de la Prusse Orientale !
Ce recit poste par Audie me fait penser a d'autres textes qui decrivent la meme ambiance de mort, comme dans "Le soldat oublie" de Guy Sajer ou des recits d'anciens de la Charlemagne qui y etaient.

Je n'ai pas l'habitude de chanter les louanges de la Wehrmacht, comme vous le savez bien, mais j'avoue que la ils m'epatent, ces Lansders pouilleux, crasseux, a moitie morts de faim, epuises, qui resterent derriere pour tenter de retarder l'Armee Rouge et de permettre l'embarquement d'un maximum de civils et de blesses.

Sans grand espoir de survie, sans aucun espoir de victoire, sous-equippes, manquant de tout, tirant leur dernier panzerfaust sur un char sovietique alors qu'il y en a 12 derriere, etc...

Les fiers aryens defilant sur les Champs-Elysee ou balayant devant eux des armees diverses et variees ne m'impressionnent pas.

Mais, ceux-la, je leur tire mon chapeau.
Et preciserais, quand meme, que le seul et unique responsable de l'horrible situation dans laquelle ils se trouvaient s'appelle Adolf Hitler.

Nouveau messagePosté: 28 Sep 2007, 12:17
de vasily
Après l'échec de Stalingrad, Adolf Hitler réattribua la planification pour la prochaine campagne d'été au commandement Suprême de la Wehrmacht. Il redonna à Guderian un rôle proéminent, cette fois-ci comme inspecteur des Panzers. Le débat est trop polarisé, même Adolf Hitler était très nerveux sur la perspective d'un enveloppement du saillant de Koursk. Les positions des Soviétiques se sont largement fortifiées avec des canons antichars, des mines antichars, des fils barbelés, des tranchées, soutenus par de l'artillerie et des mortiers.Donc c'est normal qu'il soit en panique.

Que faire contre cette puissance militaire russe ?

Nouveau messagePosté: 28 Sep 2007, 16:18
de lebel
Une opinion personnelle:
Ce sont bien les Russes qui , au prix d'effroyables pertes et massacres , ont été l'element decisif dans l'aneantissement de la machine de guerre nazie........... et nous leur devons une fière chandelle !

Nouveau messagePosté: 28 Sep 2007, 16:41
de vasily
Pertes U.R.S.S. :

environ 13,300,000 Civils,
1,000,000 Juifs
6,500,000 Soldats
3 800 000 Soldats tués en captivité

Avancées soviétiques du 1er août 1943 jusqu'au 31 décembre 1944 :

Image

Hitler ne s'attendait pas à sa je pense.

Nouveau messagePosté: 28 Sep 2007, 17:36
de Audie Murphy
lebel a écrit:Une opinion personnelle:
Ce sont bien les Russes qui , au prix d'effroyables pertes et massacres , ont été l'element decisif dans l'aneantissement de la machine de guerre nazie........... et nous leur devons une fière chandelle !


Je suis complètement d'accord avec cette affirmation. Mon post visait à démontrer comment la panique avait gagné les Allemands qui cherchaient désespérément à fuir devant l'avancée des Russes. J'en avais trouvé une description assez frappante dans le livre que j'ai cité et je voulais la faire partager aux membres du forum.

Nouveau messagePosté: 28 Sep 2007, 20:04
de Daniel Laurent
lebel a écrit:Une opinion personnelle:
Ce sont bien les Russes qui, au prix d'effroyables pertes et massacres , ont été l'element decisif dans l'aneantissement de la machine de guerre nazie........... et nous leur devons une fière chandelle !

Absolument.
Cette affirmation, que je soutiens, a deja genere sur ce forum quelques debats houleux car il est penible pour certains de devoir associer le "nous leur devons une fière chandelle" au mot maudit "Staline"...

Permets-moi, monc cher Lebel, de pinailler un peu : Ce n'etait pas que des Russes, il y avait aussi des Siberiens, des Baltes, des Mongols, des Ukraininens, des Bielorusses, des Khazaks, des Georgiens, etc, pardon a ceux que j'oublie.
Bref des Sovietiques.
;)

Nouveau messagePosté: 28 Sep 2007, 22:47
de lebel
Oui , bien sur ......je globalisais toutes les nationalités composant l'Union sovietique dans l'acception " Russe " :)

Nouveau messagePosté: 03 Oct 2007, 09:53
de Jef87
sans oublier les femmes "sovietiques " qui ont travaille sans repos , avec une ration alimentaire misérable dans les usines d'armement .

Nouveau messagePosté: 03 Oct 2007, 10:57
de Mosquito30
Daniel Laurent a écrit:
lebel a écrit:Une opinion personnelle:
Ce sont bien les Russes qui, au prix d'effroyables pertes et massacres , ont été l'element decisif dans l'aneantissement de la machine de guerre nazie........... et nous leur devons une fière chandelle !

Absolument.
Cette affirmation, que je soutiens, a deja genere sur ce forum quelques debats houleux car il est penible pour certains de devoir associer le "nous leur devons une fière chandelle" au mot maudit "Staline"...

Pourquoi cette association ? Tout simplement parceque comme il est courant "d'associer" l'Allemagne et les Allemands de cette époque à Hitler, on associe les "soviétiques" à Staline. Le régime "soviétique" de l'époque, et l'armée rouge étaient parfaitement liés à Staline, ex-allié d'Hitler.

Permets-moi, monc cher Lebel, de pinailler un peu : Ce n'etait pas que des Russes, il y avait aussi des Siberiens, des Baltes, des Mongols, des Ukraininens, des Bielorusses, des Khazaks, des Georgiens, etc, pardon a ceux que j'oublie.
Bref des Sovietiques.

Oui complètement ! Et sans oublier les unités "spéciales" du NKVD chargées de mitrailler toute unité prise par une envie subite de reculer...
;)