Post Numéro: 3 de Mikoyan 31 Mai 2007, 23:02
Ah, la Maison Pavlov, aujourd’hui encore les petits écoliers russes l’apprennent à l’école. Pourquoi, ce succès de la Maison Pavlov ? Parce qu’elle est la représentante de cette bataille héroïque mené pas les soviétiques. C’est l’équivalant de notre soldat inconnu. A Stalingrad il y eut des dizaines, voire des centaines de « maison Pavlov » à Stalingrad.
Tout a commencé le 27 septembre, le starchi-leïtenant Naumov de la 7e compagnie, du 1er bataillon du 42e Gv SP de la 13e Gv SD, pour être précis qui tenait le moulin N°4. Ordonne au serjant Pavlov de choisir trois hommes et d’aller reconnaître une bâtisse stratégique sur la Place du 9 Janvier (improprement baptisé place rouge par les allemands). 150 à 200 mètres, séparait le moulin N°4 et l’immeuble visé. Cette distance sera franchie sous le feu ennemi au couvert de la nuit. Ce fut quand même bien chaud, la capote du serjant Pavlov sera trouée par les balles à deux reprises !
Bref arrivé sur place, Pavlov entre dans le bâtiment, découvre des civils russes dans les caves et c’est peut-être cela qui décide Pavlov d’en châtier les quelques allemands qui occupaient l’immeuble. Après avoir grenader et mitrailler la pièce dans lequel se trouvait les allemands, Pavlov comprend que le bâtiment est totalement en sa possession et décide de le tenir, alors que sa mission était purement observatrice. Il envoie un messager (une infermière de son régiment qui était parmi les civils de la maison) l’annoncer et demande du renfort. Là je ne sais pas exactement combien de temps Pavlov à tenu la maison avec ses trois collègues, certains récits parlent de trois jours, mais le récit de Pavlov semble indiquer que la nuit en question. Bref, les jours suivant ou le lendemain, des renforts parviennent dans la maison par petit paquet de deux ou trois. Ils se retrouvèrent finalement une vingtaine et ceux-ci vont repousser toutes les attaques furieuses de l’adversaire pour la reprendre. Par la suite pour faciliter le ravitaillement, une tranchée sera creusée jusqu’au moulin N°4 et un tunnel sera creusé pour déboucher dans une citerne bétonnée enterrée quelques mètres plus loin. Jamais les allemands ne comprirent comment la garnison pouvait subsister au pilonnage d’artillerie et la maison s’avéra particulièrement solide. Selon Pavlov un millier d’obus vint à bout seulement du bout le plus exposé de la maison.
C’est dans cette maison que le tireur Tchekov fit ses premiers cartons, une quinzaine en 24 h dont un tireur d’élite adverse venu liquider l’enquiquineur !
Malgré les efforts pour reprendre ce bâtiment, même en engageant des panzers, jamais les allemands ne purent le reprendre. Par la suite la garnison se paya même le luxe de s’emparer de l’immeuble situé juste en face, baptisé du nom de son conquérant Zobolonotnov. Par la suite la maison Zobolotnov et sa garnison fut entièrement rasée par un bombardement d’artillerie. J’ai encore du mal à préciser la date de cet événement. Mais entre temps les deux immeubles reliés par une tranchée, furent une noix dure aux dents allemandes.
Après sa capture un officier allemands (je ne me rappelle plus son nom maintenant) avouera, que leurs pertes pour reprendre cette maison furent bien plus haute que pour la prise des villes européennes. Le propos n’est bien entendu pas à prendre au pied de la lettre mais traduit pourtant une réalité.