carlo a écrit:tietie007 a écrit:1°) Soyons sérieux, Vorochilov comme ministre de la Défense à son mot à dire ou disons qu'il retranscrit la pensée de son maître ...Je vous rappelle qu'à l'époque, le politique et le militaire sont intimement imbriqués, la preuve en est de l'existence des commissaires politiques en charge de surveiller le moral et la vaillance de la troupe !
2°) Staline a l'habitude de déplacer les chefs d'état-major de l'armée. Chapochnikov, remplace certes Toukhatchevski, en mai 1937, comme chef d'état-major de l'armée rouge, mais d'autres lui succèderont et Chapochnikov remplacera encore une fois Joukov, le 30 juillet 1941. Si chaque fois que Staline devait exécuter le chef d'état major déplacé ... L'inimité de Chapochnikov a peut-être joué dans l'immolation de Touhka, mais il n'en demeure pas moins que le maréchal supplicié, avait un contentieux avec le dictateur, depuis la guerre civile. Or il y a une constante chez Staline, c'est d'éliminer tous les anciens bolcheviks qui ont eu un rôle dans Octobre et dans la guerre civile, et qui pourrait remettre en cause la légende stalinienne, et donc, indirectement, remettre en cause sa légitimité, comme il frappera les militaires qui ont combattu en Espagne, d'où la mini-purge qui toucha les aviateurs et leur chef d'état major, Rytchagov, au printemps 1941. Cette mini-purge concernant les aviateurs soulignent bien que pour le Petit Père des Peuples, la compétence a bien peu de poids par rapport à l'idéologie. Même avec la menace d'une attaque allemande, Staline ne se gêne pas pour purger encore l'armée, quitte à l'affaiblir encore plus.
3°) Vous parlez de catéchisme antistalinien, à propos de Joukov, et des propos peu clairs de Soudaplotov, mais sur quoi vous basez vous pour expliquer la disgrâce de Toukha ? Sur de simples conjectures ... sans parler du complot des généraux initiés par ALR et qui ne tient pas la route deux secondes !
1. Ai-je jamais dit autre chose? Vorochilov est une courroie de transmission politique, rien de comparable avec un chef d'E-M. Tiens, expliquez-moi pourquoi les officiers politiques sont ceux qui ont, proportionnellement, le plus soufferts des purges? (personnellement je ne sais toujours pas très bien comment interpréter cela).
2. Les fadaises sur un Staline qui aurait été un troisième couteau pendant la révolution et qui aurait tué tout le monde pour que cela ne se sache pas, je laisse ça aux trotskystes dont c'est le fond de commerce.
3. Des conjectures, mais dans l'état actuel de la question je ne puis guère offrir mieux, connaissant votre goût de la vérité intangible, c'est sans doute un peu maigre. Je comprends que vous goûtiez mieux la rassurante propagande soviétique (tendance Khrouchtchev). Quand à A. L.R., l'idée du complot ne tient pas la route deux secondes, pourtant votre cher Soudoplatov y a cru des années!
1°)
Mais Vorochilov est ministre de la défense, pas chef de l'état-major. Les orientations stratégiques ne sont pas de son ressort. Staline tient à lui, peut-être, il n'est pas le seul, c'est, avec Mikoyan, le "vieux bolchévique" qui a la plus grande longévité au pouvoir. Dans son domaine, qui est celui du contrôle de l'appareil militaire, il est parfaitement compétent.Je répondais à votre post,
Carlo. Les orientations stratégiques sont, évidemment, aussi, du ressort de
Vorochilov, cache-nez de
Staline.
2°) Qui a parlé de
Staline, "
3eme couteau" d'Octobre ? Je ne vois pas trop où vous voulez en venir ...
3°) Entre la thèse khrouchtchevienne, d'un
Staline intoxiqué par la
Gestapo (
ce qui est possible) et la thèse du complot d'Annie Lacroix-Riz ([i]qui reprend d'ailleurs les thèses de l'historien anglais Jonathan Haslam), on peut trouver une autre voie, non ? J'ai déjà répété maintes fois ma thèse sur le cas
Toukhatchevski qui est la somme d'un faisceau d'éléments assez précis :
- le contentieux
Toukha//Vorochilov-Staline, lors de l'offensive ratée sur Varsovie, en 1920.
- la propension de
Staline a éliminé les bolcheviques ayant participé à Octobre et à la guerre civile.
- la logique répressive, après la mort de
Kirov.
- la personnalité paranoïaque d'un
Staline, qui est obsédé par la légitimité de son pouvoir (
d'où la propension à éliminer les vieux bolchos qui ne sont pas des godillots) et l'autonomie, relative, d'un
Toukhatchevski, qui avait demandé la tête de
Vorochilov, créature de
Staline.
Je pense aussi, que des "bruits" ont couru sur le maréchal, et là je ne puis dire si c'est la
Gestapo qui a forgé des faux, ou le NKVD qui a intoxiqué les services allemands.
Toute la thèse d'
Haslam, repose sur les archives du
Foreign Office qui en fait ne sont pas très claires quant à la source et qui sont surtout des analyses de spécialistes anglais qui soulignent la bonne entente entre les 2 Etat-Major allemands et soviétiques, avant 1933. En fait il n'y a pas de sources très précises, mais des bruissements, dans les milieux diplomatiques, des rumeurs pointant un possible complot des généraux soviétiques contre
Staline. (
J'ai remarqué la même méthode chez certains historiens "révisionnistes" sur le probable complot étatsuniens concernant Pearl Harbor, avec une soi-disante archive mystérieuse qui prouverait la réalité de la manipulation américaine ...)
Ce qui me paraît curieux, c'est que la très secrète URSS, dont personne n'avait soupçonné les immenses réserves en matériels militaires, avant 1941, et dont tout le monde promettait un effondrement rapide en cas d'attaque teutonne, puisse, soudain, se révéler aussi diserte, et que, dans le milieu diplomatique de l'époque, des rumeurs de complot contre
Staline s'ébruitent aussi facilement, bruissements qui ont pour sources des agents autrichiens ou tchèques incertains ...
Vu la capacité des services de propagande soviétique, à mettre en scène, les seuls procès de Moscou ou tout simplement la réalité soviétique (
cf le livre d'Herriot qui est le produit d' un chef d'oeuvre d'intoxication des soviétiques) et à intoxiquer les occidentaux, je pense qu'il aurait été facile, aussi, pour eux, d'intoxiquer ces mêmes occidentaux sur la réalité d'un complot militaire de l'armée rouge.
4°) Quant à
Soudoplatov, il a cru durant des années au complot car il était un dévoué agent stalinien. D'ailleurs, toujours fidèle à la mémoire de
Staline, il aurait pu continuer à y croire, même 60 ans plus tard. Mais l'ancien maître-espion a changé d'avis, mettant la fin de
Toukha sur la personnalité ambitieuse du Maréchal qui aurait gêné et attiré la méfiance du
Petit Père des Peuples ! Certains ont disparu ou ont été inquiété pour beaucoup moins que ça ...