tietie007 a écrit:1°) Le non-bolchevisme de Ttrotsky, c'est à dire ? Si il y en a bien un qui se montre radical pour sauver la révolution, c'est bien lui ! Trotsky un bureaucrate ? Il me semble pourtant qu'il avait stigmatisé la dérive bureaucratique du régime soviétique ... Boukharine ne comprend rien au marxisme ? Pourquoi dites-vous ça ? Je pourrais dire la même chose de Lénine, c'est totalement gratuit comme assertion ... Kamenev et Zinoviev des traîtres en puissance ... On est toujours le traître de quelqu'un, dans ce type de régime qui sacralise une orthodoxie ou une pureté fantasmée ...En 1918, après la paix de Brest-Litovsk, c'est Lénine qui paraissait trahir la révolution mondiale pour Boukharine !
Vous adoptez un langage de militant, Carlo, pas d'historien !
On voit que vous maitrisez le sujet, je cite en le paraphrasant le testament de lénine, et vous me traitez de militant!!!
"I : Ultimes recommandations de Lénine au Comité central du Parti communiste russe
considérées comme son testament politique
Par stabilité du Comité central j’entends les mesures propres à prévenir une scission, pour autant que de telles mesures puissent être prises. Car le garde-blanc de Russkaïa Mysl (je pense que c’était S. E. Oldenbourg) avait évidemment raison quand, dans sa pièce contre la Russie soviétique, il misait en premier lieu sur l’espoir d’une
scission de notre Parti, et quand, ensuite, il misait, pour cette scission, sur de
graves désaccords au sein de notre parti.
Notre Parti repose sur deux classes, et, pour cette raison, son instabilité est possible, et s’il ne peut y avoir un accord entre ces classes sa chute est inévitable. En pareil cas il serait inutile de prendre quelque mesure que ce soit, ou, en général, de discuter la question de la
stabilité de notre Comité central. En pareil cas nulle mesure ne se révélerait capable de
prévenir une scission. Mais je suis persuadé que c’est là un avenir trop éloigné et un événement trop improbable pour qu’il faille en parler.
J’envisage la stabilité comme une garantie contre une scission dans le proche avenir, et mon intention est d’examiner ici une série de considérations d’un caractère purement personnel.
J’estime que le facteur essentiel dans la question de la stabilité ainsi envisagée, ce sont des membres du Comité central tels que Staline et Trotsky. Leurs rapports mutuels constituent, selon moi, une grande moitié du
danger de cette scission qui pourrait être évitée, et cette scission serait plus facilement évitable, à mon avis, si le nombre des membres du Comité central était élevé à cinquante ou cent.
Le camarade Staline en devenant secrétaire général a concentré un pouvoir immense entre ses mains et je ne suis pas sûr qu’il sache toujours en user avec suffisamment de prudence. D’autre part, le
camarade Trotsky, ainsi que l’a démontré sa lutte contre le Comité central dans la question du commissariat des Voies et Communications, se distingue non seulement par ses capacités exceptionnelles - personnellement il est incontestablement l’homme le plus capable du Comité central actuel - mais aussi par
une trop grande confiance en soi et par une disposition à être trop enclin à ne considérer que le côté purement administratif des choses.Ces caractéristiques des deux chefs les plus marquants du Comité central actuel pourraient, tout à fait involontairement, conduire à une scission ; si notre Parti ne prend pas de mesures pour l’empêcher, une scission pourrait survenir inopinément.
Je ne veux pas caractériser les autres membres du Comité central par leurs qualités personnelles. Je veux seulement vous rappeler que l
’attitude de Zinoviev et de Kaménev en Octobre n’a évidemment pas été fortuite, mais elle ne doit pas plus être invoquée contre eux, personnellement, que
le non-bolchévisme de Trotsky.
Des membres plus jeunes du Comité central, je dirai quelques mots de Boukharine et de Piatakov. Ils sont, à mon avis, les plus capables et à leur sujet il est nécessaire d’avoir présent à l’esprit ceci : Boukharine n’est pas seulement le plus précieux et le plus fort théoricien du Parti, mais il peut légitimement être considéré comme le camarade le plus aimé de tout le Parti ; mais
ses conceptions théoriques ne peuvent être considérées comme vraiment marxistes qu’avec le plus grand doute, car il y a en lui quelque chose de scolastique (il n’a jamais appris et, je pense, n’a jamais compris pleinement la dialectique).
Et maintenant Piatakov - un homme qui, incontestablement, se distingue par la volonté et d’exceptionnelles capacités, mais
trop attaché au côté administratif des choses pour qu’on puisse s’en remettre à lui dans une question politique importante. Il va de soi que ces deux remarques ne sont faites par moi qu’en considération du moment présent et en supposant que ces travailleurs capables et loyaux ne puissent par la suite compléter leurs connaissances et corriger leur étroitesse.
25 décembre.
Post-scriptum.
Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. C’est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue de Staline par une supériorité - c’est-à-dire qu’il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut paraître une
bagatelle insignifiante, mais je pense que pour prévenir une scission, et du point de vue des rapports entre Staline et Trotsky que j’ai examinés plus haut, ce n’est pas une bagatelle, à moins que ce ne soit une bagatelle pouvant acquérir une signification décisive.
4 janvier."
tietie007 a écrit:2°) Staline avait-il des traits paranoïaques, oui ou non ? Et puis pour être un chef dans une "dictature", il vaut mieux l'être non ? Question de survie en fait ... Il est très curieux, Carlo, que vous soyez peu clair sur ce trait de personnalité de Staline qui est reconnu par la plupart des historiens ... Il ne me semble pas que ce que je dise soit révolutionnaire ...Le cortège des procès montés de toutes pièces ou l'élimination, systématique, d'ennemis réels mais surtout imaginaires semblent conforter mon assertion. Sur 33 membres du Politburo, de 1924 à 1953, 19 de ses 33 membres entrés en fonction jusqu'en 1949 sont morts dans des circonstances non-naturelles
Je ne vois pas pourquoi un historien doit à tout prix faire des diagnostics médicaux!!! On peut étudier une politique sans tomber dans la facilité d'explications-bateaux. Des traits paranoïaques, pourquoi pas, mais expliquer des choses aussi complexes ainsi...
tietie007 a écrit:3°) Liquider 20 000 officiers serait le signe d'une grande prudence .... Euh ...Heureusement, car si il avait été déterminé il aurait fait immoler la totalité de l'armée rouge ...Quelle singulière définition de la prudence ou alors je pense que ce terme a une acception différente pour vous et moi.
Une fois de plus comment calculez-vous l'impact des purges sur Barbarossa? Manque de généraux? Manque d'officiers? Officiers géniaux qui auraient disparus, la génération russe de l'époque devait être spécialement brillante puisqu'ils se sont débrouillé pour gagner la guerre avec les nullards restants...