Après la signature de l'accord économique roumano-allemand en mars 1939, le Reich est préoccupé par la protection des raffineries roumaines et de l’acheminement du pétrole par le Danube vers la mer Noire. Le commandant Ourliziano, responsable du SSI, Serviciului Secret de Informaţii al Armatei Române, les services secrets de l’armée roumaine, avait averti l’amiral Canaris chef de l’Abwehr du danger couru. Ourliziano connaît tout le plan de sabotage anglo-français, couler des péniches remplies de ciment dans une branche navigable du Danube dans le delta et bloquer ainsi la navigation et l’acheminement du pétrole. Il sait que l’Abwehr paye largement pour ce genre de renseignements.
Canaris envoie un ses agents, Johann Eppler et trois commandos du Bau-Lehr-Kompanie 800, futur Lehrregiment Brandenburg z. b. V. 800. (Abwehr III)en Roumanie. Début décembre 1939, Eppler arrive à Sofia où il prend contact avec Isidor Klatt, un juif qui travaille pour l’Abwehr, grassement rétribué. Des navires en provenance d’Angleterre entrent dans le bras méridional du Danube, appelé canal Sfantu Gheorghe et ne dépassent pas le lac Razel. Klatt l’informe que ces navires sont chargés de ciment. En les sabordant dans le bras du Danube, la circulation sera interrompue pour un long moment.
Kleinwitz, chef du commando de saboteurs confirme à Eppler ces informations qu'il a observées sur place. Eppler décide de couler les navires à quai avant qu'ils ne se mettent en marche. Ils ne pourront pas gêner la circulation des pétroliers. Des mines magnétiques sont posées contre les coques sous la ligne de flottaison par les saboteurs qui ont embarqués dans une barque. Huit péniches sont ainsi détruites. L’Abwehr avait déjoué les plans de l’Intelligence Service.