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26 juin 1941 Bouches du Danube: fusiliers marins Roumains contre vedettes blindées soviétiques

Après l'opération Barbarossa, les forces de l'Axe contraignent l'URSS au repli.
Après une série de succès, l'Allemagne s'enlisera progressivement puis cédera à Stalingrad et à Koursk.
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26 juin 1941 Bouches du Danube: fusiliers marins Roumains contre vedettes blindées soviétiques

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de ponor  Nouveau message 03 Fév 2023, 09:53

26 juin 1941 : affrontement entre fusiliers marins et vedettes blindées soviétiques à Chilia Veche

Ceci est la suite de mon fil précédent.
"Un épisode peu connu du début du conflit entre la Roumanie et l’Union Soviétique"

Dans mon fil précédent j'ai cité le carnet de guerre du Lieutenant Posa, du régiment 33 Dorobanti, 10e division d'infanterie, capturé par les soviétiques quelques jours avant près d'Ismail, plus en aval du bras Chilia du Danube.

Dans son carnet il décrit leur transfert vers l'est par les soviétiques :

Il indique :

Vers le matin, nous avons été débarqués dans une gare déserte, dans une petite ville au sud de la Bessarabie – probablement Bolograd. Nous avons été conduits à un grand bâtiment, qui était l'école du village. Aux quatre coins de la cour il y avait des sentinelles armées. Nous y sommes tombés sur plusieurs centaines de prisonniers roumains du bataillon d'infanterie de marine dont la position était à Chilia Veche, sur la rive droite du bras du Danube du même nom. Je ne sais pas dans quelles circonstances, ils ont été encerclés et pour la plupart faits prisonniers. Il y avait aussi beaucoup d' officiers , la plupart des conscrits pour la plupart. Ils portaient des uniformes en tissu épais et bleu.
Nous avons été nous aussi poussés à l’intérieur. Nous étions en tenue kaki et nous nous perdions complètement dans la masse mouvante bleu foncé. Ils avaient été amenés ici après plusieurs jours de marche d'une localité à l'autre. Tous barbus, sales, ils parlaient grossièrement, et les soldats n'écoutaient plus les officiers et les gradés.


Ces nouveaux prisonniers roumains étaient des soldats du 15e bataillon d'infanterie de marine . Voici les circonstances dans lesquelles ils ont été capturés :



Au matin du 22 juin 1941, jour du déclenchement des hostilités avec l'Union Soviétique, le 15e bataillon d'infanterie de marine a ouvert le feu sur les bivouacs et les emplacements d'artillerie de Chilia Noua (rive gauche du Danube ) . Ceci a déclenché un duel d'artillerie intense exécuté avec des pièces d'artillerie lourde de campagne et les canons d'un moniteur. Il s'est prolongé pendant la nuit du 22 au 23 juillet.. Le 23 juillet les soviétiques ont réussi à débarquer en face d'Ismail.

Etant donné que la présence des troupes roumaines empêchait la libre navigation sur le Danube maritime les soviétiques ont déclenché plus en aval le 26 juin une action de forçage du Danube dans la zone de Chilia Veche qui était défendu par le 15e bataillon d'infanterie de marine renforcé par une compagnie de gardes frontières. Le bataillon avait réquisitionné localement 30-40 barques et disposaient de trois bacs et pontons pouvant embarque 6 charettes et 12 chevaux ou 90 soldats. Ils étaient positionnés sur l'île de Chilia Veche, entourée de zones marécageuses, de lacs, de rivières et de canaux. Le bataillon avait pour mission de défendre sans reculer le secteur compris entre Pardina, l'ilot Tatarului, l'ïle de Chilia Veche et l'ilôt Babina.
Le dispositif de défense était le suivant : sur la rive du Danube la compagnie de gardes frontières, les compagnies 1,2 et 4 d'infanterie de marine. Pour la défense en profondeur la 3e compagnie d'infanterie de marine. Pour interdire le contournement des défenses du bataillon par une manœuvre éventuelle des soviétiquessur le flanc gauche du dispositif par le canal Tataru deux bacs avec chacun un canon Skoda de 47mm avaient été disposés. Le bataillon était donné d'une batterie de 75 mm et de 3 canons d'accompagnement (37 ou 47mm).Les actions du bataillon devaient être appuyées par l'artillerie de la 10e division d'infanterie et l'aviation présente en Dobrogea.

La nuit du 26 juin les soviétiques ont simulé un débarquement sur le flanc droit de la défense, dans le secteur de la 4e compagnie. A 2h30 ils ont déclenché une préparation d'artillerie sur les positions du bataillon. Celle-ci détruit la plupart des barques destinées au transport des militaires et interrompt les liaisons téléphoniques entre les éléments du dispositif. Le Danube est passé en force par 8 vedettes blindées munies chacune d'une tourelle de 76mm et de 5 mitrailleuses en coupole. Malgré la riposte des Roumains avec tout l'armement disponible les soviétiques réussissent à occuper la partie nord de Chilia Veche et , profitant de ce succès, débarquent deux bataillons d'infanterie qui envahissent les positions de la compagnie de gardes frontières et de la 1ere compagnie d'infanterie de marine . Le s vedettes blindées n'ont pu être repoussées par manque de moyens anti-tank

Les forces terrestres soviétiques étaient appuyées par une division d'artillerie de campagne, une batterie lourde et une compagnie de chars. Elles disposaient de bons points d'observation et de tir depuis les hauteurs de la rive gauche et étaient renseignées par des espions infiltrés qui signalaient les cibles par fusées de sorte que les tirs soviétiques étaient particulièrement précis. Par contre les Roumains , par manque de communication n'ont pu obtenir de soutien d'artillerie. L'aviation roumaine n'a pas non plus les soutenir car simultanément les Soviétiques ont bombardé le port de Constanta par mer et par air.

En même temps une vedette blindée soviétique remorquant deux bacs transporteurs de troupes a contourné les positions par le canal Tataru, débarquant la troupe à l'arrière des positions. Il s'en est suivi 2h30 de combat intense, parfois au corps à corps, avec de lourdes pertes du côté roumain, pour la plupart prisonniers.

Le reste s'est replié vers des ilôts proches. Seuls 9 officiers, 8 sous officiers et 144 soldats ont pu être récupérés. Les pertes s'élèvent à 359 hommes dont11 officiers, 13 sous-officiers et 334 soldats, pour la plupart prisonniers. Une bonne partie de l'équipement a été perdue : 12 canons, 12 mitrailleuses, 36 fusils mitrailleurs, 475 fusils ZB , 15 pistolets et 104 revolvers.

La retraite se poursuivra vers Mila 23 puis Tulcea.

Les vedettes blindées étaient munies d'une tourelle de char T34 avec un canon de 76mm et de mitrailleuses en coupole

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Carte des opérations

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Pour la suite nous verrons les causes de cette défaite

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Re: 26 juin 1941 Bouches du Danube: fusiliers marins Roumains contre vedettes blindées soviétiques

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 03 Fév 2023, 11:13

Étonnamment, les Soviétiques avaient un plan pour opérer dans une zone de combats difficile, marécageuse dès le 22 juin 1941.
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Re: 26 juin 1941 Bouches du Danube: fusiliers marins Roumains contre vedettes blindées soviétiques

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de ponor  Nouveau message 04 Fév 2023, 10:03

Les Roumains avaient en face la 9e armée soviétique, une des plus puissantes, qui a encore été renforcée le 25 juin 1941. Certains auteurs prétendent que la raison de la présence de cette armée était qu'une attaque de la Roumanie était prévue un peu plus tard ,
profitant de la faiblesse de l'armée roumaine et de la faible distance à parcourir afin de priver les Allemands des réserves pétrolières roumaines mais l'opération Barbarosa est venue plus tôt que prévu.

Dans l'épisode qui nous intéresse, les Soviétiques voulaient éliminer le blocage du Danube et ont réagi immédiatement aux bombardements effectués par l'armée roumaine le jour de la déclaration de guerre le 22 juin 1941.
L'opération München où l'armée allemande a attaqué en Bessarabie avec l'armée roumaine n'a commencé que le 3 juillet. Les Soviétiques ont donc eu les mains libres pour réagir

La configuration géographique du bras Chilia du Danube avec ses ramifications, ses vastes zones inondées, ses canaux bordés d'arbres et de roseaux rendait possible le déplacement en toute impunité des vedettes soviétiques qui étaient d'ailleurs prévues pour des tirants d'eaux réduits,
à l'exception des localités de Pardina, Chilia Veche et Periprava qui ont donc été attaquées.

Dans cette phase l'ennemi avait une nette supériorité. Des documents d'archive il ressort que l'ennemi a déployé 2 bataillons d'infanterie de marine, une compagnie de chars,
une division d'artillerie de campagne, une batterie d'artillerie lourde, deux moniteurs et 19 vedettes rapides, soutenues par l'aviation.

Les Roumains ont bombardé les positions soviétiques le 22 juin au matin. Au cours du duel d'artilerie qui a suivi du 22 et 23 jullet et auquel une batterie d'artillerie soviétique et un moniteur ont participé

L'artillerie soviétique a détruit les points d'observation roumains de Crapina, Lascar Catargiu et Ceatalchoi. L'après midi du 23 juillet des bombardements aériens et des attaques par vedettes blindées ont provoqué la retraite du régiment 33 d'infanterie de Lascar Catargiu.
La position du lieutenant Posa au lleu dit Popov a été soumis à un bombardement d'artillerie massif depuis Ismail et depuis un moniteur et les Soviétiques ont réussi à y débarquer ce qui a conduit à la capture du lieutenant Posa.

Les Soviétiques ont alors attaqué le 26 juillet le 15e régiment d'infanterie de marine à Chilia Veche. A Periprava le 17e régiment d'infanterie de marine a pu résister
car il était doté de canons anti-char Schneider de 47 mm ce qui lui a permis de repousser l'attaque et de couler 4 vedettes rapides.

Suite à cets actions les Soviétiques occupaient 75 km de la rive droite du Danube.

L'intervention de la marine et de l'artillerie roumaines ont permis de repousser les navires soviétiques ayant soutenu les débarquements mais la récupération des positions a duré du
6 juillet au 22 juillet, date à laquelle l'entièreté du Danube roumain a été libérée, notamment parce que les forces soviétiques ont été obligées de se retirer à cause des succès enregistrés par l'opération München sur le flanc droit du front.

Je reviendrai sur les causes des difficultés rencontrées par le 15e régiment d'infanterie de marine.

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Re: 26 juin 1941 Bouches du Danube: fusiliers marins Roumains contre vedettes blindées soviétiques

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 04 Fév 2023, 10:09

alfa1965 a écrit:Étonnamment, les Soviétiques avaient un plan pour opérer dans une zone de combats difficile, marécageuse dès le 22 juin 1941.


N'est-ce pas le travail de base de temps de paix pour les états-majors ?
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Re: 26 juin 1941 Bouches du Danube: fusiliers marins Roumains contre vedettes blindées soviétiques

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de pierma  Nouveau message 04 Fév 2023, 11:52

ponor a écrit:Les Roumains avaient en face la 9e armée soviétique, une des plus puissantes, qui a encore été renforcée le 25 juin 1941. Certains auteurs prétendent que la raison de la présence de cette armée était qu'une attaque de la Roumanie était prévue un peu plus tard ,
profitant de la faiblesse de l'armée roumaine et de la faible distance à parcourir afin de priver les Allemands des réserves pétrolières roumaines mais l'opération Barbarosa est venue plus tôt que prévu.

Je pense que dans la tête de Staline (qui a fait démonter les corps blindés créés par Toukahtchevski, qui avait sérieusement réfléchi sur "les opérations en profondeur") la guerre sera une reprise de la Grande Guerre et les Allemands seront stoppés sur la frontière.
Pourquoi évoquerait-il un autre scénario ? Il a fait arrêter ou fusiller tous les généraux qui pouvaient le détromper, et ceux qui restent se taisent.
Dans ce scénario, Ploesti est vulnérable et il est logique de garder des forces importantes pour essayer de mettre la main dessus. (Ce qui ne veut pas dire que cette offensive sera automatique, mais enfin elle est envisagée, en fonction des circonstances.)
Ni Staline ni même d'ailleurs Joukov, qui sera surpris comme tout le monde par la vitesse de progression de Babarossa n'ont encore mesuré ce qui va leur tomber dessus.

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Re: 26 juin 1941 Bouches du Danube: fusiliers marins Roumains contre vedettes blindées soviétiques

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de ponor  Nouveau message 08 Fév 2023, 17:07

Voici la fin de ce fil:

Le 15e bataillon d'infanterie de marine roumaine : les raisons du désastre du 26 juillet 1941 de Chilia Veche
 
Ce texte s'inspire en grande partie d'un article  en roumain: « Eroi de la Chilia Veche » dont l'auteur est le Colonel Remus Macovei, publié dans la revue ART-EMIS du 01/10/2014

Un mauvais départ

Le régiment d'infanterie de marine a été fondé par décret royal le 1er mai 1941 : il avait un effectif de 159 officiers, 198 sous-officiers et 3653 soldats et était formé des 15e, 16e et 17e bataillons. L'encadrement en officiers et sous officiers était faible. Curieusement il a été renoncé cette fois à la règle qui voulait que l'on recrute pour l'infanterie de marine des jeunes des localités bordant le Danube ou la mer, dans la zone lagunaire ou le delta , de sorte que la plupart des soldats ne savaient pas nager ou utiliser des barques et n'étaient pas résistants à la chaleur ni aux maladies propres au Delta du Danube.

L'instruction des recrues se faisait au centre d'instruction qui avait un encadrement notoirement déficitaire : pour 2200 recrues il y avait 9 officiers d'active et 17 de réserve. Les principaux modules d'instruction étaient :
- éducation militaire;
- éducation citoyenne et patriotique;
- éducation au champ de bataille;
- éducation physique orientée sur l'escrime avec arme, sans heures prévues pour l'apprentissage de la natation
- techniques de lutte, exercices de tir
 
L'instruction était quotidienne. De façon périodique les unités d'infanterie de marine participaient à des exercices combinés avec les forces terrestres, la marine royale et des avions et hydravions dans la zone littorale et parfois aussi dans le delta du Danube. On expérimentait des moyens d'action pour éliminer l'ennemi débarqué et l'organisation de la coopération entre les forces. On pratiquait des exercices de reconnaissance dans le Delta du Danube, fort utiles pour familiariser les troupes avec leur environnement d'action.

Au cours de ces exercices sont apparus des problèmes d'équipements restés non résolus : manque d'armes automatiques, de sacs à provisions, de gourdes et de moyens de déplacement rapides particulièrement pour les batteries de 77 mm de support.
 
L'arme principale était le fusil ZB modèle 1924 calibre 7,92mm . Chaque bataillon avait en dotation 3 canons de 37 ou 47mm, 44 mitrailleuses et 152 fusils mitrailleurs. Le train comprenait 41 charrettes et 122 chevaux . La dotation comprenait 40 barques avec lesquelles on pouvait transporter une compagnie et son armement. La nourriture était correcte sauf que les 2/3 des pommes de terre étaient immangeables , le dépôt n'ayant pas été bien protégé contre le gel.

Etant donné le faible encadrement et le manque d'intérêt du cadre pour les problèmes de leurs subordonnés ceux-ci avaient recours à des lettres de réclamation anonymes adressées aux échelons supérieurs. Les relations entre la troupe et les officiers n'étaient donc pas cordiales .

Les causes finales de la défaite du 26 juillet 1941
 
Le commandement unique de la zone, qui, par temps de paix , paraissait viable n'a pas fonctionné ce jour du 26 juin 1941 quand les soviétiques ont, simultanément , mené une attaque navale et aérienne du port de Constanta et forcé le Danube dans la zone de Chilia Veche.
Les forces du Delta n'ont pu être soutenues par l'aviation et le transport de troupes de soutien aux forces attaquées n'a pas eu lieu. Le 15e bataillon d'infanterie de marine n'a pas bénéficié du soutien de l'artillerie de la 10e division d'infanterie par manque de communications. Le manque de dotation du bataillon en canons antitanc a permis aux vedettes blindées soviétiques d'agir presque impunément. La destruction des liaisons par fil par l'intense préparation d'artillerie soviétique a rendu plus difficile la conduite des sous-unités du bataillon et la destruction des barques a limité leur mobilité
Des erreurs commises par le commandant du bataillon dans les préparatifs et la conduite des combats, l'encadrement déficitaire en officiers et sous-officiers, la formation insuffisante des cadres et le manque de cohésion entre l'encadrement et les troupes sont d'autres causes du désastre. On n'a pas cherché à éliminer des agents ennemis infiltrés dans le dispositif de défense, qui ont bénéficié de certains habitants lipovènes de la zone.
Grâce à leurs renseignements et leurs signaux les bombardements effectués par l'aviation et l'artillerie soviétique ont été particulièrement précis et efficaces.
 
Le lieutenant Posa du 33e régiment Dorobanti qui a rencontré ces prisonniers et a voyagé avec eux dans sa longue route vers les camps soviétiques a noté dans son carnet de guerre et de prisonnier des traits ou des incidents qui montraient cette dissension et ce ressentiment entre cadre et troupe du 15e bataillon de marine.

Lorsque les quelques prisonniers de son régiment en tenue kaki sont rejoints par les centaines de prisonniers d'infanterie de marine en tenue bleue en Bessarabie près de Bolograd il remarque que les soldats sont sales et barbus, parlent grossièrement et n'écoutent plus leurs officiers et gradés.

Il décrit un autre incident ou après avoir traversé le Dniestr les prisonniers étaient morts de soif et le commandant soviétique a obligé les officiers de marine (pas lui puisqu'il était blessé) à apporter à leurs hommes des seaux d'eau au pas de course, sans qu'ils puissent s'y opposer.

Il décrit ainsi les réactions des soldats et la sienne :

Les soldats roumains savaient que les Russes n’aimaient pas les officiers, alors certains d'entre eux souriaient de satisfaction pour la vengeance pour les punitions reçues de leur supérieur ; d'autres se réjouissaient en silence de ne pas avoir de grade.
Bien sûr, peut-être que certains avaient droit à une telle satisfaction ; dans l'armée, il y a commandant et commandant, tout comme dans la vie civile il y a personne et personne. Quoi qu'il en soit, j'ai bu moi aussi l'eau apportée par les officiers de la marine, en les remerciant en pensée pour le zèle dont ils faisaient preuve.

Les soviétiques n'aimaient pas les officiers roumains car ils considéraient que la plupart étaient des bourgeois qui maltraitaient leurs troupes.

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