Post Numéro: 7 de Loïc Charpentier 19 Mai 2021, 15:00
J'ai tendance à penser que pour ce genre de sujet, il convient de faire simple.
Par là, j'entends combien de cadres ou personnels militaires de la LVF, puis de la Charlemagne, ayant servi sous l'uniforme allemand, avaient été traduits, à la fin de la guerre, devant un tribunal français ou international pour répondre à des accusations de crimes sur la population civile occupée ? Si on déduit ceux qui sont morts sur le Front Est, qui s'étaient faits, après leur reddition, dézinguer sans autre formalité, qui étaient partis croupir longtemps dans les camps de prisonniers soviétiques et alliés, sachant que l'armée française en avait "rapatrier" un certain nombre, qu'elle ira recruter dans les culs-de-basse-fosse où elle les avait expédiés, pour aller combattre en Indochine, avec la promesse de passer l'éponge sur leur trahison...
... A ma connaissance, aucun, sauf si on tient compte des 14 "Malgré-Nous" de la DR, jugés à Bordeaux en janvier 1953, dans le cadre du Massacre d'Oradour -sur-Glane, puis amnistiés en catastrophe, en février suivant, les maires alsaciens ayant, entre autres gestes symboliques, expédié leur écharpe tricolore d'édile municipale à la présidence de la République.
Après, de manière générale, il n'existe malheureusement pas de guerre ou de conflit sans pertes, en tous genres, dans la population civile.
Par ailleurs, ce que les services d'information de l'US Army regroupe, pudiquement, depuis la 1ère Guerre du Golfe, en 1991, sous l'intitulé de "dégâts collatéraux", est une définition qui est sensée évoquer les civils "malchanceux", victimes d'une action militaire soit-disant "chirurgicale"! Sans entrer dans le domaine de l'exaction "intentionnelle" ou "ordonnée", vu la puissance actuelle des munitions utilisées - missiles, bombes, etc. -, la "frappe chirurgicale" n'est qu'un aimable pipeau quand il s'agit d'une agglomération à forte densité de population!
Dans un lointain passé, mais pas tant ce çà, car guère plus d'un siècle et demi, avec la mise en place des premières conventions de Genève, dans les années 1860, les populations qui résidaient à proximité d'un champ de bataille et qui n'avaient pas eu la bonne idée de se casser vite fait, finissaient bien souvent trucidés, du fait, un, du Vaincu, qui en retraite et en guise de "lot de consolation" pillait et égorgait, allègrement, tout ce que lui tombait sous la main, deux, du Vainqueur, pour des motifs opposés. La Guerre de Cent Ans, par exemple, regorge, après chaque bataille, de ce genre d'exactions menées par les deux camps!
En général, les populations rurales s'empressaient d'aller chercher refuge - quand c'était possible! - dans les localités fortifiées! Les exodes massives de civils durant les conflits du XIX & XXèmes siècles y trouvent leurs origines.
Je rappelle juste que la célèbre histoire des "Bourgeois de Calais" avait pour intention première d'amener le Roi d'Angleterre, Edouard III, à faire preuve de clémence envers la population calaisienne assiégée, alors qu'il avait annoncé haut et fort, que dès qu'il serait emparé de la ville qui osait lui résister, il passerait, pour l'exemple, l'ensemble de sa population par le fil de l'épée!
Accessoirement, il y aurait long à narrer sur la difficulté qu'avait rencontré le III. Reich, pour faire mener, par ses troupes, de "l'abattage" commandée. Dans les premiers temps, en URSS, elle avait du constituer des équipes "spécialisées" (Einsatzkommando) - fusillades en série et fosses communes -, sauf que, au sein même de ces "unités", çà avait fini par craquer mentalement! Lire, à ce sujet, "Les Bienveillantes" de Jonathan Littel, qui reste, certes, un roman, mais qui était visiblement très bien documenté sur les conséquences psychologique & néfastes, dont avaient été "victimes" les "opérateurs"! D'où le recours à la méthode "industrielle", via la chambre à gaz, qui, un, impliquait moins d'opérateurs, deux, les "isolait", par le biais, d'abord, d'une remorque, puis d'un local "dédié", du contact direct avec la mort, car (fort heureusement) peu de gens sont capables, "à froid", de tuer sciemment d'autres humains.
C'est tout le fondement du Procès de Nuremberg et, à cette occasion, de la création du délit de "crime contre l'Humanité", qui y avait vu le jour! Même s'il est, actuellement, souvent galvaudé, il n'a, réellement, refait surface et été avéré, depuis lors, chronologiquement, qu'au Cambodge, en Bosnie-Erzégovine et au Rwanda