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Impact des partisans sur le front de l'Est

Après l'opération Barbarossa, les forces de l'Axe contraignent l'URSS au repli.
Après une série de succès, l'Allemagne s'enlisera progressivement puis cédera à Stalingrad et à Koursk.
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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 41  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 17 Jan 2018, 20:16

Au niveau parachutistes il me semble avoir lu quelque chose à ce sujet dans un livre, mais je ne sais plus lequel (Lopez, Niclas Bernard............)

La seule action aéroportée envisagée en 1942 est celle autour la ville de Viazma, mais elle sera transformée en largages tactiques locaux sur plusieurs jours et sur différents sites pendant lesquels 7 000 parachutistes seront déployés en petites unités sur les arrières allemands, sans objectifs clairs et avec uniquement une mission de harcèlement en lien avec les partisans.
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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 42  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 18 Jan 2018, 10:35

Les parachutages étaient surtout utilisés pour le ravitaillement et le transport des équipes d'encadrement et des agents du NKVD donc plutôt en petit nombre lorsqu'il n'y avait pas de piste aménagée dans une clairière d'une forêt par ex.
Il semblerait qu'une flotte dédiée au soutien des partisans existait mais je n'ai pas les détails, certainement un équivalent de ce qui existait côté anglais avec les avions de liaison Lysanders et les bombardiers modifiés pour le largage des armes aux résistants français.

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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 43  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 18 Jan 2018, 11:05

Dog Red a écrit:
Loïc Charpentier a écrit:J'ai, volontairement, mis "partisans" entre guillemets, car il semble que les effectifs de ces "réseaux" étaient, pour une bonne part (et selon les allemads, au travers des interrogatoires de prisonniers), constitués de troupes régulières infiltrées ; vu la longueur et la profondeur du Front Est, les allemands ne disposaient pas du personnel nécessaire pour interdire ces "infiltrations".


Merci Loïc pour cette précision.
Elle donne au "partisan" russe un caractère radicalement différent de l'image que nous avons, en Occident, du "résistant".

Un parallèle osé de ma part... pourrait-on voir ces "partisans" comme une forme comparable à la guérilla Viet Cong au Vietnam ??


Peut être différent de l'image traditionnelle qui correspond à l'activité modérée de la résistance française avant 1944 mais en réalité assez proche de la résistance française en 1944 qui recevra massivement des armes, de l'encadrement par des agents du SOE et des Jedburgh et qui constitua quelques maquis mais qui surtout exécuta une vaste opération de sabotage des voies de communication à la demande des alliés avant le débarquement et qui ensuite servira pour le renseignement et l'éclairage des divisions alliés dans leur avance.
Après le débarquement, c'est une véritable guérilla qui s'instaure dans toute la France.

Les grandes différences sont à première vue le fait que les partisans soviétiques vivent majoritairement en bande dans la nature tout en gardant des liens avec les paysans pour le ravitaillement, l'immensité de la Russie se prête bien à ça, alors qu'en France la majorité des résistants sont cachés au sein de la population et mène une double-vie sauf à partir du moment ou le STO est établi ce qui pousse beaucoup d'hommes à rejoindre des maquis pour y échapper.

L'autre grande différence c'est que les partisans soviétiques sont constitués pour partie de troupes que l'on a envoyé derrière les lignes allemandes.

Effectivement cela se rapproche de la guérilla Viet Cong au Vietnam.

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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 44  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 18 Jan 2018, 12:29

Tomcat a écrit:Peut être différent de l'image traditionnelle qui correspond à l'activité modérée de la résistance française avant 1944 mais en réalité assez proche de la résistance française en 1944 qui recevra massivement des armes, de l'encadrement par des agents du SOE et des Jedburgh et qui constitua quelques maquis mais qui surtout exécuta une vaste opération de sabotage des voies de communication à la demande des alliés avant le débarquement et qui ensuite servira pour le renseignement et l'éclairage des divisions alliés dans leur avance.
Après le débarquement, c'est une véritable guérilla qui s'instaure dans toute la France.


C'est un peu ça en effet pour les opérations en arrière des lignes en préambule à Overlord.

Tomcat a écrit:L'autre grande différence c'est que les partisans soviétiques sont constitués pour partie de troupes que l'on a envoyé derrière les lignes allemandes.


C'est effectivement LA différence fondamentale. Quelle armée en guerre a eu, dans l'histoire, à gérer des dizaines de milliers de réguliers ennemis opérant sur ses arrières ?
Toutes proportions gardées, ça me fait vaguement penser aux opérations de guerilla menées par la cavalerie confédérée de "JEB" STUART durant la Guerre civile américaines (les campagnes de la Péninsule, du Maryland et sur la Rappahannock).

Dans de telles conditions, un impact qui a nécessairement pesé est la quantité de moyens que l'Ostheer a dû distraire pour tenter de sécuriser ses arrières et ses lignes de communication.
Ces données sont peut être plus faciles à rassembler...
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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 45  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 18 Jan 2018, 13:25

Dog Red a écrit:Dans de telles conditions, un impact qui a nécessairement pesé est la quantité de moyens que l'Ostheer a dû distraire pour tenter de sécuriser ses arrières et ses lignes de communication.
Ces données sont peut être plus faciles à rassembler...


Cà allait de la Sicherungs-Division aux éléments de l'Infanterie-Division, Panzer-Division ou Panzer-Grenadier-Division . Dans "Le Soldat Oublié", G. Sajer évoque, durant l'hiver 43-44, un départ en permission - il était dans la GD -, pour fin de convalescence, qui, dans une gare où il attendait un train de permissionnaires, s'était, d'abord, vu être annulée, pour cause d'offensive russe, avec retour vers le front, puis s'était transformée en opérations anti-partisans, après l'attaque de la voie ferrée, dans le secteur de Vinitza (Ukraine). Toujours, selon ses mémoires, au printemps 1944, l'infanterie de la GD, à laquelle il appartenait, avait, même, été engagée, contre de forts partis de partisans "ukrainiens", dans de véritables opérations militaires de nettoyage, qui tenaient plus de la bataille rangée que d'une succession d'escarmouches, et avaient duré plusieurs semaines (en gros jusqu'au déclenchement de Bagration, en juin 1944). D'après ses dires, lui & son unité (motorisée) passaient leur temps à sauter dans les camions pour intervenir à 150/200 bornes à la ronde ; ça donne une petite idée du "problème" des partisans russes.

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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 46  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 18 Jan 2018, 13:40

Loïc Charpentier a écrit:Toujours, selon ses mémoires, au printemps 1944, l'infanterie de la GD, à laquelle il appartenait, avait, même, été engagée, contre de forts partis de partisans "ukrainiens", dans de véritables opérations militaires de nettoyage, qui tenaient plus de la bataille rangée que d'une succession d'escarmouches, et avaient duré plusieurs semaines (en gros jusqu'au déclenchement de Bagration, en juin 1944). D'après ses dires, lui & son unité (motorisée) passaient leur temps à sauter dans les camions pour intervenir à 150/200 bornes à la ronde ; ça donne une petite idée du "problème" des partisans russes.


L'impact peut donc aller jusqu'au "second front" sur les arrières des unités combattantes :|

C'est tout autre chose que le renseignement ou les sabotages que l'on entend communément par "action des partisans" mais une guérilla déstabilisatrice de grande envergure telles que la mèneront les factions communistes à travers l'Amérique du Sud, l'Afrique ou l'Asie d'après-guerre. ::dubitatif::
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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 47  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 22 Jan 2018, 15:19

Dog Red a écrit:
Loïc Charpentier a écrit:Toujours, selon ses mémoires, au printemps 1944, l'infanterie de la GD, à laquelle il appartenait, avait, même, été engagée, contre de forts partis de partisans "ukrainiens", dans de véritables opérations militaires de nettoyage, qui tenaient plus de la bataille rangée que d'une succession d'escarmouches, et avaient duré plusieurs semaines (en gros jusqu'au déclenchement de Bagration, en juin 1944). D'après ses dires, lui & son unité (motorisée) passaient leur temps à sauter dans les camions pour intervenir à 150/200 bornes à la ronde ; ça donne une petite idée du "problème" des partisans russes.


L'impact peut donc aller jusqu'au "second front" sur les arrières des unités combattantes :|

C'est tout autre chose que le renseignement ou les sabotages que l'on entend communément par "action des partisans" mais une guérilla déstabilisatrice de grande envergure telles que la mèneront les factions communistes à travers l'Amérique du Sud, l'Afrique ou l'Asie d'après-guerre. ::dubitatif::


Et oui et cela correspond à la citation que j'avais reprise pour Bagration et qui considérait le front des partisans comme un front à part entière:

Opération Bagration, du 22 juin au 19 août 1944. Les partisans biélorusses ont pris une part importante à l'opération Bagration. Ils étaient souvent considérés comme le cinquième front (avec le 1er front de la Baltique, le 1er front biélorusse, le 2e front biélorusse et le 3e front biélorusse). Plus de 300 000 partisans ont participé à l'opération.

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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 48  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 22 Jan 2018, 15:55

Voici une traduction d'un passage du toujours très intéressant SOVIET PARTISANS IN WORLD WAR II EDITED BY JOHN A. ARMSTRONG:

On y apprend notamment que sur cette période, les partisans reçoivent un appui massif en armement, explosifs et munitions transportés par avion et que ceux-ci bénéficiaient d'une puissance de feu supérieure aux troupes de l'axe en charge de la sécurité et de la lutte anti-partisans (troupes de seconde ligne).

Je rajouterai que dans un autre chapitre, il est dit que les partisans vont à cette période régulièrement demander un appui aérien par radio pour ravitaillement et aussi bombardement lorsqu'ils sont soumis à des vastes opérations d'encerclement et d'élimination des allemands, d'ou des véritables batailles qui s'en suivent.
De même les partisans feront appel à l'aviation soviétique pour bombarder des points forts, QG et autres cibles d'intérêts et mener de véritables opérations combinées.

Eté 1942 à été 1944:

il y avait un besoin constant de remplacer les armes perdues ou irréparables et de reconstituer les munitions stocks. Enfin, les caractéristiques tactiques de la guerre partisane dans les deuxième et troisième années de la guerre à l'Est a mis une prime sur la puissance de feu.
Les engagements étaient courts, et les partisans dépendaient d'une puissance de feu supérieure pour couvrir leur retraite quand ils ont été engagés de manière inattendue par les Allemands, ou pour infliger de lourdes pertes quand ils ont tendu une embuscade aux Allemands. De même, les attaques contre les communications ferroviaires, avec des explosifs et des mines a également renforcé le besoin de puissance de feu.
Puisque les Allemands comptaient principalement sur le soi-disant système de points forts pour protéger leurs lignes de communication, les partisans dépendaient du feu rapide des armes légères pour retenir les garnisons des points forts allemands tandis que les équipes de démolition placent leurs charges sur les rails. Tous ces facteurs ont conduit les partisans à s'appuyer fortement sur les armes automatiques de toutes sortes: pistolets à des mitrailleuses lourdes, des fusils antichars.
Dans une moindre mesure, les partisans ont utilisé des mortiers légers et moyens.
Bien que les partisans avaient de grandes quantités de ces armes à l'été 1942, ils remplacements et substitutions constamment nécessaires pour des armes moins utiles.
Il ressort clairement des éléments de preuve disponibles qu'au cours de cette période de deux ans, la Force aérienne soviétique a transporté un flux régulier d'armes et de munitions aux partisans.
[Voir, en plus des sources allemandes, P. Vershigora, Lyudi s chistoi sovestyu (Moscou: Sovetskii
Pisatel, 1951), p. 191; et V. Andreyev, Narodnaya voina (zapiski partizana) (Moscou:
Gosudarstvennoye Izadetelstvo Khudozhestvennoi Literatury, 1952), p. 343.]

Les troupes de sécurité allemandes avaient un équipement notoirement inférieur et étaient déficient en armes automatiques; l'équipement des unités de collaborateurs antipartisans était, si possible, encore pire.

Des armes et munitions acquises par les partisans au cours des deux années après l'été 1942, au moins les deux tiers ont été transportés par avion.
L'une des preuves les plus impressionnantes à l'appui de la thèse selon laquelle la plupart des armes et les munitions ont été fournis par voie aérienne est la collection de questionnaires partisans conservés par le 281e Division de la sécurité. Les prisonniers partisans et les déserteurs ont été interrogés sur la façon dont ils ont été ravitaillés; pratiquement tous ont indiqué que les armes et les munitions venaient du transport aérien et la nourriture provenait de la population locale. La période couverte était 1943-44. (GMDS, 281 ID45072.)
En conséquence, à l'été 1944, probablement la moitié de l'armement total des partisans avait été apporté par avion ou avait été porté par le personnel transporté par avion.

Il a noté que, au cours de cette période, certaines des plus grandes unités de partisans recevaient de l'artillerie par avion, principalement des canons de 45 mm et de 76 mm. (H.Gr. Mitte, Ia, "Bandenlage im GrossraumRossono", 10 juin 1943, GMDS, H.Gr. Mitte 65002/22.)]

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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 49  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 22 Jan 2018, 17:09

::Merci:: , çà explique la nécessité, pour les allemands, de devoir engager des troupes de "première ligne" pour affronter les unités de partisans "russes". Les Sicherungs-Divisionen n'étaient pas conçues pour ce genre de boulot en rase-campagne ... pour l'essentiel, elles étaient piétonnes et cyclistes ( partiellement, dans le meilleur des cas!), affichait une absence quasi-totale de véhicules blindés et une artillerie peu nombreuse et hippomobile.

Ci-dessous la Kriegsgliederung de la 281. Sicherungs-Division, le 1er décembre 1942, sachant que l'unité est particulièrement gâtée, car elle intègre une Panzertruppe (281.), forte de 28 blindés "Beute"; sinon, le 368. Grenadier-Regiment est réputé cycliste - 150 cyclistes dans chaque compagnie des II. & III. Bataillonen, est armé, curieusement, de pièces d'artillerie de montagne (7,5 cm Gebirgskanone 15), en guise de canons d'infanterie, tandis que le 107. Sicherungs-Regiment, lui, est piéton et dépourvu de matériel lourd (sauf 6 mortiers de 8 cm) pour 6 bataillons & 28 compagnies de pinpins (!). A cette même date, l'Artillerie-Abteilung II./AR 207 a, également, été détachée à l'AOK 16! Il y a bien du rab de cavalerie (II./RR 3), un bataillon de sécurité supplémentaire (Sich. Batl. 232), un estonien (Btl. 39) et un letton (Btl. 270) , mais, ce dernier est détaché au Heeresgruppe Nord !

Un, si, sur le papier, çà fait beaucoup de pinpins, la capacité combattante de cette "division", hormis quelques composantes - le 368. Gr.Rgt , la Panzer-Truppe. 281 (si quelques blindés sont opérationnels !) et le II./Reiter-Regiment 3 - , n'est pas au rendez-vous! Face à un adversaire correctement armé et bien motivé, elle risquait fort de ne pas faire le poids!
Ah! J'allais oublié le III./Polizei-Regiment 9, semi-motorisé, plutôt bien armé, mais qui n'est pas , vraiment, formé pour combattre en ligne.

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Re: Impact des partisans sur le front de l'Est

Nouveau message Post Numéro: 50  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 24 Jan 2018, 10:38

Voici une figure majeure et l'un des pères de la guerre des partisans soviétiques et il a été surnommé « le grand-père des Spetsnaz (forces spéciales) tant il a contribué à leurs création:
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ilya_Starinov

On comprend à travers cette biographie que la guerre des partisans et la guérilla est une longue tradition russe qui va de la lutte contre l'armée blanche pendant la guerre civile russe à la guerre d’Espagne ou ce sont perfectionnés les techniques de sabotage.

Ilia Grigorievitch Starinov (en russe : Илья Григорьевич Старинов) (2 août 1900 – 18 novembre 2000) est un militaire soviétique, partisan-saboteur.

Inventeur de différents types de mines, qui furent utilisés en Espagne et en URSS, instructeur de partisans, professeur de techniques spéciales dans différentes écoles de guerre de l'URSS, décoré de multiples médailles et ordres, il a combattu dans 4 conflits majeurs et a été surnommé « le grand-père des Spetsnaz (forces spéciales) ».

Incorporé en 1918 dans l'Armée rouge, Starinov sert dans le 20e régiment de la 3e division de fusiliers combattant les troupes de Kornilov. Fait prisonnier près de Koursk, il s'évade et rejoint les siens, puis est blessé au pied.
Guéri, il est placé dans la 27e compagnie de sapeurs du 9e bataillon d'ingénieurs. Il participe aux combats contre les troupes de Dénikine et Wrangel en Crimée, et atteint Kertch.

Au début des années 1920, Starinov étudie dans une école d'ingénieurs des chemins de fer militaires. Il apprend les techniques de dynamitage, puis se forme aux techniques de la guérilla. Il devient expert dans cette branche, donne des cours dans diverses écoles, à Tiraspol.

En 1933, Starinov fait partie des cadres du GRU, section Transport Militaire. Il suit l'enseignement de Mikhail Svetchnikov1 à l'Académie Militaire Mikhaïl Frounze. En mai 1935 il est sous-directeur de la station Leningrad-Moscou, est présenté aux personnages importants que sont Vorochilov, Boris Chapochnikov, Mikhaïl Toukhatchevski, Vassili Blücher, Vitaly Primakov.

Guerre civile espagnole:

Starinov combattit en Espagne de novembre 1936 à novembre 1937, sous les ordres de Y.K. Berzine (Я.К. Берзин) et de ses lieutenants Rodion Malinovski, Kirill Meretskov et Manfred Stern (general Kleber), dans la région de Teruel, de Saragosse, et aux alentours de Madrid et de Barcelone.

Il devint conseiller (asesor) du « XIV Cuerpo de Ejército Guerrillero » fondé par Vicente Rojo : 2 000 hommes, patronnés par Dolores Ibárruri (La Pasionaria), commandés par Domingo Ungría et basés à Alcalá de Henares, près de Madrid.

Starinov apprend aux partisans à fabriquer, poser et faire sauter des mines, ainsi que les diverses techniques et tactiques de la « guerre de diversion ». Près de Valence (Espagne) et de Jaén, il organise des écoles où sont préparées de nombreuses opérations. Il est accompagné d'une traductrice, A.K. Obroutcheva (А.К. Обручева), qui deviendra sa femme. Rodolfo (le pseudonyme de Starinov en Espagne) est en un an à l'origine de 200 sabotages majeurs, entrainant au bas mot 2 000 morts chez l'ennemi.

On compte entre autres à son crédit (ainsi qu'à celui de de ses camarades espagnols) plusieurs actions spectaculaires :

une adduction d'eau et un pont détruits à Grenade, en pleine Andalousie nationaliste.
un tunnel (qui resta bloqué 5 jours) près de Córdoba
averti qu'un train doit transporter l'état-major de l'aviation de combat italienne, Starinov part en expédition nocturne près de Cordoue avec un collègue ; ils forcent des sentinelles nationalistes à les guider et disposent les charges de façon à entrainer un maximum de pertes chez l'ennemi. Le lendemain, la presse progressiste travaillant dans le camp républicain (dont Ernest Hemingway et son ami Mikhaïl Koltsov, l'envoyé spécial de la Pravda et de Staline) veut absolument rencontrer les saboteurs et interviewer Starinov. Hemingway en particulier lui demande des précisions — il rencontre Starinov plusieurs fois par la suite — sur les tours de main et la personnalité des dynamiteurs ; il utilisera plus tard ces précisions dans son roman For Whom The Bell Tolls (Pour qui sonne le glas, 1940).
en février 1937, Starinov et ses hommes font dérailler un train transportant un régiment de cavalerie marocaine. Les pertes sont très importantes, et Franco, furieux, instaure un système de patrouilles qui inspectent la voie avant le passage des convois importants. Mais Starinov installe ses bombes (avec mise à feu par contact de la roue du train) pendant les minutes séparant le passage de la patrouille de l'arrivée du train.
près d'Alicante un pont sur une rivière (détail surréaliste, les explosifs étaient cachés dans une cuisinière posée sur la voie)
un important dépôt de munitions des nationalistes, près de Madrid : son explosion entraîne de nombreuses pertes humaines ainsi qu'un gros effet psychologique négatif chez l'ennemi.
Par ailleurs Starinov et ses dynamiteurs gardent toujours une longueur d'avance sur les ingénieurs allemands et italiens en ce qui concerne la technique pyrotechnique et le mode de mise à feu de ses engins : ses bombes sont de plus en plus sophistiquées et leur mécanisme reste hermétique aux investigations de l'ennemi.

En novembre 1937, Starinov est rappelé à Moscou. Il passe par l'ambassade d'Union soviétique à Paris, puis s'embarque à Brest, arrive à Leningrad où il est réceptionné par Semen Gendine, un des chefs du GRU. Le NKVD interroge Starinov et ce n'est qu'après l'intervention personnelle de Kliment Vorochilov que Nikolaï Iejov ordonne à ses sbires de laisser Starinov en paix.
En mars 1938, Starinov, promu au grade de colonel, est nommé à la direction d'un polygone d'essais secret de l'Armée rouge.

Guerre Russo-Finlandaise:
Starinov dirige un corps de forces spéciales sur l'isthme de Carélie. Il est blessé à la main droite par un sniper finlandais.

Seconde Guerre mondiale:

Starinov organise la résistance à la progression des troupes allemandes (minage des routes et ponts, obstacles et pièges anti-chars, coups de main de partisans). À Kharkov il fait sauter le quartier-général de la 58e Division (général Georg von Braun) : il avait placé dans la cave à charbon d'une des plus belles maisons de la localité une charge facile à découvrir, et c'est une autre charge, bien mieux dissimulée, qui explosa lorsque les Allemands furent installés.

Vers la fin de la guerre, il est envoyé en Ukraine, en Pologne et en Yougoslavie pour organiser les groupes de résistance locaux qui se lèvent, luttent contre l'armée allemande en déroute, et assurent ensuite la mainmise communiste sur les zones libérées.

Après-guerre:
Starinov reçoit des nominations à des postes honorifiques et de nombreuses décorations.

Modèle d' Hemingway:
Des traits de la personnalité et du savoir-faire de Starinov se retrouvent en Robert Jordan, le héros de Pour qui sonne le glas; c'est au cours de plusieurs conversations avec le chef-dynamiteur soviétique qu'Hemingway a appris les détails techniques qui parsèment son roman et le rendent vraisemblable.

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