François Delpla a écrit:1) si un livre documente une chose, on ne se contente pas, dans un débat de forum, d'en citer le titre;
et on ne se contente pas de dire "oui mais non il est nul". On argumente
2) en quoi la crainte d'une contre-attaque (qu'elle soit fondée ou non, surjouée ou non) prouverait-elle qu'on s'attendait à une campagne plus lente?
qui dit contre-attaque dit l'arreter. Qui dit l'arreter dit perdre du temps. Qui dit perdre du temps dit campagne plus lente.
3) douteriez-vous soudain que la vitesse et la surprise aient été les meilleures armes de l'assaillant ?
En partie oui. les meilleurs armes d'un assaillant c'est d'avoir vaincu son adversaire avant de l'attaquer. C'est pas de moi c'est de Sun Zi. Frapper vite et fort n'est pas gage de victoire loin de là. Regarde Barbarossa. Les allemands frappent vite et fort....et se font battre.
DAns le cas de la campagne de France la meilleure arme des allemands ce fut l'EM francais qui fut incapable de réagir et de s'adapter à la situation.
4) l'Allemagne visait-elle une victoire aux points ou par KO ?
Toujours par KO. C'est le principe même de la stratégie allemande avec son paroxisme dans Barbarossa où tout doit être terminé pour la fin de l'été. Le tout avec zéro alternative derrière. Le summum de la mauvaise planification.
Du coup elle ne l'a jamais obtenu car les alliés ont cherché la victoire aux points encore et toujours
François Delpla a écrit:Hitler vole de succès en succès du 30 janvier 33 au 15 mai 40. En prenant de gros risques dont il faut constater qu'ils sont bien calculés.
Tellement peu calculé que les militaires allemands sont terrorisés par le risque qu'il prend en remilatirisant la Rhénanie.
Idem pour la Tchécoslovaquie.
Il prend d'ailleurs tellement de risques non calculés qu'il ne remarque même pas que les francais et les anglais jouent la montre et renforcent à toute allure leur potentiel militaire alors que lui ne le fait que très peu.
Il bluffe à mort et tente de ramasser le pot de suite en ignorant totalement que tout çà c'est un jeu qui se joue à plusieurs. Hitler a joué aux dames quand les alliés jouaient, eux, aux echecs (la formule est de Glantz).
Ensuite Churchill le fait douter, hésiter, devenir moins bon. En 41 il ne croit pas que cela va marcher en trois mois, il l'espère, il en a besoin, il ne pense pas que la Providence va le laisser tomber, nuance !
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On peut avoir des preuves?
Parce que si Churchill l'avait fait douter jamais il n'aurait lancé Barbarossa...jamais. Il aurait d'abord réglé le souci en négociant ou en écrasant les britaniques en Afrique et au Moyen Orient. Mais non il n'en fait rien. Une personne qui doute ne laisse jamais un problème comme çà derrière lui. Il y revient encore et toujours pour le résoudre. Rien dans les faits ne montrent ce genre de choses.
Hésiter? il n'hésite absolument pas à lancer Barbarossa alors qu'il n'a pas du tout réglé les problèmes à l'ouest. Il saute au contraire à pieds joints dans le vide.
Devient moins bon? non ce sont juste les alliés qui deviennent meilleurs et ont compris comment fonctionne le bonhomme. Hitler lui ne bouge pas d'un iota dans sa vision des choses. Tu sous estimes totalement la capacité d'adaptation et d'apprentisage des alliés. Eux bougent et s'adaptent, ce que ne saura jamais faire Hitler.
Il ne croit pas ? étonnant car tout le monde autour de lui est persuadé que tout va se passer comme sur des roulettes. S'il avait des doutes il les a gardés pour lui car il avait tout pouvoir pour tout arrêter.
De plus s'il n'y croit pas pourquoi est il aussi surpris qu' à la fin de l'été on vient lui annoncer que ça passe pas.
Pourquoi donne-t-il aussi l'ordre de tenir à tout prix sur place plutot que de suivre les plans de ses généraux?
Pourquoi divise-t-il ses forces durant Blau?
Au contraire tout ce qu'il va faire penche plutot du coté qu'il croit dur comme fer que ce qu'il fait va marcher.
De plus comment peut on croire que la Providence est avec soi et croire que cela ne va pas fonctionner? c'est juste antinomique