Voici la suite annoncée..
Les raids de diversionLa journée débuta avec la 8ème Air Force lançant ses raids de diversion ; 19 B-24 du 44th Bomb Group sont envoyés à 9h30 pour attaquer l'aérodrome d'Abbeville. Une heure plus tard, l'effort principal de 66 B-17 des 91e, 303e et 305e Bomb Groupes décollaient pour bombarder la gare de triage de Lille.
Les bombardiers américains furent détectés et suivis par les contrôleurs aériens allemands. Des avions de chasse des JG 1, JG 26 et JG 2 décollèrent pour les intercepter. En route vers Abbeville les B-24 du 44th sont rappelés mais un vol de six appareils ne reçoit pas le message et continue. Ce vol fut intercepté au-dessus de la cible perdant l'un de ses B-24 mais l’aérodrome fut atteint larguant leurs bombes à 11h24. 35 minutes plus tard, la force principale des B-17 accompagnée par son escorte de Spitfire, arrive au-dessus de Lille et bombarde les infrastructures ferroviaires à 12h10. 37 des bombardiers touchèrent la cible. Alors qu'ils sortaient de la zone, ils ont été attaqués par quelque 20 à 30 avions ennemis, perdant un B 24.
En approcheDe 11 h 15 à 11 h 30, les huit squadron ont décollé et sont restés en dessous de 30 mètres en silence radio, se dirigeant vers la côte. Le phare de Southwold a servi de guide pour les Bostons et les Mosquitos, tandis que les Venturas ont été tracés légèrement au sud, passant au-dessus du phare d'Orfordness, non détectés par les opérateurs radar allemands. En 45 minutes, la côte hollandaise fut atteinte, Il n'y avait pas de grands repères pour guider leur approche. L'atterrissage devait se faire dans une petite ville appelée Colijnsplaat, à l'embouchure de l'estuaire de l'Oosterschelde, ( côte nord de l'île Beveland). Le gros des Boston est arrivé au-dessus de la crique, les batteries anti-aériennes allemandes positionnées le long de la côte surprises n'ont pu qu’ouvrir des tirs légers à leur passage .
Les Boston ont suivi leur cap jusqu'à l'estuaire de l'Oosterschelde, longeant la côte nord sur 50 kms avant d’atteindre leur point de virage à Bergen op Zoom. Dans l'estuaire, le premier danger majeur fut les oiseaux de mer, surpris par le bruit des moteurs et qui se sont envolés. Certains oiseaux brisèrent des pare-brise, certains pénétrant dans les cockpits causant des blessures, d'autres causant des dommages aux ailes. Dans un avion, deux goélands ont percuté le nez de Perspex, blessant le navigateur aux jambes. Le vent a balayé ses cartes de navigation et les a aspirées par le pare-brise cassé. Le reste du voyage, il a été contraint de naviguer uniquement de mémoire. !
Alertés depuis le passage des Boston, la Flak était fin prête à l'arrivée des Ventura. Pire encore, les Ventura avaient raté leur navigation arrivant à 1500 m au sud de l'île de Walcheren. La flak étaient concentrée le long de la côte et disséminée bien plus loin que prévu sur Walcheren.
Un Ventura s'écrasa en mer. Quelques instants plus tard, un deuxième fut touché au cockpit blessant le pilote mais qui malgré tout, réussi à poser l'appareil dans un champ. Quelques chasseurs du II Gruppe/JG-1 revenaient de la bataille aérienne de Lille lorsqu'ils rencontrèrent les bombardiers volant à basse altitude. Un Fw 190 pris un Ventura dans son collimateur et l’appareil stop icis’écrasa sur la péninsule zélandaise de Reimerswaal ; trois des six membres d'équipage ont survécu et ont été faits prisonniers.
La formation maintenait une altitude très basse en s'élevant légèrement pour éviter les haies et les habitations.... Les pilotes restaient en contact radio permanent avec leurs navigateurs, qui indiquaient arbres, cheminées, lignes à haute tension et autre relief à éviter.
On comprendra aisément que voler à grande vitesse et à très basse altitude était un cauchemar pour la navigation à vue. Pour peu que la ligne de vol soit erronée et que le leader ne parvienne pas à mener sa formation correctement sur la cible, faire demi tour serait un désastre. Atteignant Turnhout, il bifurqua vers le N-E pour parcourir les 40 kms qui amèneront son groupe à Eindhoven. Sur les cartes de la mission, le leader avait bien remarqué une ligne de chemin de fer allant à Eindhoven depuis le sud. Quelque peu inquiet à l’idée de ne pas la trouver, il finit par observer, s'élevant au loin devant lui, une fumée blanche, signe révélateur d'une locomotive. Alors qu'ils atteignaient Eindhoven, deux ensembles de très grands bâtiments d'usine se dressaient devant eux. Les 24 Boston des squdron 88 et 226 se dirigèrent vers Emmasingel se séparant par la gauche, alors que les 12 Boston du squdron 107 se dirigèrent vers les grande installations de Strijp. (quartier d’Eindhoven)
Les Douglas 'Boston' traversant la Manche à basse altitudeDe Havilland DH "Mosquito"En approche de la cible.. (on appréciera l'altitude...)
Ici un Lockheed Ventura (avion américain en usage dans la RAF)
L’ attaqueC'était un dimanche après-midi calme à Eindhoven ; aucune sirène de raid aérien n'avait retenti. Les Bostons des squadron 88 et 226 grimpèrent à 450 mètre s. Le pilote Jack Peppiatt du quadron 88 avoua qu'il se sentait extrêmement vulnérable à cette altitude. Chaque avion larguant ses quatre bombes de 250 kgs vers 12h30 . L'attaque fut brève et l’usine trembla alors que de la fumée se répandait un peu partout.
Une attaque similaire fut menée par les Bostons du squadron 107 contre les installations de Strijp. l'horloge de la tour de Strijp s'est arrêtée à 12h32 .
Derrière les Boston arrivaient les Mosquito qui s'efforçaient d'éviter de les dépasser. Arrivant sur la cible juste après les Bostons et alors qu’ils atteignaient l’altitude de bombardement , ils furent attaqués par 3 Fw 190 mais les Mosquito mirent plein gaz et semèrent la chasse ennemi non sans avoir auparavant largué leurs bombes.
Les Ventura suivaient les deux groupes, transportant leurs incendiaires pour une attaque à basse altitude 6 minutes plus tard. Lorsqu'ils arrivèrent derrière l'attaque initiale, il n'eurent aucune difficulté à trouver la cible, car la fumée se voyait de loin ! Cependant, voler dans cet environnement et larguer leur chargement sur la cible était une autre affaire. La fumée obscurcissait les bâtiments et rendait difficile d'éviter les constructions. Au fur et à mesure des larguages des bombes incendiaires, les incendies s'accéléraient et de ce fait la visibilité devenait problématique.
L'un des Ventura attaquant le complexe de Strijp pris un coup et se retrouva dans un nuage de fumée et n’y voyant pas grand-chose, il alla droit dans un bâtiment et explosa. Un autre Ventura touché, pris feu et traversa une maison hollandaise, pulvérisant celle-ci alors qu'il sortait de l'autre côté !
Le pilote Stephen Roche a rapporté que "les tirs de flak et de mitrailleuses étaient impressionants , et après le larguage, c'était du chacun pour soi." Il finit par descendre au niveau du sol et après avoir sauté les obstacles en tous genre rentra à sa base !
Les escortes de Spitfire les attendaient au-dessus de la Colijnsplaat. Finalement, plusieurs Boston s'éloignèrent et se dirigèrent plein ouest alors que le reste pris une route nord jusqu'à Rotterdam. Finalement la formation esquiva les grues portuaires des chantiers maritimes, et ils réussirent tous à passer.
Beaucoup plus rapides et sans armement défensif, cela n'avait aucun sens de garder les Mosquito avec les Boston et les Ventura. Les Mosquito prirent donc un cap retour différent des autres bombardiers. Après avoir initialement volé vers le nord, certains virèrent vers l'ouest.
C'est toujours à suivre !