Niala, nous à proposé de mettre en ligne le texte ci-dessous et comme je ne sais pas si j’en aurez l’occasion ce samedi ou ce dimanche je vous le propose aujourd’hui.
L’opération Chariot est le nom d'une attaque britannique pendant la Seconde Guerre mondiale sur le port de Saint Nazaire. Elle fut menée par les Combined Opérations de Lord Mountbatten, afin de rendre inutilisables certains équipements du port et en particulier la forme Joubert qui faisait de Saint-Nazaire le seul port de France à pouvoir accueillir le cuirassé Tirpitz.
Le plan des Combined Operations repose sur l'effet de surprise. Le port de Saint-Nazaire est en effet l'endroit de l'ouest de la France le mieux fortifié par les Allemands après Brest. Une flottille de vedettes à faible tirant d'eau doit franchir de nuit et à vive allure l’estuaire de la Loire pendant que les défenses allemandes seront distraites par un raid aérien mené par la Royal Air Force. Un bateau chargé d'explosifs sera amené jusqu'à l'écluse-caisson de la forme Joubert et des équipes de commandos débarqueront de ce navire ainsi que des vedettes pour attaquer et détruire 24 cibles différentes. Les forces seront ensuite évacuées par la mer à partir du vieux môle à l'extrémité du port, et quelques heures plus tard, le vieux destroyer amené contre l'écluse explosera. Les forces initiales devaient comprendre un destroyer comme navire-explosif et 8 vedettes rapides. Finalement, la flotte comprit un destroyer, 16 vedettes, 1 canonnière et une vedette lance-torpilles. Cette flotte est escortée par deux destroyers, le HMS Tynedale et le HMS Atherstone, jusqu'au large de Saint-Nazaire, mais ces deux navires ne participent pas à l'attaque.
Le destroyer était le HMS Campbeltown, un navire, l'ex DD131 Buchanan de la classe Wickes de l'US Navy, donné aux Britanniques en 1940 dans le cadre de l'accord d'utilisation des bases britanniques par les Américains. On lui apporta quelques modifications pour qu'il ressemble à un destroyer allemand de la classe Möwe et on lui enleva ses principaux canons et d'autres équipements superflus pour minimiser son tirant d'eau. Par contre, un blindage supplémentaire fut installé afin d'en protéger la passerelle. L'armement fut réduit à un simple canon de 76 mm et 8 de 20 mm. L'explosif était placé juste derrière la position du canon, se composant de 24 grenades sous-marines de type mark VII placées dans des réservoirs d'acier et de béton. Le bateau devait enfoncer le caisson et puis être sabordé afin d'empêcher son déplacement avant qu'il n'explose. Le Campbeltown était commandé par le Lieutenant-commander S.H. Beattle et son équipage, réduit à 75 hommes.
Le 26 mars 1942, la flotte quitte Falmouth. Le but est d'atteindre la forme Joubert le 28 à 1 h 30 du matin. Elle fait direction sud-ouest puis sud, adoptant une formation triangulaire, comme si elle opérait une chasse anti-sous-marine; le 27 mars 1942, 6 h 20 : la flotte est repérée par un sous-marin allemand, l'U 593, qui se trompe sur sa direction; dans la journée, la flotte prend la direction sud-est puis nord-est en début de soirée, à 22 h 15 : les deux destroyers d'escorte s'éloignent, la flottille entre dans le chenal de la Loire, à 23 h : amorçage des explosifs, à 23 h 20 : bombardement de la RAF mais en deux heures de bombardement, seules 4 bombes tombent sur le port à cause de la très mauvaise visibilité.
Le 28 mars 1942 à 1 h 15 : des postes d'observations côtiers signalent la flotte en approche.
1 h 20 : la flotte passe devant Villès Martin, il reste trois miles à parcourir. Des documents volés à la Kriegsmarine permettent de se faire identifier comme bateaux allemands. Le début des combats est ainsi reculé, à 1 h 27 : la supercherie est découverte, le Campbeltown affale le pavillon allemand et hisse le pavillon britannique. Les batteries allemandes ouvrent le feu à 1 h 34 le Campbeltown s'écrase sur la porte de la forme Joubert. Les groupes terrestres entrent en action. La station de pompage est détruite, ainsi que certains treuils d'ouverture de la porte;10 h 30 : les explosifs du Campbeltown explosent. La porte du dock est projetée hors de son rail, et de nombreux soldats allemands venus observer le bateau sont tués.
Le 29 mars 1942 les 2 torpilles britanniques lâchées la veille pendant l'opération explosent avec un retard non prévu, semant la confusion dans les troupes allemandes qui ouvrent le feu entre elles et sur des civils français. Dans la panique, 16 civils sont tués et une trentaine blessés.
La forme Joubert est inutilisable et le restera jusqu'à la fin de la guerre.
169 Britanniques furent tués, dont la moitié lors de la destruction de leurs vedettes dans l'estuaire de la Loire lors de l'évacuation des commandos. 215 Britanniques furent faits prisonniers, beaucoup après le ratissage de la ville par les Allemands, 5 y échappèrent et rentrèrent via Gibraltar. Au total, 227 hommes réussirent à revenir au Royaume-Uni.