Une petite suite des opérations aériennes
Le 9 novembre, l’ USS Ranger lança ses trois Piper Cub, pour l'observation. Les 3 Piper décollèrent avec un vent de face de 60 km/h (ce qui est plutôt violent pour un Piper) à 100 kms des côtes , rencontrant l'artillerie anti-aérienne de leurs propres navires, qui ignoraient manifestement l'identité du 3 appareils !
Voici un des 3 Piper Cub sur le pont de l’USS Ranger (c'est tout de même pluiôt rare de voir faire décoller un Piper depuis un P/A Non ?Contact !...Les batteries côtières françaises ont également tiré sur les Piper alors qu'ils survolaient les plages. Le Capt Allcorn fut blessé alors que son appareil prenait feu. Tout juste capable de se poser en urgence, puis de s'en dégager avant qu'il n'explose. Le Capt Allcorn fut de ce fait le premier pilote à bord d’un Piper Cub à décoller depuis un porte-avions, devenant ainsi le premier aviateur à être blessé lors de la campagne et le premier à être abattu lors de la campagne !
L'USS Chenango commença à lancer ses Curtiss P-40 dont la plupart purent se poser à terre.
Cependant, les dommages causés par les attaques aériennes américaines et britanniques étaient si importants que l'aérodrome de Port Lyautey a dû être réparé avant tout atterrissage. Le reste des P 40 se posera plus tard...
Au Maroc , alors que les premières vagues frappaient la plage de Fedala (à 24 kms au nord de Casablanca), Mehdia (à 110 kms au nord) et Safi (à 225 kms au sud de Casablanca), les VF 9 et VF 41 du Ranger visèrent l'aérodrome de Camp Cazes (Casablanca). La menace française devant être écartée avant que les appareils américains n'entrent en action. Cependant, pendant que les pilotes de chasse américains observèrent plusieurs avions sur la piste, le commandant de la VF-41, lanca un message codé demandant l’accord pour attaquer. Accord reçu en retour. Le signal de l’attaque était donné.
Bien que Cazes soit une base pour les bombardiers et les transports, il y avait plusieurs escadrilles de chasse sur le terrain avec des Curtiss Hawk 75A et des Dewoitine 520. La plupart des avions français arboraient les couleurs imposées par les commissions d’Armistice ( capots et empennages rayés jaune et rouge ) Cela contrastait considérablement avec les Wildcats et SBD américains de couleur brune plus ‘discrète’ .
Des Curtiss P 40 marqués du drapeau américain des deux cotés du fuselage ajouté aux marques de nationalité. Les Américains pensaient, à juste titre, que les Français avaient une méconnaissance des marques américaines d’où cette marque on ne peut plus visible.
Les combats aériens au-dessus de la côte marocaine furent violents, et les aviateurs de l’US Navy se retrouvèrent face à un ennemi expérimenté et rusé. De nombreux pilotes français avaient connu les combats lors de la bataille de France. Leurs adversaires américains, même si certains avaient un nombre d'heures de vol relativement élevé, n'avaient pas tous l’expérience du combat.
Deux Dewoitine furent surpris par un F4F de la VF-41 qui fit face à ses adversaires tout en repérant 3 autres avions français juste au-dessus du terrain. Quand il attaqua, le Lt Shields aperçut 2 Curtiss H75 poursuivant un autre Wildcat. Shields, en position favorable, ouvrit le feu et abattit les Curtiss français !.
Après avoir mitraillé l'aérodrome avec ses dernières cartouches, Shields s’est fait descendre par 4 autre Curtiss, dû abandonner son appareil et fut capturé. Il n'était pas le seul dans ce cas et plusieurs autres pilotes de l’ US Navy ont passé quelques jours comme prisonniers de guerre.
Les VF 26 et 27 se trouvant dans la même zone de combat rencontrèrent quelques chasseurs et bombardiers français, en abattant plusieurs. Malheureusement, les Wildcats ont attaqué un Lockheed Hudson de la RAF venant de Gibraltar, qu'ils avaient identifié à tort comme français. Le Lockheed s'est écrasé faisant un seul survivant sur les quatre hommes d’équipage.
Les F4F Wildcat (que voici) avaient perdu 7 des leurs (par la chasse et la DCA) et 16 sur accidents. Celui ci décolle depuis l'uss Ranger
L'action aérienne du 9 novembre était concentrée sur le soutien des troupes alliées . Les Wildcat de la VF-9 détruisirent 5 Curtiss pour la perte d'un Grumman , dont le pilote a été secouru. La VF-9 perdit également 3 autres chasseurs dans la journée lors de missions de mitraillage à Port Lyautey.
Au moment où un armistice a été conclu avec les autorités françaises le 11 novembre - une date appropriée... les pilotes américains de Wildcat revendiquaient 22 avions français, pour la perte de 5 F4F en combat aérien (la réclamation comprenait un ou deux avions britanniques mal identifiés. Les Français ont en fait admis avoir perdu 25 avions). Quatorze Wildcat avaient été perdus pour des raisons diverses. Au total, 23% de tous les F4F de la force américaine avaient été perdus, un taux d'attrition important. Le vice amiral Calvin Thornton Durgin , commandant de l’USS Ranger, s'est rendu à Cazes le 12 novembre. Après avoir rencontré les pilotes capturés, il remarqua la solide défense des Français disant «
Si cette bataille s'était poursuivie sur plusieurs jours au rythme du premier, j'aurais dû retourner aux États-Unis chercher des avions de remplacement !Le 9 novembre, de son coté, la Luftwaffe envoya à Tunis 27 Bf 109 ainsi que 24 Junkers Ju 87. Le 11, l a Regia Aeronautica envoya également à Tunis 22 chasseurs Macchi 202 justifiant cette intervention par la nécessité de protéger les troupes qui arrivaient d’Italie créant un incident diplomatique avec les autorités de Vichy qui supportaient mal la présence italienne dans le protectorat.
Nous verrons prochainement ce qui s'est passé dans les 48 heures qui vont suivre.