De manière générale, je rejoins les réserves émises par Roger (Roco), au post N°12, le 22 août dernier.
Il s'était installé, après -guerre, une analyse "misérabiliste" des moyens des alliés de l'Axe (italiens, roumains, hongrois), que ce soit pour le matériel ou pour le ravitaillement, avec une légende tenace, celle d'une armée allemande qui aurait favorisé ses propres troupes au détriment de celles de ses "alliés". Dans la réalité, sur le Front Est, la Heer s'était, quasiment, retrouvée "un main devant, une main derrière", avec l'arrivée brutale et précoce, dès octobre 1941, d'un hiver extrêmement rigoureux, genre "le pire du siècle", sauf que ce genre de phénomène météorologique survient plutôt tous "les 15 ans".
Les troupes allemandes, comme leurs Alliés, ne disposaient d'aucun équipement adapté et les routes d’approvisionnement étaient très rares, hormis le transport ferroviaire et encore, car les voies ferrées modifiées au gabarit "occidental" étaient, elles-mêmes, très peu nombreuses! L'huile dans les carters des camions gelait et c'est dans un tel contexte que les Allemands avaient "découvert" la méthode russe, qui consistait à à allumer un feu sous le moteur des camions, pour réchauffer le carter d'huile, afin d'espérer pouvoir démarrer! Heureusement que le gros du parc était constitué de véhicules à essence et que cette dernière ne gèle qu'à partir de -45°C, car, grâce un minimum de précautions acquises sur le tas (!), ils avaient, plus ou moins, pu circuler! Sauf que, si on s'amuse à faire le tour des photos d'époque, on en était souvent revenu à la "troïka" russe, avec des bourrins (locaux!) attelés à des traineaux ou des luges.
Il ne faut pas rêver, en face, l'Armée Rouge rencontrait strictement les mêmes problèmes, sauf qu'elle avait, néanmoins, une certaine habitude de ces conditions climatiques. C'est ainsi que les Allemands avaient "découvert" les aéroglisseurs soviétiques (
Propellerschlitten) - en réalité, inaugurés par l'armée impériale russe durant la 1ère Guerre Mondiale! -.
Celui-là a beau être orné de
Balkenkreuze, il est de fabrication russe jusqu'au troufignon!...
Les problèmes de ravito de la
Heer avaient plus ou moins perduré jusqu'au dégel, qui, au passage, avait transformé les pistes en terre en bourbiers!
La douloureuse expérience de l'hiver 1941-1942 avait, au moins, eu un résultat, car dès le mois de septembre 1942, les unités, déployées dans des secteurs jugés sensibles aux conditions météo hivernales "difficiles", étaient sensées percevoir le matériel et le ravitaillement nécessaires pour l'hiver. Sauf que, one more time (!), les unités allemandes et alliées qui étaient parvenues jusqu'à la rive droite de la Volga, autour et dans Stalingrad, n'avaient pas pu être ravitailler correctement, en raison de l'étirement des rares lignes d'approvisionnement et faute de l'existence de la flotte de "1000 appareils de transport" promise par Goering, qui s'était résumée à moins de cent "navions".
En ce qui concerne la fourniture de blindés et de véhicules, l'Allemagne n'était, alors, même pas capable de remplacer ses pertes, dès lors, elle ne risquait guère de pouvoir aider ses Alliés. Cà n'avait été possible, à une petite échelle, que fin 1943 et au premier semestre 1944.