iffig a écrit:J'ai lancé un fil sur les uniformes et insignes irakiens. Si vous avez des infos, n'hésitez pas : le sujet est vaste et peu défriché.
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D'après mes souvenirs visuels, l'armée et la police irakiennes, jusqu'en 1958, portaient des tenues taillées à l'anglaise, ainsi que des galons, copies conformes des distinctives britanniques. le port du calot de police était général, sauf chez les officiers supérieurs et généraux, coiffés d'une casquette - qui aimaient bien les bottes de cavalerie, en hiver (!), parce qu'en été, avec 50°C et plus à l'ombre, elles se transformaient en "pédiluves"!
-. Les flics irakiens, été comme hiver, étaient coiffé d'un casque en liège, entoilé ou non - je n'ai jamais su! -, de couleur blanche et de coupe typiquement anglaise, car largement inspiré de celui des
bobbies. Certains régiments irakiens, à l'occasion de cérémonies ou de parade militaire, portaient, également, un casque "en liège", surmonté d'une pointe métallique, voire d'un plumet.
A l'époque, années 50, l'armement réglementaire de la troupe était le réglementaire Lee-Enfield... mais le laitier, qui venait remplir, le matin, sur le parvis des maisons, le bidon de lait, était, lui- aussi, armé du même flingue ou alors, d'un Mauser Kar 98! A l'époque, hormis les citadins bagdhadis, dès qu'on était dans la "campagne" environnante, les hommes étaient systématiquement armés!
Cà commençait, même, y compris dans les banlieues résidentielles, dès l'âge de 8-10 ans, avec un lance-pierre, doté de "tendeurs" découpés dans une vieille chambre à air de pneu - croyez-moi, çà ne rigolait pas ces "saloperies', car çà dézinguait allègrement un pigeon en vol à basse altitude! et, un jour, j'ai pris l'un de ces projectiles dans la cuisse - en culottes courtes, évidemment! - ... Ouille-ouille-ouille! A dater de 12/13 ans, venait s'ajouter un "casse-tête", un long manche en bois, coiffé, soit d'un gros écrou, genre 32 ou plus, recouvert de goudron, ou simplement résultat de goudron "façonné" autour du manche.
Avec la production de pétrole irakien, le goudron chaud ne manquait pas et, en été, sur les pistes de circulation en terre - il n'y avait, alors, que 20 km d'une unique route goudronnée à la sortie est de Bagdad! - des arroseuses "municipales" épandaient du pétrole "léger", pour limiter les nuages de poussière... Vous auriez-vu la tronche des Français, qui, peu avant, avaient été "libérés" des tickets de rationnement d'essence, avaient acheté, tout fiérots, des "Deudeuches" et qui s'étaient retrouvés en Irak, dans un univers de voitures américaines récentes (vu le terrain rural, un châssis ne tenait guère plus d'un an!) , vraies gouffres à carburant (
pas cher du tout, mon fils!) et équipées, pour certains modèles, d'un truc totalement inconnu, la clim!
... Autant vous dire qu'on n'e voyait pas la queue d'une "Deudeuche" à Bagdad et dans la "campagne" environnante, alors que leur acheminement, au moins depuis Marseille, via Beyrouth, avait coûté la peau des murges à leurs "heureux" propriétaires
-...
... puis, arrivé à l'âge d'avoir le droit de se coiffer du keffieh - en principe, de couleur blanche et noire pour les "ruraux" sédentaires, rouge et blanche, pour les tribus nomades - et du double cordon noir, plus ou moins richement tressé selon le statut social familial, le poignard arabe à lame courbe, fièrement glissé dans la ceinture... et enfin, en zone rurale profonde mais, néanmoins, de proximité très immédiate!
, une arme d'épaule - aucune arme de poing (pistolet, revolver), chez les "civils"en dehors du traditionnel poignard -. Il m'étonnerait fort que cette tradition "armée" locale avait survécu au régime baasiste, puis les deux "occupations" successives anglo-américaines.
Ah, si, un détail très étonnant, même pour un gamin propulsé directement du Maroc en Irak, les soldats irakiens déambulaient, très souvent, deux par deux, en se tenant "accrocher" par le petit doigt; à l'instar d'autres civils, certes, mais, si cet usage était réservé, en public, aux seuls individus de sexe mâle, la troupe s'affichait, ainsi, beaucoup plus souvent que les civils. C'est, de ce que j'ai cru comprendre depuis lors, un signe d'amitié virile pleinement accepté par les mœurs traditionnels et la religion, mais il était plus largement en vogue chez les militaires que chez les civils, qui, en ville, quand ils ne trimbalaient pas un monumental colis, en beuglant "
Balek" (Cassez-vous de mon chemin!), égrenaient leur chapelets en ivoire, crachaient avec une très grande précision, et se mouchaient dans leurs doigts, qu'ils essuyaient soigneusement sur les murs et piliers environnants... les plus aisés dégainant, alors, un superbe mouchoir pour finir d'essuyer leurs doigts gauches (jamais les droits!) "pollués"!
J'imagine la tronche des GI's, en 1991, à la découverte d'un tel "spectacle" quotidien, car, à l'époque, il ne restait qu'une "poignée" d'Anciens qui s'étaient cogné le Viet-Nam, 20 ans plus tôt.