à Alain & Bernard pour l'intéret & la qualité de leurs prestations.
Sinon, historiquement, il convient, peut-être, de remonter bien avant la fin des années 30, pour "dénicher" les raisons d'être de l'adversité entre le Japon et les USA.
Après la déroute espagnole durant la guerre américano-espagnole, en 1898, et la "libération" des Philippines, les Américains s'étaient découverts des "envies de colonialisme". Elles n'avaient, certes, jamais été exprimées comme telles, mais c'est un secret de Polichinelle, car l'industrie américaine naissante avait, ainsi, bénéficié de nouvelles ressources extérieures à faible coût et d'une main d'oeuvre pas chère. C'étaient les prémices de la future mise en place des fameuses "républiques bananières" d'Amérique Centrale.
NOTA : Pour info, je suis très loin d'être un adeptes des thèses de l'Internationale communiste.
Bref, arrive la Première Guerre Mondiale et, à sa fin, un Japon disposant d'une puissante flotte militaire. En 1921, les USA concoctent des négociations navales internationales, dont le seul but réel était de limer les dents de la flotte nipponne; les Brits, y ayant vu une opportunité pour panser leurs plaies financières, assurer la pérennité de leur propre puissance navale et "éponger" tranquillement leur surplus d'unités - qui leur restait sur les bras à la fin de la guerre -, au cours de la décennie suivante, avaient fermé les yeux sur la "méthode".
Au final, en 1922, lors de la signature du Traité Naval de Washington, il y avait eu trois "perdants", d'abord le Japon, plus les deux "marionnettes", qui avaient servi d'alibi à ces négociations totalement pipeautées, notamment la France, et, accessoirement, l'Italie, car, en gros, cette dernière, s'était, dès lors, retrouvée "bombardée", grosso modo, au même niveau naval militaire que nous, situation qui avait été très loin de réjouir notre propre Etat-Major. Darlan, alors, que, en 1930, il n'avait pas encore accédé aux plus hautes fonctions, parlait, déjà, de "sinistre comédie"!
J'ai précisé, plus hauts, "négociations totalement pipeautées", car les ricains avaient mis en place, à cette occasion, par le biais d'un service d’espionnage cryptographique, baptisé «Black Chamber », qui allait, sans vergogne, exploiter les dépêches échangées entre les différentes délégations et leurs gouvernements, particulièrement, celles émises par les Japonais, connaissant, ainsi, par avance, les conditions minimales "acceptables" par ses derniers, sans les contraindre à quitter la table des négociations.
Les Nippons ravalent leur légitime rancœur et exploite, intelligemment, le nouveau créneau des "porte-avions". Sauf que, dans l'entre-deux-guerre, le Japon est contraint de constater que ses propres ressources nationales en matières premières (charbon, fer, pétrole, etc.) sont totalement insuffisantes pour assurer son industrialisation. Du coup, ses entreprises vont chercher à se fournir dans le bassin indo-pacifique, mais, pas de bol, à chaque fois, elles se sont retrouvées confrontées à une surenchère intensive de leurs concurrents américains.
Certes, au sein du système politique impérial japonais, l'Armée avait, alors, un rôle très actif, mais, au début des années 30, vu l'aimable bordel régnant en Chine, son immense et proche territoire offrait d'inespérées possibilités de se fournir, au besoin militairement, en matières premières essentielles. Là, les Ricains, très peu implantés en Chine, n'avaient pas vraiment vu venir le coup, même si les Japonais avaient eu les yeux plus gros que le ventre, vu l'immensité du territoire et la disproportion des populations qui avaient fini par leur porter préjudice.
Avant même 1940, on avait, déjà, atteint, côtés américain et japonais, une situation de conflit, proche de la poudrière prête à exploser. L'air de rien, "l'intransigeance" américaine avait, alors, favorisé la main-mise des militaires sur la gouvernance nipponne, sauf que l'intelligence de leur communication officielle et la qualité de leur propre "propagande" ont permis aux Américains de jouer le rôle du "pur esprit pacifique", contraint à la guerre, par agression directe ou par nécessité - exemple récents: les deux Guerres du Golfe et la déstabilisation générale du Moyen-Orient, sans parler de "La Grenade"! -.
Dieu sait que j'ai, moi-même, été, longtemps, un "inconditionnel" de la politique américaine dans le cadre de la Guerre Froide, mais, en vieillissant, j'ai commencé à me poser de "légitimes" questions à "posteriori"... à commencer par sa "relève" dans notre ancienne Indo-Chine!
La politique internationale et industrielle "capitaliste" des USA est, depuis toujours, beaucoup plus complexe qu'elle ne laisse paraitre.