Bonjour
Je vous propose une suite à notre saga de l'été avec des évolutions dans le ciel de l'URSS aussi soudaines que très mal anticipées par les forces de l'AXE.
Depuis le 22 juin 1941, premier jour de l’invasion de l’URSS, les aviations de l’Axe ont bénéficié certes de l’effet de surprise général mais également de conditions climatiques favorables . Cet état de chose ne durera que quelques mois soit jusqu’au mois d’octobre suivant.
Si l’hiver 1939-1940 en Europe de l’Ouest fut particulièrement rude pour les hommes et les machines , que dire des conditions polaires de l’hiver suivant sur le Front de l’Est ?
Les stratèges allemands avaient pensé à ..et compté sur... une conquête façon guerre éclair mais l’URSS est un territoire 30 fois plus grand que l’Allemagne ! Cette dernière l’avait sous-estimée !
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L’hiver de 1941/42 en URSS fut un hiver « historique « dans les tous les sens du terme puisque ce fut d’une part, l’hiver le plus froid depuis au moins les années 1850 en Europe de l’Est, et d’autre part , parce que cet hiver marqua l’arrêt de l’avancée de l’armée nazie en Russie.
Un peu d’info sur le climat Russe: la ‘Rasputitsa’, période d’automne / printemps marquée par une succession de chutes de neige et de redoux qui transforment les routes et chemins en ornières de boue, s’étend traditionnellement sur les mois d’ octobre/novembre ainsi qu’en mars et avril en Russie.
En 1941 les premières neiges arrivent en Octobre dans les régions de Moscou et de Leningrad. Il fait déjà - 6. à Leningrad le 16 octobre au matin où l’on mesure 5 cm de neige: c’est la première forte gelée de l’hiver. Le redoux arrive fin octobre sur les territoires de l’Ouest russe et les routes se transforment en bains de boue. Soudainement, les déplacements de troupes deviennent extrèmement difficiles alors qu’il devient presque impossible de déplacer l’artillerie ou les chars .
En novembre, le froid revient en force et devient intense autour du 10-14 novembre. Pour la majorité du territoire russe c’est le début de 5 mois sans dégel…
c’est la première défaite allemande de la campagne, au tout début d’une vague de froid tout a fait exceptionnelle qui va influencer le cours de l’Histoire. Pendant cet hiver, le record de baisse de la température a été relevé à Kazan (700km à l’est de Moscou) à moins 46,8° !
La Luftwaffe n’échappe en rien à ces conditions qui perturbent voire paralysent les opérations aériennes. L’essence et l’huile gèlent. Il faut réchauffer les moteurs faute de quoi les avions restent au sol même si la météo et la visibilité s’y prête . Encore faut il disposer de systèmes de réchauffages adaptés ce qui n’est pas toujours le cas, loin de là ! Les mécaniciens doivent travailler dans des conditions éprouvantes.
L’Allemagne qui avait misé sur une victoire totale rapide se rend subitement compte que la victoire escomptée n’est pas au rendez vous et ce n’est que le début du désastre.
Quand le redoux survient ce qui est temporaire...les terrains sont très souvent dans un état impraticable. C’est ce que les Russes appellent la « Rasputitsa »* Le roulage des appareils sur des sols défoncés, boueux, détrempés voire inondés.. est juste impossible.
Même les blindés se trouvent handicapés malgré les chenilles alors imaginez pour l’aviation… !
Quand la neige est présente, là où l’aviation soviétique bien plus habituée à ces conditions extrêmes a recours au montage de skis sur les avions en remplacement des roues qui, vous l’aurez compris, ne sont d’aucune utilité sur un terrain recouvert d’épaisses couches de neige. La Luftwaffe reste clouée au sol ! Certains appareils mais peu en fin de compte furent équipés de skis tels quelques Ju 87.
Cet hiver marquera un coup d’arrêt dans la progression terrestre et quant à la Luftwaffe, la situation des hommes et des machines ne sera pas meilleure.
(* Rasputitsa peut se traduire par (en termes polis) « saison des mauvaises routes « mais peut être aussi traduit par un qualificatif bien moins poli….)
Quelques photos pour commencer...
Ca glisse aussi mais là ce serait plutôt un atterrissage classique sur le ventre !
Chargement d'une torpille sur ce Handley Page Hampden russe d'origine britannique (photo pas forcément datée 41-42)
On constatera que les appareils n'ont pas encore reçu de couche de blanc sur leur couleurs d'été afin de les rendre moins visibles mais cela va s'imposer rapidement.
Un MIG 3 en attente du coup de pistolet du starter pour mettre la manette des gaz 'au tableau' (en la poussant à fond vers l'avant ) L'omniprésent toujours prêt à servir le ju 52 C'est à suivre comme toujours