Le CSIR, le corps expéditionnaire italien en route vers le Dniepr

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La manœuvre de Petrikovka (28,29,30 septembre 1941)
L'état-major du CSIR décide d'élaborer un plan d'encerclement et d'anéantissement d'importantes forces soviétiques à partir de la tête de pont de Dniepropetrovsk et le cours de l'Orel. Elle peut compter désormais sur toutes ses unités en ordre de bataille. Le village de Petrikovka est le point de jonction de la division Pasubio au nord-ouest et de la division Torino au sud-est, la division Celere en franchissant le Dniepr ratissera les unités prises au piège dans la poche.
Le 28 septembre, la division Torino se met en marche sur 2 colonnes : à droite son 81e Reg.Fant. avec la légion Tagliamento, à gauche le 82e Reg.Fant. Le lendemain, la division Pasubio et les 2 colonnes de la division Torino font leur jonction comme prévu à Petrikovka alors que la division Celere, une fois le Dniepr franchit referme la nasse sur 10000 soldats soviétiques des 261e et 273e divisions de fusiliers. Pour le CSIR c'est une victoire incontestable achevant le premier cycle opérationnel sur le front de l'Est.

La conquête du bassin du Donets.
Après le succès de la bataille de Petrikovka, le CSIR se voit confier la mission d'occuper le bassin minier et industriel du Donets, sur l'aile gauche du I.Panzergruppe de von Kleist. Il faut d'abord réduire la tête de pont de Pavlograd sur la rive occidentale du fleuve Volstja. La légion Tagliamento (sans le LXIIIe bat.), un groupe de pontonniers et un groupe d'artillerie de 105/32 formant la colonne Garelli soutenue par la 198e Inf.Div. mènent à bien cette mission, les Chemises Noires s'emparant du pont sur la Volstja menant à Pavlograd le 11 octobre.
Un nouvel objectif est assigné par von Kleits : s'emparer de l'important nœud ferroviaire de Stalino, ville minière et industrielle. Les pluies rendent les pistes impraticables et les premiers froids surprennent les légionnaires qui ne sont pas équipés pour en affronter les rigueurs.
Le 20 octobre, le 3e régiment de bersaglieri avec les Lancieri di Novara occupent la ville de Sofja en périphérie de Stalino tandis que la 1er Gebirgsdivision s'empare de la ville. Le terrain d'aviation est occupé par les légionnaires future base pour le 22e Gruppo CT, la chasse italienne en Russie, équipée de Macchi MC-200.
L'étape suivante est la conquête des importants centres métallurgiques de Gorlovka et Rykovo,le 1er novembre. Cependant, une brèche risque de s'ouvrir entre le CSIR et la 17.Armee. Le 80e reg.fant. Roma (div. Pasubio) est envoyé pour prendre la ville de Nikitovka mais se retrouve coupé des lignes italiennes et doit subir le siège de la 74e division de fusiliers pendant 6 jours. L'autre régiment-frère, le 79e reg. fant. Roma appuyé par d'autres éléments de la division Celere va tenter de briser l'étau soviétique à 3 reprises sans y parvenir. Le 12 novembre, c'est au tour de la légion de mener une nouvelle tentative. Avec le soutien de la 371e squadrilla du 22e Gr. CT basée à Stalino, l'encerclement est rompu et le 80e régiment de bersaglieri tiré de ce mauvais pas, peut retrouver les lignes italiennes.
En raison de l'état de fatigue de ses troupes, Messe refuse catégoriquement toute nouvelle demande d'offensive.

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Il est intéressant de noter que les premiers différents entre Allemands et Italiens concernent la logistique, les trains provenant du Reich étant prioritaires. Le général Messe se plaint de vols de wagons et les Italiens ne disposent pour l’aviation que de terrains d'aviation en mauvais état.

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En raison de l'état de fatigue de ses troupes, Messe refuse catégoriquement toute nouvelle demande d'offensive. La Stavka qui a entamé son offensive hivernale sait que le secteur tenu par la division Celere qui jouxte le XXXIX. Gebirgskorps est le plus ténu. Par mesure de sécurité, le commandement allemand envoie en réserve 75 chars du Panzer-Regiment 10.

La bataille de Noël
Mise à la dépendance de la 3eme division Celere, la 63eme Legione est déployée de la manière suivante :
-Krestovka : PC de la 63e Legione d'assalto CCNN+ 1 compagnie de commandement ;
-Malo Orlovka : PC du LXIIIe bataillon, compagnies 1 et 3 du LXIIIe bataillon, 1 compagnie de mortiers Brixia 81 mm
-Novaia Orlovka : 2e compagnie du LXXIXe bataillon, 1 peloton d'artillerie (canons 47/32) , 1 section de mortiers Brixia 81 mm
-Shevtshenko : 2e compagnie du LXIIIe bataillon et 1 compagnie de mitrailleuses lourdes (en réserve)
-Mikhailovka : PC LXXIXe bataillon avec les compagnies 1 et 3 du LXXIXe bataillon. 2 pelotons antichars (canons 47/32)
-Ivanovka : XVIIIe bataillon du 3 Regimento Bersaglieri (colonel Caretto) de la 3eme division Celere.
En réseve : Panzer Regiment.10 et le Fallschirmsjäger Regiment.2.

Le secteur Mikhailovka/Novaia Orlovka est le point-clef de la défense, il protège l'accès à Stalino.
Le terrain est gelé, les températures chutent à -30° et les conditions de vie pour les légionnaires sont très dures : ravitaillement aléatoire, manque de munitions et équipement inadéquat pour ces températures extrêmes.

Les Russes mènent des activités de patrouilles et des coups de mains, tous repoussés. Cependant, la première alerte, dans la nuit du 18 au 19 décembre, va permettre aux Russes de tâter le terrain pour se rendre compte de la solidité de la défense à Novaia Orlovka. Les positions italiennes sont pilonnées mais les artilleurs du 3eme Gruppo Artiglieria a Cavallo (Voloire) repoussent les assaillants et la capture d'une patrouille russe permet d'obtenir de précieux renseignements. Les défenses italiennes sont renforcées avec des canons antichars (75/27).

Le 25 décembre 1941, après la célébration de la messe de Noël, une première attaque russe est repoussée à Malo Orlovka vers 0h30. L'objectif de la STAVKA est d'enfoncer les défenses du CSIR à la jonction des divisions Torino et Celere et s'emparer du nœud stratégique de Stalino.
-A Novaia Orlovka, à 6h00 du matin, 2 bataillons du 692e régiment de fusiliers (296e division de fusiliers) soutenus par la 35e division de cavalerie livrent de rudes combats aux légionnaires de la 2eme compagnie du LXXIX bataillon CCNN. Les combats se terminent à l'arme blanche, les chemises noires n'ayant plus de munitions. Le chef de la 2eme compagnie, le centurione Mengoli se fait tuer sur place. Vers 12h00, le village est aux mains des assiégeants, quelques légionnaires réussiront à se replier sur Mikhailovka, laissant 42 morts.
-A Malo Orlovka, investi à 6h30 par les unités de la 296eme division de fusiliers et la cavalerie russe, les Chemises Noires du LXIIIe batailloon CCNN repoussent toutes les attaques et peuvent compter sur les renforts dépêchés par la division Torino. La 2eme compagnie tente de rejoindre Novaia Orlovka distante d'une dizaine de km, mais doit retourner sur ses positions de départ.
-A Ivanovka, les bersaglieri du XVIIIe bat. ( 3eme Reg. Bersaglieri )perdent la moitié de leurs effectifs et doivent se replier sur Mikhailovka abandonnant une trentaine de blessés dans les isbas. Ils seront tous achevés d'une balle dans la nuque et retrouvés quelques jours plus tard lors de la contre-offensive.
UN PIQUET DU 3 REG. BERSAGLIERI
A Mikhailovka, l'attaque russe est repoussée grâce à l'intervention de l'artillerie du 3e Reg. Art. a Cavallo (gruppo Borghini). Le chef de la 103e compagnie CCNN de mitrailleuses le centurione Mario Gentile tombe au milieu de ses hommes.

A la fin de la première journée de ces combats, la situation pour les Italiens est la suivante :Novaia Orlovka et Ivanovka sont perdus et Malo Orlovka, Mikhailovka et Krestovka résistent toujours.

Le lendemain, 26 décembre, les Soviétiques reprennent leur offensive sur Mikhailovka. Les 2 compagnies (1 et 3) du LXXIXe bataillon CCNN voient leur résistance récompensée par l'arrivée des blindés du Panzer-Regiment 10. Le LXIIIe bataillon CC NN tente une contre-attaque pour reprendre Malo Orlovka qui demeure vaine.
Le bilan de cette journée du 26 se termine par un status-quo : les Italiens n'ont pas réussi à reprendre les positions perdues et les Russes n'ont pas progressé d'avantage.

Le 27, c'est le début de la contre-offensive italienne : le LXIIIe bataillon CCNN appuyé par un bataillon du 81e Reg.Fant. de la division Torino reprend Novaia Orlovka vers 11h00.

Dans les cieux, les Macchi MC-200 de la 359e squadrilla du 22e Gruppo CT basée à Stalino mènent des opérations de soutien au sol sur Krestovka, les mécaniciens ont accompli des prodiges pour faire démarrer les moteurs gelés et les pilotes affrontent des froids de -30° dans leur habitacle ouvert. En 3 jours, ils vont remporter 14 victoires mais le 29, le capitaine Ianicelli commandant l'escadrille 369 se fera descendre en affrontant une dizaine de I-16.


Courant janvier 1942, le Comando Supremo envoie sur le front russe une unité expérimentée, le bataillon de skieurs Monte Cervino qui arrive le 13 janvier et le 6 reg. Bersaglieri à partir du 28 janvier.

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J'ai trouvé la source dans le livre de David Zambie, les Italiens sur le front de l'Est. Je m'étais intéressé depuis longtemps à cette bataille mais je ne parvenais pas à trouver l’origine de ces Panzer.

Bonsoir,

Par mesure de sécurité, le commandement allemand envoie en réserve 75 chars du Panzer-Regiment 10.

Je ne connaît pas tes sources, mais le Panzer Regiment 10, au même moment se trouve au sud de Leningrad .
Le groupe blindé envoyé en renfort au Corps expéditionnaire Italien s'appelle Gruppe Montfort (Hauptmann
Wolfram Montfort) : Etat-major I./Pz Rgt 4 avec 1 compagnie du Pz Rgt 2 (16.Pz.Div.), 1 compagnie du
Pz. Rgt. 4 (13.Pz.Div.) et 1 compagnie du Pz. Rgt. 36 (14.Pz.Div) !!!!!! Réserve blindée du Pz.AOK 1 .



Roger

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Merci pour ces précisions car j'ai toujours éprouvé des difficultés à connaître l’origine de ces Panzer.

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J’ai mis une nouvelle carte dans le sujet sur la bataille de Noël. A l'époque de la parution de l'article sur la légion Tagliamento en URSS, les sources italiennes mentionaient 75 chars allemands. En dépit de nombreuses recherches je n’étais pas parvenu à connaître l’unité blindée. David Zambon a certainement lu cette indication dans un livre italien provenant de l' Ufficio Storico.

[alfa1965]

Dans un livre sur la légion Tagliamento, je trouve ce texte
Venne allora decisa un’azione che precedeva lo sblocco di Woroshilowa e la riconquista di quota 331,7. Tale azione sarebbe stata compiuta dal battaglione di riserva della divisione, il XVIII° battaglione Bersaglieri, appoggiati dai pochi carri Pz III H del PzRgt10.

Je crois que les différents auteurs italiens ont pris la même source erronément. Merci à RoCo pour ses recherches minutieuses.

Bonjour,

Dans un livre sur la légion Tagliamento, je trouve ce texte
Venne allora decisa un’azione che precedeva lo sblocco di Woroshilowa e la riconquista di quota 331,7. Tale azione sarebbe stata compiuta dal battaglione di riserva della divisione, il XVIII° battaglione Bersaglieri, appoggiati dai pochi carri Pz III H del PzRgt10.

Pour être complet : La Panzer Abteilung Montfort est formé sur ordre d'Hitler . Plutôt que de distribuer
les 76 nouveaux blindés (principalement Panzer III et quelques Panzer IV), que reçoit la Heeresgruppe Süd
à la mi-décembre 41, aux 3 divisions blindés du Pz AOK 1, il donne l'ordre de les regrouper au sein du seul
Gruppe Montfort en utilisant le personnel sans blindés de la 13.,14. et 16. Panzer Division .
Pendant les combats de fin 41, le groupe ne perd qu'un seul blindé suite à des tirs ennemis .

Etat de lieu Panzer Abteilung Monfort au 7.1.42 (date de son transfert vers AOK 6)


OOB Panzer Abteilung Montfort le 11.3. 42 (juste avant sa dissolution)


Sources : Nara Pz AOK1, AOK6 et Heeresgruppe Süd

Bonnes fêtes de fin d'année à vous tous et à vos familles
Roger

[alfa1965]

Merci Roger pour toutes ces informations très précises et utiles. Tu as élucidé une énigme à laquelle je n’ai eu que des réponses erronées.