coyote a écrit:fanacyr a écrit:Je pense que c'est le jour le plus important de la guerre avec le 6 juin et le 15 août !!
Il est bien évident que c'est une date très importante mais il y eu d'autres dates clé ne serait ce que la reddition des troupes allemandes à Stalingrad qui marqua un virage dans ce conflit tant matériel qu'humain. Le moral des troupes du Reich en pris pour son grade... mais ceci nous éloigne de ce fil
C'est bien souvent devenu un raccourci "facile"... on a tendance à passer de l'Unternehmen Barbarossa, en juin 1941, à la capitulation de la 6. Armee à Stalingrad, fin janvier 1943, sauf que, entre temps, il s'était écoulé 20 mois, qu'une tripotée d'événements étaient, alors, survenues, à commencer par l'entrée en guerre "officielle" de l'US Army, fin 1941, le débarquement en AFN, etc. et que, pour diverses raisons, l'arrêt de la progression militaire allemande date, en réalité, de l'été 1943 et l'échec de l'Opération Zitadelle.
Stalingrad et même la "course" qui l'avait précédé, à l'été et au début de l'automne 1942 avaient été les conséquences directes de l'étirement excessif des lignes d'approvisionnement allemandes, qui n'étaient pas adaptées, pour de multiples raisons, à cet éloignement de la ligne de front, un, par rapport, à la distance qui existait par rapport à ses centres de productions, deux, par la misère du réseau de communication en Union Soviétique occupée. Au-delà de Kharkov, il n'y avait plus la moindre ligne ferroviaire, çà avait tué la progression allemande dans le Caucase, où, dès la fin du mois de juillet 1942, les camions chargés d'amener le carburant, bouffaient, à eux seuls, la moitié de leur chargement, pour assurer la noria. Kif-kif bourricot en direction de la Volga et de Stalingrad... pas la queue d'une voie ferrée et, de toute manière, il aurait fallu, au préalable, la modifier pour l'adapter au gabarit des trains allemands! Résultat, la Wehrmacht, au cours de l'été 1942, avait consommé des quantités astronomiques de carburant, en utilisant des camions - en nombres insuffisants!, sur les rares pistes existantes! Même motif, même punition, du côté de la Luftwaffe, qui était, alors, bien incapable d'aligner les 1000 "Tante Ju" nécessaires promises par Göring.
A l'inverse, depuis l'été 1941, l'URSS s'était efforcée de déménager sa production de matériels militaire, au moins sur la rive gauche de la Volga et, plus loin, du côté de l'Oural. La progression des troupes allemandes, au second semestre 42, avait fait que, côté allemand, les lignes de ravitaillement avaient été considérablement augmentées, alors que, à l'inverse, l'Armée Rouge s'était retrouvée avantagée par la proximité de ses centres d'approvisionnement. Je passe, vite fait, sur le constat que l'industrie militaire allemande était, alors, déjà, incapable de rivaliser avec sa concurrente soviétique!
Rien qu'en 1941, l'Armée Rouge avait, grosso modo, perdu 20 000 blindés de tout types (chenillettes et chars), soit à peu de choses près l'équivalent du parc qu'elle alignait le 21 juin 1941! Néanmoins, si on oublie certaines erreurs tactiques, au printemps ou au début de l'été 1942, elle n'avait, numériquement, pas lâché un iota, face à l'armée allemande. Dodolf et ses comparses s'étaient totalement plantés, dès le départ, sur les capacités industrielles de l'URSS et ses ressources humaines. Le Lend-lease allié avait , certes, aidé, mais çà avait surtout été du rab de matos.
Fort heureusement, selon moi, l'industrie militaire allemande n'était pas prête en septembre 1939, car elle n'avait réellement démarré qu'en 1933, avec l'avènement du III. Reich. Si on jette un coup d'oeil, jusqu'à la fin 1942, le régime avait fait semblant, vis-à-vis de sa population, de ne pas être en situation de "guerre économique", sauf que, dès le du début de l'année 1942 et la nécessité de devoir remplacer 800 000 hommes morts ou blessés, durant les 6 premiers mois de combat, sur le seul Front Est, son faux-semblant ne faisait plus illusion!
L'industrie militaire allemande avait, certes, accompli de très gros efforts en 1943 et 1944, mais elle était, toujours, restée incapable de rivaliser avec ses adversaires américains et russes. Quand on se penche sur les chiffres, c'est l'évidence même. La disproportion des moyens est, fort heureusement, évidente et bienvenue pour, au final, parvenir à terrasser une dictature à la politique mortifère.