LA TRIPLE OCCUPATION
La Grèce continentale, l’île d'Eubée, les Cyclades, une mince partie de la Crète , les îles Ioniennes sont occupés par les troupes italiennes de la 11a Armata commandée par le général Geloso. L'occupant va vivre sur le dos de la Grèce, saisissant les récoltes (la Thrace occupée par la Bulgarie fournit 60 % des récoltes en blé), l'huile d'olive, le cheptel. Le pays va connaître une des pires famines jamais vues en Europe.
Hitler a trop besoin de ses troupes pour préparer l'invasion de l'URSS mais les Allemands contrôlent Athènes et le Pirée, une bande de terre entre la Turquie et la Thrace et toute la région de Salonique riche en blé et dont les mines de chrome seront utiles à l'industrie du Reich. Il va s'en dire que toutes les ressources du pays sont sous contrôle allemand et que les frais d'occupation exorbitants (Besatzungskosten) vont mener le pays dans le chaos le plus total. Au total, 125000000 de Drachmes seront versés aux Allemands, 4000000 aux Italiens.
La Bulgarie, qui a signé le pacte le pacte Tripartite le 1er mars 1941 au château du Belvédère de Vienne, autorise le passage des troupes allemandes sur son sol pour envahir la Grèce. Les territoires perdus lors du traité de Sèvre en 1919, sont annexés, la Bulgarie a de nouveau un accès à la mer Egée. Le pays récupère ainsi la Thrace (sauf l'extrémité Est à la frontière turque occupée par les Allemands) et la Macédoine orientale s'agrandissant de14430 km2 et 590000 habitants ce qui satisfait l'irrédentisme bulgare. S'il existe une minorité bulgare appelée slavo-macédonien, elle est diluée dans une majorité hellène installée après le désastre de la guerre gréco-turque et le déplacement des populations qui s'en est suivi.
Les école slavophones fermées durant l'ère Metaxas peuvent rouvrir alors que celle hellènes sont fermées. Les fermiers grecs sont expulsés, remplacés par des colons bulgares ainsi que pour le clergé orthodoxe qui passe sous l'influence de l'église autocéphale de Sofia. Une première révolte éclate à Drama, le 28 septembre et se répand dans toute la partie annexée. Elle va être durement réprimée, le lendemain, trois mille hommes âgés entre 18 et 45 ans sont raflés et fusillés. En quelques semaines, 15000 Grecs sont exécutés et plusieurs villages brûlés en représailles. Une loi votée par le parlement de Sofia oblige les habitants des territoires annexés à prendre la nationalité bulgare et en cas de refus, ils sont expulsés et leurs biens saisis. 100000 Grecs prennent le chemin de l'exil.