Bonjour à toutes et tous
Dans le cadre de cette opération Barbarossa de l’été 1941 je vous propose aujourd’hui d’évoquer ce que l'on pourrait appeler une modernisation de l’aviation de chasse soviétique en 1941 avec l’apparition du MiG-3 dont nous avons mentionné la présence, en petits nombres certes, pendant l’offensive allemande de juin 1941.
Le MiG 3, version améliorée du MiG 1 qui connu beaucoup de déboires , le remplaça sur les chaînes de production à partir de fin décembre 1940 mais cela n’arrêta pas les ennuis loin de là !
A la date du 22 juin 1941, quelques 980 MiG 3 étaient en service au sein des V-VS et de l’aviation navale. Ce n’était pas une machine très facile à piloter en temps de paix alors en temps de guerre ….Conçu à l’origine comme intercepteur à haut altitude, il fut, par la force des choses, utilisé à basse altitude lors de l’attaque sur le Front d l’Est ce qui le mettait en état d’infériorité par rapport aux chasseurs de l’Axe notamment les Bf 109 E et F.
Il lui fut demandé également de jouer un rôle comme chasseur-bombardier pendant l’automne 41 ce qui là encore n’était pas un domaine o ù il excellait !
De ce fait, les pertes de MiG 3 furent très élevées. Avec le temps, les ‘rescapés’ furent utilisés pour la défense du territoire avant d’être retirés des opérations à la fin de la guerre.
Un certain nombre de MiG 3 présentaient des performances en haute altitude inacceptables. L’arrivée d’oxygène était jugée insuffisante et de plus , le décrochage et la vrille étaient très dangereux en particulier chez les pilotes encore novices. Un exemple flagrant fur donné le 10 avril 1941 lorsque trois pilotes de MiG 3 en tentant d’intercepter un avion de reconnaissance allemand volant à 9000 mètres d’altitude partirent en vrille sans préavis… et durent s’éjecter cependant un des trois y a laissé la vie. Une enquête démontra que ces jeunes pilotes n’avaient que quelques heures de vol sur le type et que de plus cette mission était leur toute première à haute altitude. D’autre problèmes concernaient une capacité en carburant trop limitée ainsi que la pression d’huile en altitude qui posait problème !
Bref ceci pour dire que le MiG 3 était loin d’être exempt de défaut.
Coté performances, le MiG 3 affichait une vitesse max de 640 km/h à 7000 m ce qui était un peu supérieur aux 615 km/h du Bf 109 F en service début 1941.
Mais..aux basses altitudes la vitesse du MiG chutait passant à 505 km/h comparée aux 515 du 109. Malheureusement pour les MiG, les combats aériens se déroulaient à des altitudes basses ou moyennes (bien en dessous de 5000 m) ce qui faisait que l’avion soviétique perdait son avantage.
Les premiers MiG 3 ont été livrés aux régiments de chasse au printemps 1941.
Son emploi, comme on vient de le voir, s’est révélé délicat pour des pilotes passant des dociles biplans Polikarpov I-152 et I-153 ou les monoplans I-16. Son pilotage était quelque peu vicieux et le nombre de pilotes ‘formés’ sur MiG 3 était bien moins nombreux que le nombre de MiG 3 disponibles pendant l’invasion de juin 41 !!
Le 1er juin à titre d’exemple, un millier de MiG 3 avaient été livrés mais seulement une poignée (494) de pilotes avaient été formés.
Même avec les limitations du MiG-3, Aleksandr Pokryshkin, le troisième as soviétique avec 53 victoires aériennes officielles (plus six partagées), a enregistré un certain nombre de ces victoires en pilotant un MiG-3 au début de la guerre.
Il a rappelé plus tard : «
Ses concepteurs ont rarement réussi à faire correspondre à la fois les caractéristiques de vol du chasseur et sa puissance de feu… l'avantage opérationnel du MiG-3 semblait être masqué par ses certains défauts. Cependant, ces avantages pourraient sans doute être exploités par un pilote capable de les découvrir »
Ici un site montrant un des ces MiG 3 tombés en Finlande et exposé dans un musée finlandais
https://massimotessitori.altervista.org ... nland.htmlCe qui est intéressant sur ces photos ce sont surtout celles montrant la construction de l'appareilVoici à présent quelques photos couleurs dont plusieurs sont les photos du MiG 3 récupéré en URSS où il avait été abattu en 1942dans les maris et reconstruit . Le moteur n’est pas un Mikulin AM37 russe mais un moteur américain Allison V 12 .
Cette photo permet de bien visualiser la taille de la machineImaginez vous aux commandes ! La vision au roulage est tout simplement inexistante et de ce fait le pilote doit rouler en zig zag en jouant du pied sur le palonnier et sur les freins afin de "voir" quelque chose devant !Une vue de coupe intéressante
Le MiG 3 en écorché permettant de voir la construction et l'importance du bois utilisé dans la construction .
L'originalité de cet avion résidait surtout dans la façon composite dont sa cellule était construite. La partie avant du fuselage était constituée par un treillis métallique fait de tubes et de formes recouvert par cinq panneaux rivetés formant le revêtement. L'arrière, lui, était de construction monocoque, mais en bois, un mélange de contreplaqué et de bois de pin collé et imprégné de bakélite. On retrouvait ce mélange de matériaux au niveau de la voilure dont les panneaux intérieurs, boulonnés sur le fuselage, étaient de construction métallique avec trois longerons, alors que ceux extérieurs, étaient construits autour d'un longeron unique en bois de pin recouvert de cinq couches de contreplaqué imprégné de bakélite. Installez vous !
On remarquera que le design du manche s'inspire un peu des manches en usage dans le RAF avec cet 'anneau' comprenant bien entendu le bouton poussoir de déclenchement du tir.
Joli travail non ?Je lui trouve une belle gueule , pas vous ? Ce n'était pas une grande réussite il faut bien l'avouer mais forte de son expérience passée, l'industrie soviétique remontera la pente rapidement avec les Yakovlev et autres Lavochkin mais comme on dit, ceci est une autre histoire
sources
https://en.wikipedia.org/wiki/Mikoyan-Gurevich_MiG-3Flying Review 1967
Green, William and Gordon Swanborough,. WW2 Aircraft Fact Files: Soviet Air Force Fighters, Part 1
A suivre