Forum Le Monde en Guerre

dynamo a écrit:Pourquoi les allemands, conscients de l'autonomie limitée des monomoteurs au-dessus de l'Angleterre, n'utilisent pas en plus grand nombre les aérodromes situés sur les cotes belges et du Nord/pas de Calais ?

Ils ont beaucoup utilisé les bases du nord - Pas de calais . Voici la carte des terrains occupés par la LW.
Les "nez jaunes' de la JG 26 de Galland à St Omer étaient des coins plus que malsains bourrés de chasseurs.



Le "gros Hermann" était tellement imbu de sa personne qu' il n'a pas voulu réaliser ni accepter un seul instant que la RAF puisse lui résister . Il avait promis à AH qu'éliminer la RAF du ciel serait une formalité..

Dog Red a écrit:Oui, je crois que personne dans la Luftwaffe n'avait pesé le problème à son juste niveau. Et l'erreur est d'avoir persisté malgré le niveau des pertes, mais personne n'a jamais dit que Göring était fin stratège, alors que du côté anglais la bataille était conduite, et de très près.

Je pense que c'est justement parce-que Goering n'a pas persisté dans les attaques des terrains et est subitement passé aux villes et aux usines qu'il a perdu la BoB. La RAF était au bord du gouffre tant la pression était forte sur les chasseurs et si Goering avait persisté encore 2 ou 3 jours il est possible que la LW sorte gagnante.

Jumbo a écrit:

Dog Red a écrit:Oui, je crois que personne dans la Luftwaffe n'avait pesé le problème à son juste niveau. Et l'erreur est d'avoir persisté malgré le niveau des pertes, mais personne n'a jamais dit que Göring était fin stratège, alors que du côté anglais la bataille était conduite, et de très près.

Je pense que c'est justement parce-que Goering n'a pas persisté dans les attaques des terrains et est subitement passé aux villes et aux usines qu'il a perdu la BoB. La RAF était au bord du gouffre tant la pression était forte sur les chasseurs et si Goering avait persisté encore 2 ou 3 jours il est possible que la LW sorte gagnante.

B onjour

C'est très possible effectivement et c'est la raison pour laquelle les Anglais ont appelé cette situation 'limite' … ' The narrow margin"
Les équipages étaient épuisés nerveusement et physiquement et ce, des deux cotés !
Les Anglais combattaient au dessus de l'Angleterre ce qui, moralement, était une grosse motivation pour se surpasser et ils ont eu cette détermination mais ce fut comme dit plus haut à deux doigts de ne pas être suffisant .

Dowding appellera ce jour où Goering change de stratégie, le "miracle de la bataille d'Angleterre" ce qui en dit long sur le soulagement des Anglais.

coyote a écrit:Les Anglais combattaient au dessus de l'Angleterre ce qui, moralement, était une grosse motivation pour se surpasser et ils ont eu cette détermination mais ce fut comme dit plus haut à deux doigts de ne pas être suffisant .

Ca m'évoque Stalingrad... toujours à 2 doigts d'être prise, elle ne tombera jamais et aura épuisé attaquants et défenseurs.

Que sait-on de la stratégie de l'OKL (voire de l'OKW) entre la directive du Führer n°6 qui annonce des opérations contre l'Angleterre et la directive n°17 qui lance la Bataille d'Angleterre.
Pour l'invasion terrestre de la France, la planification s'étend sur plusieurs mois, d'octobre 1939 à mars 1940.

Pour l'assaut aérien de l'Angleterre existe-t-il une réflexion comparable ou entre le 1er août 1940 (directive n°17) et le 13 la Luftwaffe rassemble tous ses avions pour les "jeter" à travers la Manche sans beaucoup plus de réflexion ?

Bonjour,
Il me semble avoir lu, mais je peux me tromper, que les stations radars britanniques bombardées la veille sont pour la plupart à nouveau opérationnelles. Les stations radars côtières, même si elles ne sont pas à 100% de leurs capacités, donnent de précieuses informations sur la progression des appareils ennemis et leur provenance. Ce qui annule en grande partie l’effet de surprise sur lequel table la Luftwaffe.

Tu as bien lu.
Les stations radar ne restent généralement HS que quelques heures.

La chaîne d'alerte rappelée par coyote permet dans la plupart des cas de mettre les avions "en l'air" avant l'arrivée de bombardiers au-dessus des terrains. Les cônes laissés par les bombes sont vite rebouchés et les avions se posent, ayant évité le pire et prélevé au passage leur lot de bombardiers.

C'est une tâche à la Sisyphe bien différente de l'écrasement au sol en quelques heures des aviations polonaise, hollandaise ou belge des campagnes précédentes.

Des années plus tard, les aviations alliées constateront que les Allemands réparent aussi vite aérodromes, voies de chemin de fer et même ouvrages d'art.

Les Anglais n'ont pas attendu Fortitude pour leurrer les Allemands. Dès 1940, ils construisent de fausses pistes d'atterrissage éclairées par des lampes simulant une activité au sol et de faux dégats causés par de supposés bombardements antérieurs. Quand les bombardiers arrivent, on éteint la vraie piste et on allume la fausse.
Autre ruse, l'allumage d'incendies contrôlés. Après une première vague de bombardement, on allume des feux simulant des incendies au milieu de nulle part. Les vagues suivantes sont attirées par ces feux et larguent au-dessus. (nom de code Starfish).

Jumbo a écrit:Les Anglais n'ont pas attendu Fortitude pour leurrer les Allemands. Dès 1940, ils construisent de fausses pistes d'atterrissage éclairées par des lampes simulant une activité au sol et de faux dégats causés par de supposés bombardements antérieurs. Quand les bombardiers arrivent, on éteint la vraie piste et on allume la fausse.
Autre ruse, l'allumage d'incendies contrôlés. Après une première vague de bombardement, on allume des feux simulant des incendies au milieu de nulle part. Les vagues suivantes sont attirées par ces feux et larguent au-dessus. (nom de code Starfish).

Ah je ne connaissais pas du tout ces mesures de "deception". C'est astucieux.

(Pendant la Grande Guerre, les Français avaient créé un zone proche, donnant l'impression de survoler Paris, pour dévier les bombardements de nuit. Et bien entendu Paris elle-même était soumise au couvre-feu.)

Les incendies de Starfish pouvaient durer jusqu'à 3h00 pour être sûr de ne pas louper la seconde vague...