Dog Red a écrit:Mais bien avant cela, HALDER (chef d'état-major de l'OKH) écrit déjà dans son fameux journal à la date :
. du 27 juin "En politique extérieure, l'attitude de la Russie figure au premier plan."
. et le 30 juin "Garder les yeux fixés vers l'Est [...] L'Angleterre a encore probablement besoin d'une démonstration de notre force, avant qu'elle abandonne et nous laisse libres vers l'Est."
Le 3 juillet, le penseur de l'OKH demande l'étude d'un plan d'action contre l'URSS l'amenant à reconnaître le rôle dominant de l'Allemagne en Europe.
De même, il demande le renforcement des moyens ferroviaires vers l'Est.
Et le 4 juillet, HALDER reçoit VON KÜCHLER (
18.Armee) et MARCKS son chef d'état-major. 18.Armee qui vient de quitter la France et rejoint la Pologne...
Il reçoit également l'
Oberst-Leutnant KINZEL qui commande le FHO (l'organe de renseignement de l'Armée sur l'Union Soviétique).
Très (très) tôt dès lors , à l'initiative d'HALDER semble-t-il, l'OKH tourne ses regards vers l'Est...
Comment qu'il avait ramené la couverture à lui, le dénommé Halder!
En réalité, le 21 juillet 1940, après l'échec de ses multiples appels du pied adressés à la Grande-Bretagne, dont le dernier, le 19 juillet 1940, formulé, volontairement, "en public", devant le Reichstag, avec suffisamment de couverture médiatique officielle ou non pour qu'il parvienne sans problème, aux dirigeants britanniques, notamment un "certain" Churchill, Premier ministre de son état, pour tenter de les amener à négocier la paix, Dodolf avait demandé au Feldmarschall W. von Brauchitsch, Oberbefehlshaber des Heeres, depuis février 1938 et promu maréchal, après le Westfeldzug, d'étudier le "problème" russe et de lui soumettre les plans d'une campagne militaire contre l'Union Soviétique.
Brauchitsch avait, alors, émis, en présence du Führer, quatre grandes "réserves" essentielles & préalables, qui , selon lui, devaient être prises en compte, puis, après, avait, seulement, refilé le bébé à son subordonné, le Generaloberst (promotion 1940!) Halder, son chef d'état-major, qui, lui-même, l'avait refilé à son collaborateur direct, l'Oberstleutnant Eberhardt Kinzel, responsable du renseignement militaire Est, en le chargeant de repérer l'intervenant compétent, que ledit colonel avait identifié, comme étant le Generalmajor Hans von Greiffenberg, Chef der Operations-Abteilung im OKW, depuis 1938, à qui il avait, poliment, transmis, la "patate chaude", car à un moment, il faut bien que les titres ronflants, au sein des grands-états-majors, servent à quelque chose!
Dès le 26 juillet 1940, sur la base des toutes premières informations - sans vérification sérieuse - remontées par Kunzel, qui, lui, même, les tenaient (sans aucune garantie!) des services de Greiffenberg, Halder s'était empressé de conclure qu'une attaque menée depuis la Prusse Orientale et la Pologne septentrionale en direction de Moscou avait les meilleurs chances de succès! On n'en était pas encore rendu à la dimension d'une opération telle que
Barbarossa, mais bon!
Au sujet de la transmission hiérarchique "tout azimut" des missions et des bottages en touche qui avaient régné, au sein de l'OKH et OKW, entre 1939 et 1941, je conseille vivement la lecture de "
The German Campaign in Russia - Planning and Opérations (1940-1942) - US Pamphlet N° 20-261a ( mars 1955) - sachant que le sieur Halder avait bénéficié, pour des raisons confuses mais trop souvent orientées, d'un a priori très favorable de la part des autorités alliées!
Par le biais de sa "répudiation dodolfienne" et de ses interrogatoires, lourds de ressentiments, puis de ses carnets 'quotidiens", publiés (après révision, par ses soins), après guerre, Halder - au passage, un beau spécimen d'auto-satisfaction excessive -, avait, à l'occasion d'interrogatoires et de confrontations communes, dans l'immédiat après-guerre, par exemple, avec Warlimont, (cf. Ethint y afferants), prouvé ou démontré, à son insu, le peu de crédits que lui accordaient ses camarades et supérieurs!
Le bonhomme était, probablement, performant, mais, que ce soit, lors du Westfeldzug, avec la mise en place du coup de boutoir ardennais, à l'hiver 1940, dont il avait été le principal opposant, jusqu'à ce qu'il se retrouve devant le fait accompli et la décision péremptoire de Dodolf, puis, en 1940-1941, où ses avis et suggestions n'avaient cessé d'évoluer au gré de la "température ambiante" et, surtout, de son devenir personnel, même, les Américains, qui étaient, pourtant, les premiers & meilleurs partisans de sa "version", avaient fini par se poser des questions, évolution qui transpire nettement, entre les lignes, dans l'ouvrage cité, à propos de l'élaboration du plan "Barbarossa".