Forum Le Monde en Guerre

L’opération consiste pour la 7° armée du Gal Dollman de franchir le Rhin pour constituer la 2ème mâchoire d’une tenaille visant à encercler les armées françaises en retraite au sud de la ligne Maginot. La première mâchoire étant constituée par le Panzergruppe Guderian arrivant du nord après avoir percé le front Aisne/Somme.

Le franchissement du Rhin sera fait à bord de Sturmboot et de canots pneumatiques. Le passage du Rhin se fait par 7 points entre Schoenau, Marckolsheim et Neuf-Brisach. Une attaque de diversion est menée au nord à Rhinau.

L’attaque débute le 15 à 09h00 par le bombardement de l’artillerie allemande des casemates de berges françaises qui se découpent admirablement dans le décor. Les 88 tirent à tirs tendu et font un carton sur les fortifications françaises. Le soir les têtes de pont sont renforcées par les renforts lourds qui empruntent un pont de bateaux installé par le génie à Kuenheim.

Texte de notre administrateur Jumbo

Evocation allemande du franchissement du Rhin... à la rame contre un courant mal évalué et avec plusieurs canots échoués sur des bancs de sable...

Les fortifications se font matraquer à tir tendu par l'artillerie allemande.


Le Fort Mortier


La casemate Limbourg Sud


La casemate Eiswasserkopf

Je laisserai Jean et les autres commenter ces images glanées sur FB.

il y a une trentaine d'années, lors d'une visite guidée de ce secteur, je ne comprenais pas comment ces casemates avaient pu être matraquées en tir tendu.
Le guide (un officier dans le cadre d'une formation militaire) avait été sec dans sa réponse "parce qu'elles étaient mal implantées"
Etant déjà catalogué comme élément chiant dans la façon d'aborder les thèmes et de formuler mes interrogations, je n'ai pas insisté, n'étant pas vraiment passionné par les défenses statiques.
Mais étaient elles vraiment mal implantées ?

Ces ouvrages du type ‘’Garchery’’ sont une véritable ineptie sur le plan militaire puisque ces ouvrages dont la position est parfaitement connue peuvent être atteints par les pièces ennemies sans pouvoir répondre de manière efficace. En effet, lorsque les Allemands lancent, en juin 1940, l’opération ‘’Kleiner Bär’’, ils neutralisent ces blockhaus depuis la berge opposée grâce au tir des canons de 88 mm qui visent la base de ces petits bétons
Ces ouvrages seront rapidement réduits au silence, malgré le courage de leurs équipages, et le secteur de Neuf-Brisach - Vieux-Brisach représentera un des points de franchissement important pour les Allemands.
Alors oui, ces ouvrages sont mal implantés à mon avis, ils se trouvent non seulement directement (ou presque) sur les berges du fleuve mais ils sont également mal équipés pour résister efficacement et sont conçus petitement pour pouvoir résister sans dégâts à des tirs tendus

Tiens j’ai retrouvé un carte des positions lors de l’opération ‘’Kleiner Bär’’ et je ne sais si cela peut aider.

Merci Prosper,
maintenant si les troupes d'intervalle avaient été présentes, les allemands auraient subi un contre feu et n'auraient pu aligner les ouvrages comme au stand de tir.

Un extrait très JD :
"Côté Alsace, la situation est tout aussi incertaine pour les troupes françaises. L’offensive menée à partir du 15 juin par la 7. Armee de DOLLMANN contre la Ligne Maginot du Rhin est un succès. Celui-ci ne ménage pas ses troupes et tient certainement à figurer aux côtés des généraux de la victoire. Pour relativiser ce succès, l’opération amphibie Kleiner Bär ne rencontre pas l’intégralité de la 8ème Armée du général LAURE mais seulement la « croûte », sacrifiée sur les positions aménagées. Les défenseurs du Rhin savent parfaitement qu’ils vont mener une opération retardatrice sans espoir de salut. Ils acceptent l’inégale confrontation. Sur cette frontière fortement symbolique du contentieux franco-allemand, l’image de soldats pressés de mettre bas les armes ne correspond pas à la réalité. Les traces des combats démontrent que la progression allemande, quoi que rapide, n’est rendue possible qu’après de multiples assauts. La mission retardatrice étant correctement réalisée, il reste à voir comment le gros des troupes du général LAURE peut exploiter ce répit. Deux options restent théoriquement ouvertes : soit tenter de rejoindre les dernières armées françaises en Bourgogne ou en Franche-Comté afin de poursuivre la lutte (ordre donné par le GQG), soit participer à des combats retardateurs permettant d’échanger des replis successifs contre du temps. En pratique le choix ne sera jamais vraiment définitif."