Le 9 août 1941, CHURCHILL rencontre le Président ROOSVELT, à bord de l'Augusta, dans la baie de Placentia (Terre Neuve).
C'était la première fois que les deux hommes se rencontraient. CHURCHILL était enthousiaste à l'idée du message que ce rapprochement adresserait ses ennemis, ferait réfléchir le Japon et encouragerait ses amis.
L'ordre du jour ne manquait pas de sujets préoccupants :
. l'intervention américaine dans l'Atlantique ;
. l'aide à la Russie ;
. l'approvisionnement de la Grande-Bretagne ;
. la menace japonaise.
Le 12 août 1941, les deux chefs d'état publient une déclaration commune qui conclut :
1° que leurs deux pays ne recherchent aucun agrandissement territorial ou autre ;
2° qu'ils ne désirent voir aucun changement territorial qui ne soit conforme à la volonté librement exprimée des peuples intéressés ;
3° respectent le droit de tous les peuples à choisir la forme de gouvernement sous laquelle ils désirent vivre et souhaitent voir rétablir les droits souverains et le gouvernement indépendant des nations qui en ont été dépouillées par la force ;
4° entreprendront de favoriser l'accès de tous les Etats, vainqueurs ou vaincus, au commerce et aux matières premières du monde nécessaires à leur prospérité économique ;
5° souhaitent la collaboration la plus complète entre toutes les nations dans le domaine économique et la sécurité sociale ;
6° après la destruction finale de la tyrannie nazie [ajout personnel de CHURCHILL précise-t-il lui-même], voir rétablir une paix qui permettra à toutes les nations de vivre en sécurité à l'intérieur de leurs frontières et apportera aux habitants de tous les pays l'assurance de pouvoir finir leurs jours à l'abri de la crainte et du besoin ;
7° permettre à tous les hommes de franchir sans entrave les mers et les océans ;
8° la croyance que toutes les nations du monde doivent en venir à renoncer à l'emploi de la force.
Concernant le dernier paragraphe, CHURCHILL se réjouit que les Etats-Unis se joignent au Royaume-Uni "...pour assurer la police dans le monde, en attendant l'établissement d'un ordre meilleur."
On jugera, 80 ans plus tard, de la concrétisation des cette déclaration de bonnes intentions...