Post Numéro: 88 de Daniel Laurent 06 Nov 2005, 09:20
A vos ordres, chef !
Revenons donc a nos moutons, a savoir le prestige de l'armee francaise perdu durant le desastre de 1940.
A mon avis, il est revenu petit a petit, au gre des evenements.
Cela a commence a Koufra lorsque Leclerc avec une poignee de volontaires francais un peu feles et quelques troupes de la coloniale tout autant feles mettent la pile aux italiens, leur piquent l'oasis et pretent serment de ne s'arreter que lorsque le drapeau francais flottera sur la cathedrale de Strasbourg, rien que ca. Remettez vous dans le contexte, c'etait en mars 41. Feles, je vous le disait. Mais o combien beau...
Ensuite, ce fut Bir Hakeim (1ere BFL de Koening), le Garigliano (CEFI de Juin), la liberation de la Corse (Giraud), le debarquement en Provence, la liberation de Toulon et Marseille, la furieuse remontee de la vallee du Rhone (1ere AF de De Lattre), liberation de Paris et de Strasbourg (2eme DB de Leclerc, pari tenu), l'Allemagne ou Leclerc (Encore lui) prends Berchtesgaden ou il trouve l'epee et la voiture de Hitler qu'il offrira a De Gaulle et le point d'orgue final, la presence de De Lattre a la capitulation allemande a Berlin le 8 mai 45. Petit bout par petit bout.
Mais, pour trouver le plus important, le plus symbolique, laissons la parole au acteurs de cette saga:
"General Koenig, sachez et dites a vos troupes que toute la France vous regarde et que vous etes son orgeuil"
Charles de Gaulle aux combattants de Bir Hakeim, 8 ou 9 juin 42
"Nous ne sommes pas ici pour nous rendre"
Koenig, repondant a une offre de reddition honorable de Rommel.
"Je vous felicite pour la magnifique conduite des troupes francaises a Bir Hakeim, c'est l'un des plus beaux faits d'armes de cette guerre"
Sir Winston Churchill a De Gaulle, 10 juin 42.
"Malgré son mordant, cet assaut fut stoppé par le feu de toutes les armes dont disposaient les encerclés. Ce n'est qu'au nord de Bir-Hakeim que les groupes de combat réussirent quelques pénétrations dans le dispositif ennemi. C'était un admirable exploit de la part des défenseurs français qui, entre-temps, s'étaient trouvés totalement isolés. Le 8 juin, l'attaque se poursuivit. Pendant toute la nuit, nous n'avions cessé de lâcher des fusées et de battre les positions de défense avec nos mitrailleuses pour empêcher les Français de prendre du repos. Et pourtant, le lendemain, lorsque mes troupes repartirent, elles furent accueillies par un feu violent, dont l'intensité n'avait pas diminué depuis la veille. L'adversaire se terrait dans ses trous individuels, et restait invisible. Il me fallait Bir-Hakeim, le sort de mon armée en dépendait."
Feldmarshall Erwin Rommel, memoires
Pour moi, et avec tout le respect du au serment de Koufra, c'est a Bir Hakeim que le blason de nos armes a commence a reprendre un peu de couleur et de brillant.
Cordialement
Daniel