Suisse

Salut,
je suis d'accord avec Yves lorsqu'il dit que pour l'Allemagne le coût de l'invasion de la Suisse aurait été hors de proportion avec les bénéfices à en retirer, d'abord parce que, qui dit "invasion" dit aussi "occupation". Il aurait donc fallu consacrer des unités allemandes, plus utiles sur le front oriental, à surveiller un territoire qui somme toute sous son drapeau de neutralité ne constituait pas un objectif militaire majeur. Pour Hitler une Suisse indépendante et neutre était plus utile qu'envahie et hostile : en effet, la Suisse fut effectivement la première banque du IIIe Reich mais également une plaque tournante essentielle pour l'économie allemande comme l'a souligné JFK. Si Hitler a envisagé effectivement une invasion de la Suisse c'est avant tout parce que, à partir de 1940, elle servait de relais et de base de repli aux résistans allemands, ceux-ci ne pouvant plus oeuvré "librement" à partir de la Tchécoslovaquie et de la France qui furent les premiers pays "relais" de la résistance intérieure allemande. Mais là aussi les coûts engagés auraient largement dépassé le bénéfice qu'aurait pu en retirer les nazis.
Enfin, il ne faut pas oublier qu'une Suisse neutre arrangeait tous les belligérants et que de nombreuses entrevues informelles se tinrent en Suisse entre les alliés et certains dignitaires nazis.

J'ai lu (en partie, parce qu'il y a beaucoups d'infos) le liens mis en ligne par JFK. Elle montre que la ligne Maginot n'était pas si inutile que cela, puisque les suisses avaient peur que les allemands ne la contournent vers le Sud (ils l'ont contournée vers le Nord).

Très intéressantes, les choses que vous avez dites.

Je reviens sur le point de Narduccio. C'est vrai que la Suisse avait peur et au début de la guerre, le gros de l'armée était positionné en vue d'un contournement par le sud (bien qu'elle n'était pas prête à y faire face). D'ailleurs, il existe des accords secrets (qui ne le sont pas restés) entre la Suisse et la France, cette dernière faisant entrer une armée en Suisse en cas d'attaque allemande.

Concernant les propos de Yves et Petit pas, je suis assez d'accord. Je voudrais juste préciser que même si une bonne partie de l'industrie suisse travaillait en collaboration avec l'Allemagne, son apport était très faible dans la machine de guerre nazie. Il a en outre été prouvé que cela n'a pas fait prolonger la guerre. La Suisse fournissait principalement du matériel de précision (matériel qui était également mis dans des colis pour l'Angleterre via l'Espagne ou le Portugal).

On néglige cependant un point important parmi les interêts de la Suisse: le transit ferroviaire. Déjà à l'époque il y avait 2 passages éléctrifiés et qui pouvaient transporter de très lourds convois entre l'Allemagne et l'Italie. Enfin, une dernière raison (parmi tant) qui était alléchante était de faire de la Suisse ce qu'elle a ellemême fait: une sorte de forteresse Europe qui permettrait aux Allemands de resister (mieux que dans les alpes autrichiennes, auy vallées plus larges et moins abruptes).

Lors d'une réunion du Grand Conseil Fasciste, Mussolini a déclaré "qu'il avait des vues sur le Tessin, parce que la Suisse était destinée a être démémbrée, ayant perdu sa force de cohésion...." Il voulait aussi la Corse, Le comté de Nice et la Tunisie ! Gourmand le Bénito !

On néglige cependant un point important parmi les interêts de la Suisse: le transit ferroviaire. Déjà à l'époque il y avait 2 passages éléctrifiés et qui pouvaient transporter de très lourds convois entre l'Allemagne et l'Italie.

Lire à ce sujet le très intéressant "la Suisse, l'or et les morts" de Ziegler. Les voies ferrées helvétiques ont vu passer de nombreux trains... chargés de lingots, de matériel militaire en transit, de produits suisses tels que pièces mécaniques de précision (entre autres une partie du système de guidage des V2 me semble-t-il), optiques, canons de 20mm produits par Bührle Oerlikon, mais aussi déportés italiens [edit : je mets tout de même une réserve sur ce dernier point. Ziegler l'évoque dans son livre, mais cette page affirme le contraire]...
Je vous conseille vivement la lecture de ce livre, et plus généralement des ouvrages de cet auteur.

Excellent, tu a édité pendant que je lisais, mais bref...

Effectivement, les travailleurs Italiens n'étaient pas des déportés, mais des hommes volontaires il me semble qui allaient travailler en Allemagne et qui étaient payés pour le faire.

Oui en relisant mon post j'ai trouvé ça un brin trop affirmatif, donc j'ai corrigé... Désolé .

Que faut-il penser de cette affirmation ?

Un jour un pilote d’essai se réfugia à Zurich, en Suisse, à bord d’un Me-262. De peur que l’appareil ne tombât aux mains des alliés, Hitler ordonna l’attaque de Zurich par troupes parachutées. Cette opération, qui avait été confiée au fameux colonel Skorzeny, le libérateur de Mussolini, fut décommandée à la toute dernière minute ; les Suisses avaient d’ailleurs été avertis par l’espionnage allemand de ce qui se tramait et l’avion fut rendu à la LUFTWAFFE.

Un raid par Skorzeny et ses hommes était-il vraiment prévu ?

http://users.skynet.be/tintinpassion/VO ... vion2.html

Intéressante cette histoire. J'avais en effet entendu parler d'un avion (parmi tant d'autres) tombé en Suisse, mais il était question d'équipement secrets des Allemands. Peut être est-ce le même incident.

En tout cas, l'appareil avait été restitué contre 10 ou 12 Messerschmidts. Ces derniers se sont révélés en fin de compte défectueux.