Post Numéro: 5 de Kelilean 26 Juil 2005, 20:29
Sujet vaste et toujours porteur de débats actuellement.
Pour reprendre ce qui a été dit :
- la faiblesse de la stratégie en général du côté français. Optique résolument défensive, héritée de la Grande guerre. On attend l'ennemi et on agit en fonction de lui (plan Dyle-Breda). Donc on est évidemment dépendant de ce qu'il fait, aucune initiative possible.
- sur le plan tactique : mauvaise utilisation des possibilités de l'armée de terre notamment. Façons de combattre héritées là encore de la Grande guerre. Commandement immobile, manquant d'initiative, sclérosé. Les cadres et notamment les officiers généraux ont une grande part de responsabilité.
- problème du matériel : dans l'armée de terre, les chars français semblent de prime abord meilleurs que leurs homologues allemands (blindage, canons) mais sont handicapés par des vices de conception là encore hérités d'une pensée stratégique dépassée (chars en appui de l'infanterie, non intégration du principe d'une force blindée pourvue d'infanterie d'accompagnement et d'appuis divers autonomes). Les armements individuels sont aussi globalement inférieurs.
L'aviation est le parent pauvre à l'entrée en guerre, car elle est en pleine modernisation. Seule la chasse est capable par bien des prouesses d'opposer une résistance efficace. Le bombardement est quasi-inexistant.
La marine est l'élément le plus fort à ma connaissance, la flotte est bien armée en 1939-40, mais n'a pas l'occasion de faire ses preuves.
- sur le plan politique : les gouvernements de la IIIème République des années 30 ont largement essayé de mettre à niveau les forces armées. Seulement, cette modernisation est intervenue trop tard. Surtout, le traumatisme de 14-18 conduisait à la prudence. Le pacifisme est fréquent, surtout à gauche où les socialistes ont changé de ton depuis l'Union Sacrée. Prendre en compte aussi le travail de sape effectué par les Allemands en France entre 1933 et 1940 par leurs organismes spécialisés. Et l'importance de mouvements d'extrême-droite en France, même s'il n'y a pas eu de véritable parti comparable au NSDAP ou au parti fasciste, il y a un fond français propre dans cette catégorie. L'extrême-gauche et l'extrême-droite invitent à ne pas combattre Hitler et ses sbires (la première à cause du pacte du 23 août 1939 notamment, la seconde par sorte de convergence si l'on peut dire idéologique, avec beaucoup d'exceptions).
Voilà quelques éléments, qu'on pourrait développer et enrichir d'autres bien plus nombreux.
Amicalement :wink: