La bataille des haies

[dynamo]

Je souhaite que tout le monde reste à son poste.
Pas de retraits.
C'est un débat musclé, mais vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que nous avons pris à sa lecture.
Je verrouille momentanément, le temps que la température baisse...

[Jumbo]

D'accord avec Brehon, la prose ressemble a du Wiki...çà ne ressemble pas à du déterrage d'archives inédites...

[Jumbo]

le calme étant revenu et la température étant redescendue , nous réouvrons le présent fil.

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour,

Je cite Marc Laurenceau qui nous précise que :

La guerre de haies en Normandie a montré la particularité du combat dans le bocage et l'ascendant tactique de la défense sur l'attaque. La puissance militaire alliée a vaincu son adversaire mais au prix de pertes élevées et d'un retard important par rapport aux prévisions. Ces combats ont montré l'importance des armes d'appui (artillerie terrestre et aérienne qui ont généralement réussi à libérer les troupes d'assaut de situations très délicates

.

https://www.dday-overlord.com/en/battle ... he%20enemy.

Dog Red est dans le bon!!!!!
Et en plus il nous dis (dans un autre topic concernant la Bataille des haies) que :
La Liberté se paie chèrement en sang et en ruines.

[Dog Red]

Je me contente d'énoncer les faits.
Ou les analyses de professionnels relatives aux faits.

[Prosper Vandenbroucke]

Oui et c'est bien énoncé.

[Dog Red]

Je cite Marc Laurenceau qui nous précise que :

La guerre de haies en Normandie a montré la particularité du combat dans le bocage et l'ascendant tactique de la défense sur l'attaque. La puissance militaire alliée a vaincu son adversaire mais au prix de pertes élevées et d'un retard important par rapport aux prévisions. Ces combats ont montré l'importance des armes d'appui (artillerie terrestre et aérienne qui ont généralement réussi à libérer les troupes d'assaut de situations très délicates

.

https://www.dday-overlord.com/en/battle ... he%20enemy.

A sa lecture, la conclusion partagée ci-dessus m'inspire deux commentaires :

Cette étude de la guerre des haies en Normandie a montré la particularité du combat dans le bocage et l’ascendant tactique de la défense sur l’attaque. La puissance militaire alliée est venue à bout de son adversaire mais au prix de pertes élevées et d’un retard important par rapport aux prévisions. Ces combats ont montré l’importance des armes d’appui (artillerie terrestre et embarquée, aviation) qui ont su généralement dégager les troupes d’assaut de situations bien délicates.

Au coeur du bocage du Cotentin, quand Américains et Allemands sont en contact étroit, l'appui de l'artillerie (notamment embarquée) et de l'aviation est à relativiser.
La proximité de l'ennemi interdit les traditionnels appuis d'artillerie (on privilégiera au mieux le mortier, et encore) et le manque de visibilité de la cible rend l'appui aérien tactique compliqué, voire risqué.
Le facteur essentiel dans la prise d'une parcelle bocagère bien précise est la coopération étroite entre le peloton d'infanterie et le peloton de chars.
Les deux s'appuient mutuellement : le char, par ses mitrailleuses de bord, neutralise l'infanterie ennemie et le fantassin débusque le Landser armé d'un Panzerfaust ou le canon de Pak dissimulé dans les fourrés.

On en revient aux fondamentaux de l'emploi du char en appui de l'assaut d'infanterie de la fin de la Première Guerre mondiale.
Apprentissage qui se refait "au prix du sang" dans le bocage, fantassins et tankistes devant apprendre à se faire confiance mutuellement.

Les Allemands ont joué la carte de l’usure par la prolongation du conflit : ne pouvant pas résister à la machine de guerre alliée, leurs actions ont retardé l’avancée des troupes américaines, britanniques ou encore canadiennes, sans l’arrêter pour autant. Toutefois, les stratèges allemands n’ont pas tiré profit de cette action retardatrice en Normandie. En effet, Hitler attendait la victoire décisive qui pouvait rejeter les Alliés à la mer, alors que ses généraux conseillaient un repli tactique derrière la Seine. Cette absence de lucidité et cette perte de temps a profité aux Alliés qui ont pu s’engouffrer en France et avancer à grands pas vers la libération totale de l’Europe.

Remarque syntaxique : le repli sur la Seine a une portée stratégique (abandon du sud-ouest de la France et notamment des ports bretons, puis, mécaniquement, de tout le sud du pays).

Je ne me souviens pas avoir lu que les généraux allemands aient conseillé à HITLER un repli sur la Seine.

Un repli sur la Seine et y tenir une positions d'arrêt est impossible dans le contexte de juin/juillet 1944 et ce pour deux raisons au moins :
1. les troupes manquent déjà pour garnir le front normand (100km au plus court, de Ouistreham à Coutances en passant par Caen et Saint-Lô), dès lors comment garnir un éventuel front sur la Seine ? (170km de son embouchure à Paris... ...en lignes droites et sans tenir compte des méandres qui multiplient encore cette distance) ;
2. sur le front normand les troupes allemandes sont intimement au contact des troupes alliées, un désengagement pour se replier vers la Seine provoquerait une désagrégation complète des armées allemandes engagées (Panzer-Divisionen plus rapides vs divisions d'infanteries quasiment statiques ; repli sous les coups de boutoir de l'aviation alliée ; divisions alliées plus mobiles...) et un massacre de plusieurs unités avant d'atteindre le fleuve.

Sur le terrain, même quand le front s'effondrera sur l'axe Coutances/Avranches au début du mois d'août, les généraux (CHOLDITZ, HAUSSER, KLUGE) n'envisagent pas de repli pour les raisons ci-dessus mais, au contraire, appellent à la contre-attaque pour barrer la percée d'Avranches, seul moyen d'éviter la catastrophe.

Le repli sur la Seine ne sera ordonnée que le 15 ou le 16 août 1944 lorsque le débarquement en Provence scelle le destin des armées allemandes en Normandie dont les arrières ne sont plus assurés.
Repli à la Pyrrhus qui provoquera la perte de +/-50.000 hommes supplémentaires et de quasiment tout le matériel lourd dans la Poche de Falaise.

Mais là nous sortons du bocage.

Repli à la Pyrrhus qui provoquera la perte de +/-50.000 hommes supplémentaires et de quasiment tout le matériel lourd dans la Poche de Falaise.

Mais là nous sortons du bocage.

Et c'est précisément avec la fin des combats du bocage que la supériorité alliée peut jouer à fond sur le plan tactique. Du jour au lendemain, la différence souligne à quel point la défensive allemande comptait sur le bocage jusque là.

Remarque syntaxique : le repli sur la Seine a une portée stratégique (abandon du sud-ouest de la France et notamment des ports bretons, puis, mécaniquement, de tout le sud du pays).

Je ne me souviens pas avoir lu que les généraux allemands aient conseillé à HITLER un repli sur la Seine.

Ci-dessous une carte de l'OKW, en date du 16 août 1944, sur laquelle figurent les deux lignes de défense (Stellung) envisagées, la "Seine Stellung", qui n'avait pas pu être tenue, et la "Somme-Marne Stellung", qui avait plus ou moins joué son rôle...

[Prosper Vandenbroucke]

Omar Bradley n’avait-il pas dit qu’en travers du Cotentin, les haies vives formaient une ligne de défense naturelle plus formidable que ce que Rommel aurait pu inventer ? Il avait raison je pense.
https://actu.fr/normandie/saint-lo_5050 ... 37742.html