ClaudeJ a écrit:Peut-être dans le "Normandy to Victory: The War Diary of General Courtney H. Hodges and the First U.S. Army (Allison Webster)", dit "Sylvan Diary"?
Ou dans "Lightning Joe: An Autobiography" de Collins?
Bonne idée.
Merci.
ClaudeJ a écrit:Sait-on quels étaient ses objectifs, ses ressources et sa connaissance de la situation adverse ", à ce moment-là, à cet endroit-là"?
Pour les ressources elles sont énormes comparées à une Wehrmacht qui a virtuellement cessé d'exister en Normandie.
La connaissance de la situation adverse :
. l'effondrement du front allemand est inattendu mais ce n'est quand même pas une mauvaise surprise ;
. la contre-attaque "Lüttich" est correctement appréhendée... ...c'est aussi la seule option ;
. Ultra vient confirmer Lüttich ;
. là où ça chipote (pour BRADLEY comme pour Monty) c'est la surestimation du nombre d'Allemands sortis de la poche de Falaise et la sous-estimation de la retraite allemande derrière la Seine (étrange antinomie) et qui cause deux imprécisions qui vont coûter cher à terme : traîner à fermer la poche de Falaise et (pour les Américains) privilégier la course à l'est, entre Seine et Loire, au détriment de celle vers le nord et la mer pour couper la retraite de Normandie.
BRADLEY et MONTGOMERY (qui s'entendent même si la loyauté du premier à l'égard du second est à géométrie variable les 14 et 15 août [de mémoire]) sont-ils hommes qui n'agissent que dans la certitude là où PATTON/HAYSLIP réclament cette poussée vers le nord d'Argentan sur le sacro-saint principe de la guerre de mouvement ?
(les Allemands ne connaissent-ils pas ce genre de flottement au-delà de la Meuse vers le 15 mai 1940 avec un GUDERIAN freiné par un RUNDSTEDT ??)
La critique est facile, l'art est difficile mais ces questions ont été largement éludées par l'historiographie US et les mémoires d'après-guerre des un et des autres : "C'est la faute à MONTGOMERY !".
Elles nécessitent pourtant d'être posée même en égratignant la mythologie patriotique américaine.
Quels étaient les objectifs ?
C'est là je crois la question centrale de l'US Army à la fin de la campagne de Normandie.
Quels sont les objectifs des Américains ?
1. Objectif du débarquement en France : la Ruhr ! Frapper le Reich directement où ça lui fera le plus mal ! Attirer la Wehrmacht dans une bataille qu'elle ne peut pas perdre et la saigner à blanc.
Les Américains ont suffisamment contrarié la stratégie méditerranéenne de CHURCHILL sur cette base (si je ne me trompe).
2. Objectif de Cobra : percer la gauche du front allemand pour se répandre en Bretagne, s'en assurer le contrôle de ses ports océaniques pour aborder l'étape stratégique suivante, percer la Seine.
L'effondrement allemand change la donne, que deviennent alors les objectifs ?
. détruire les armées allemandes en Normandie ? Oui mais l'objectif est abandonné en cours de route au profit d'une poussée vers l'est (mais en quoi est-elle meilleure ??)
. foncer vers Francfort ? C'est en tout cas un objectif auquel BRADLEY finit par se ralier (mais ne court-il pas après PATTON qu'il ne parvient pas à cadrer ?) ; en quoi Francfort serait-il plus important que la Ruhr ??
. entrer en Allemagne par Aix-la-Chapelle ? C'est le préalable à la pince sud vers la Ruhr mais la seule 1st Army n'en aura pas les moyens ;
. libérer les ports bretons reste à l'ordre du jour privant PATTON/BRADLEY d'un corps supplémentaire pour en finir à l'ouest de la Seine et finira par écarteler un peu plus la logitique US jusqu'en septembre !?
Où est la priorisation des objectifs chez les Américains ?
(MONTGOMERY me semble le seul à rester fixé sur la Ruhr...)
EISENHOWER ne joue pas ce rôle, BRADLEY et/ou PATTON semblent mener des guerres parallèles.
Une pierre dans le jardin US ?