Benoît Rondeau a écrit:;) En effet, l'évolution de l'Armée rouge est également remarquable (mais ses défaillances nombreuses)
pierma a écrit:Benoît Rondeau a écrit: En effet, l'évolution de l'Armée rouge est également remarquable (mais ses défaillances nombreuses)
Avec une différence par rapport à l'armée US : l'Armée Rouge apprend dans le sang, en abandonnant peu à peu des procédés de combats absurdes - comme par exemple les attaques successives "de saturation" pour épuiser les munitions de l'ennemi, en 41 ils en étaient là ! - ou inefficaces. Il a fallu une flopée d'hécatombes avant que les généraux soviétiques commencent à maîtriser les bonnes compétences : logistique, doctrine d'emploi des unités, de l'artillerie et des chars, en particulier, attaques sur des fronts plus réduits pour aller réellement dans des offensives en profondeur, etc...
L'armée US a certes subi des revers, mais rien qui ressemble à ces bains de sang effroyables.
Dog Red a écrit:Belle levée de boucliers en faveur de l'Oncle Sam...
...d'habitude c'est moi que l'on taxe le plus souvent de "pro Américain".
Je jouerai donc l'avocat du diable pour changer.
Exercice toujours intéressant de faire la critique d'un système que l'on admire.
Je choisirai le biais de la stratégie et du commandement.
Voire de la logistique (point fort US à n'en pas douter).
A la fin juillet 1944, Cobra, une offensive méticuleusement planifiée par BRADLEY débouche sur la percée tant attendue.
PATTON se rue sur la Bretagne, objectif stratégique de la percée, mais son feeling l'emmène rapidement plein est offrant une jolie perspective d'en finir avec les armées allemandes à l'ouest de la Seine.
BRADLEY (devenu commandant de groupe d'armées le 1er août) concrétise l'opportunité offerte par PATTON en faisant remonter les forces de celui-ci vers le nord et Argentan.
Mais se ravise et arrête la poussée de son subordonné une fois Argentan atteint (BRADLEY récidivera une paire de semaine plus tard lorsqu'après avoir dérouté le VII Corps de la Meuse vers Mons le 31 août... ...il le renverra illico vers Namur et ladite Meuse le 3 septembre !?).
PATTON reprend dès lors sa chevauchée bride abattue vers l'est et la Seine, premier à la franchir près de Mantes.
Alors que le plan d'encerclement des Allemands entre Argentan et Falaise échoue (voyons le verre à moitié vide), à aucun moment il n'est réellement tenté de rattraper le coup en encerclant les Allemands par un "coup de faux" à l'américaine, PATTON virant résolument vers le nord avant (il y a bien la poussée limitée vers Elbeuf) ou mieux, après la Seine.
PATTON file plein est, objectif... Francfort !?
(pas d'objectif stratégique non plus de virer sud-est à la rencontre du 6th Army Group de DEVERS pour encercler le Heeresgruppe G).
Dans le même temps, la 1st US Army file nord-est vers Aachen. Avec un gap qui s'ouvre de plus en plus largement avec la 3rd Army plus au sud (COLLINS s'en inquiète à la jointure entre les deux armées mais n'est pas écouté[1]).
Belle occasion manquée (Falaise puis la Seine).
Dispersion des forces de part et d'autre du massif ardennais (toutes proportions gardées elle m'évoque la dispersion des forces de part et d'autre des marais du Pripet lors de Barbarossa).
Un malheur n'arrivant jamais seul, la dispersion des moyens, conséquence de la poursuite d'objectifs divergents (alors que la Ruhr semblait bien l'objectif stratégique unique d'Overlord) brise la logistique US pas calibrée pour cet effort disporportionné.
L'automne est pire ! Au sens de l'impasse stratégique (on peut aussi en parler).
A l'été 1944, l'US Army (j'évoque bien les forces terrestres) a fait le lit de la plus terrible bataille qu'elle aura à livrer de toute la guerre : la bataille des Ardennes.
Pas mauvaise l'US Army mais aurait pu mieux faire, à ce moment-là, à cet endroit là.
[1] Si quelqu'un a les détails de la discussion du 31 août 1944 après-midi entre COLLINS et HODGES je suis preneur ! BLUMENSON l'évoque mais sans le moindre détail.
Benoît Rondeau a écrit:en chef des forces terrestres jusqu'en septembre, quand même...
Dog Red a écrit:(...)
[1] Si quelqu'un a les détails de la discussion du 31 août 1944 après-midi entre COLLINS et HODGES je suis preneur ! BLUMENSON l'évoque mais sans le moindre détail.
Pas mauvaise l'US Army mais aurait pu mieux faire, à ce moment-là, à cet endroit là.
Dog Red a écrit:En évoquant MONTGOMERY (patron des forces terrestres en Normandie, je trouve qu'on ne le répète jamais assez), Benoit me donne l'occasion d'une brève comparaison (l'exercice a ses limites mais ici je le pense utile).
MONTGOMERY (général d'expérience) tient fermement les rennes du 21st Army Group pendant toute la campagne ETO.
Le commandement US (néophyte à ce niveau de commandement) n'est pas au même niveau et me semble mal pris en main :
. BRADLEY passe du niveau "armée" au niveau "groupe d'armées" le 1er août, en plein début d'exploitation de Cobra (changement d'attelage au milieu du gué... ...BRADLEY laissant qui plus est son état-major derrière lui à la 1st Army, un handicap méthodologique supplémentaire !?) ;
. HODGES prend le même jour le commandement de la 1st Army, sans expérience, second de BRADLEY en Normandie mais sans s'impliquer pleinement dans la relation qui lie BRADLEY et son équipe... HODGES va se révéler sans guère d'imagination tout au long de la campagne (pour culminer dans le bain de sang de Hürtgen à l'automne) ;
. jusqu'à quel point BRADLEY ne va-t-il pas se laisser distraire par les opérations de "sa" 1st Army (il y garde un oeil très attentif jusqu'à la contre-attaque de Mortain ; il la fait manoeuvrer à l'entrée en Belgique...) au lieu de prendre le recul nécessaire pour mener la stratégie de son groupe (soyons de bon compte, il conclut avec justesse le déséquilibre stratégique engendré par l'opération de Mortain mais sans y aller à fond) ;
. PATTON m'apparaît comme un électron libre, pour le bonheur de tous jusqu'à Mantes... mais après son cavalier seul me semble complètement déséquilibrer l'avance alliée (faute d'un chef qui lui donne un objectif clair ?) ;
. EISENHOWER, le plus expérimenté des étoilés US à ce niveau de commandement, ne prend à aucun moment le leadership à ce moment capital de la campagne de Normandie (laisse-t-il ses subordonnés lui tirer les marrons du feu à un moment où tous voient la Wehrmacht battue à l'Ouest ?).
Le commandement US me semble totalement décousu à ce moment.
L'inexpérience relative n'excuse pas tout : where is the boss ??
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