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Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 03 Avr 2021, 19:39
de Dog Red
Un tout bon fil en tous les cas !
Mise en commun des savoirs comme on aime. :D

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 03 Avr 2021, 21:10
de thucydide
Loïc Charpentier a écrit:
thucydide a écrit:
dynamo a écrit:qu'est ce qu'on trouve comme fonctions dans le cercle bleu ?
La direction de tir, le télémètre, autres ?

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J'ai pensé que la télémétrie se trouvait au centre de l'anneau formé par les cinq cercles de remblai de fortification .


Disposition générale d'une batterie de Flak lourde (8,8 cm et plus); le radar Würzburg est facultatif, le télémètre et le calculateur central (Kommandogerät) étaient généralement installés à distance (100,150, 200 m;..) de la ou des batteries .
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Il y a un excellent exemple avec les quelques Flaktürme urbaines, systématiquement constituées de deux édifices, la L-Turm (Leit: Conduite) et la G-Turm (Gefechts: Combat). Un cliché permettant de visualiser la distance entre une L-Turm, d'où il avait été pris, et une G-turm, celles de Berlin-Humbolthain.

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Bravo pour ce dessin explicatif, sinon je me suis basé pour dire cela sur des explications, de pilotes et auteurs, sur le champs de bataille ou pour la protection de leurs bases aériennes les allemands avaient couplés au cours de l'année 44 les pièces de FLAK à des radars, j'imagine à ondes courtes et courte portée.
Le descriptif est intéressant, donc les données du Wuzburg sont converties en données de télémétrie, j'imagine qu'il s'agît d'impulsion électrique et qui doivent subir une correction.
Sans doute la distance et les angles différents entre le radar et les pièces de FLAK vers leur cibles oblige à des corrections et qu'il ne s'agît pas ici que de seulement corriger le signal électrique pour éviter variations à problème.
Mais le signal reçu par les pièces est celui du Wuzburg corrigé ou bien celui de télémètre qui au fond observe l'espace de ciel indiqué par le radar, mais c'est lui qui fait le repérage final et le réglage des tirs?
Sinon il ne différencie par le signal pour chaque pièce il doit être identique à toutes vu qu'il y a un boîtier répétiteur central.
C'est une lourde installation, chaque pièce se corrige via son boîtier propre de télémétrie ou plutôt de téléaffichage , qui est lui même alimenté en courant électrique par des groupe électrogène .

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 08 Avr 2021, 11:40
de Aldebert
1950  La Belle Epine  2020.JPG
1950 La Belle Epine 2020.JPG (286.77 Kio) Vu 836 fois


Nous n'en avons pas encore terminé de la Belle Épine, je finirai bien un jour par vous l’ôter du pied. Pour l'instant et pour faire plaisir surtout à Patrick des Hauts de France du coté de Duinkerke qui, lui, ne craint pas de relire (écouter) sans rechigner les péripéties maintes fois racontées par des enfants en galoches et culottes courtes. Je me répéterai donc encore une fois, mais en affinant la présentation de quelques épisodes vécues. Une période de quatre années qui semble aujourd'hui avoir durée une éternité tant il y eut d’événements accumulés, très souvent heureux parfois inquiétants, entassés dans la cervelle de ma petite tête d'alors. Le meilleurs a toujours pris le dessus.

La batterie de DCA de la Belle Épine avait son poste de commandement au château de la Drouètière situé sur une éminence, au dessus du Tertre, à courte distance des canons.
Ma mère, dans le cadre des réquisitions allemandes, préparait, avec d'autres femmes le repas des artilleurs de la Belle Épine qui déjeunaient dans la salle d'une ferme réquisitionnée, elle tenait lieu de réfectoire. Roger Philouze, un jeune homme, demeurant dans une ferme près du Tertre acheminait à l'aide d'un cheval les bouteillons des repas depuis le château jusqu'au champ de DCA.

Ma mère m'a emmené quelques fois avec elle au château, quand elle préparait les repas mais aussi à la ferme qui tenait lieu de cantonnement avec réfectoire pour les artilleurs allemands. Là, j'ai goûté à quelques friandises qu'un soldat me donnait, je ne me souviens plus lesquelles. Ce soldat aimait bien jouer, moi aussi alors on a fait copain copain.

Un point bleu dans le rond de l'image de gauche indique l'endroit ou était située la ferme dont un des bâtiments était construit en bordure de la route. Quand les Allemands se retirèrent, ils ont détruit les 8,8cm en place et ont posé des mines. Il s'agissait de pièces lourdes.
Mon père, qui devait surveiller l'évolution de la situation, je suppose de loin, s'est rendu immédiatement sur les lieux après leur départ afin de récupérer ce qui était récupérable et transportable. On sait qu'à cette époque le populaire manquait de tout, surtout nous, les réfugiés de Chnord et d'ailleurs. Il est revenu à la maison avec des ustensiles de cuisine, assiettes, couverts, verres et beaucoup de petites choses que le militaire en campagne ne se charge pas inutilement surtout quand l'ennemi vous frotte les fesses. Il savait où il mettait les pieds, ma mère l'ayant sans doute renseigné sur la topographie des lieux.
Alors qu'il procédait à l'inspection des extérieurs des bâtiments il aperçoit un câble tendu de part et d'autre de la route. Il pensait que le bâtiment, sur le mur duquel était fixé le départ du câble, était miné. Il trouve alors plusieurs chiffons qu'il suspend sur ce câble pour avertir d'un danger le premier véhicule ami qui s'approcherait.

Le 1er août, les Américains sont arrivés en nombre, encerclant Rennes et sa proche région avant de l’investir, pour notre grande joie, en fait ce n'était pas seulement une grande joie mais du délire.
Avant d'être là, ils durent faire face à quelques difficultés. En effet à saint Grégoire, Nord de Rennes ils perdirent du 1er au 3 août 10 chars et 3 half-tracks sans doute par stupidité, Les 8,8cms de Maison Blanche les allumèrent comme des lapins, à tir tendu. Le 4 août Rennes et Vezin le Coquet étaient libérés.

Le surlendemain donc, mon frère et moi nous nous précipitons partout où il y a du GI et aussi pour découvrir les espaces qui nous étaient jusqu’alors interdits par l'occupant. Nous nous trouvons à la Belle Épine et depuis la route nous franchissons le talus pour aller observer de près les 8,8cm qui nous apparaissent de loin dans une fâcheuse posture. De nombreux soldats circulaient sur l'ensemble du secteur. A peine rendu sur le champ, une dame vêtue d'un uniforme américain nous interpelle et nous explique en français qu'il est dangereux de s'approcher des canons, il y a des explosifs partout. Elle montre alors, à quelques mètres de nous, dans l'herbe, une énorme tache de sang et précise qu'une personne a été blessée (ou tuée). Même à nos âges, nous avions conscience des dangers que représentaient les explosifs. Les bruits qu'ils provoquaient étaient une musique souvent déjà entendue. Nous nous en retournons donc vers d'autres explorations moins dangereuses et plus prometteuses, eh oui!!!les Américains s'installent à Vezin pour deux semaines et certaine unités juste derrière notre maison.

La Belle Épine est aussi située à moins d'un kilomètre du lieu dit BelAir en Vezin où Amand Bazillon, résistant, a été assassiné par la milice française après avoir été torturé. Sa dépouille a été amenée et étendue sur de la paille dans une classe de l'école de Vezin. Des enfants, dont je faisais partie, ont pu à jamais fixer dans leur esprit, son image abîmée de martyr.

Albert René Gilmet

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 08 Avr 2021, 12:48
de Dog Red
Merci pour ton témoignage Albert.

L'incident de Maison Blanche implique la 4th US Armored.

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 08 Avr 2021, 15:34
de Loïc Charpentier
thucydide a écrit:Bravo pour ce dessin explicatif, sinon je me suis basé pour dire cela sur des explications, de pilotes et auteurs, sur le champs de bataille ou pour la protection de leurs bases aériennes les allemands avaient couplés au cours de l'année 44 les pièces de FLAK à des radars, j'imagine à ondes courtes et courte portée.
Le descriptif est intéressant, donc les données du Wuzburg sont converties en données de télémétrie, j'imagine qu'il s'agît d'impulsion électrique et qui doivent subir une correction.
Sans doute la distance et les angles différents entre le radar et les pièces de FLAK vers leur cibles oblige à des corrections et qu'il ne s'agît pas ici que de seulement corriger le signal électrique pour éviter variations à problème.
Mais le signal reçu par les pièces est celui du Wuzburg corrigé ou bien celui de télémètre qui au fond observe l'espace de ciel indiqué par le radar, mais c'est lui qui fait le repérage final et le réglage des tirs?
Sinon il ne différencie par le signal pour chaque pièce il doit être identique à toutes vu qu'il y a un boîtier répétiteur central.
C'est une lourde installation, chaque pièce se corrige via son boîtier propre de télémétrie ou plutôt de téléaffichage , qui est lui même alimenté en courant électrique par des groupe électrogène .


Les radars allemands fonctionnaient selon une longueur d'onde décimétrique (53 cm) et avaient une portée pratique, en fonction du modèle et de la météo, de l'ordre de 30 à 80 km et une précision de moins d'une dizaine de mètres. L'onde "centimétrique" de 91 mm, puis 50 mm, n'avait été développée qu'à dater de fin 1943, puis mise en service,en 1944 (500 pièces produites entre l'été 1944 et avril 1945).

De leur côté, les Alliés avaient mis au point une technique de contre-mesure, qui consistait à larguer des paillettes de film d'aluminium de 53 cm ou d'une dimension correspondante à des harmoniques. Les Allemands avaient, eux-aussi, dans le même temps, développer leurs propres méthodes de contre-mesures à ces mêmes contre -mesures, néanmoins, la bande décimétrique était devenue compliquée à exploiter, mais, passons.

Le dispositif radar et Flak allemand était installé, à l'approche du Territoire du Reich, en profondeur, depuis le rivage, sur trois lignes, plus l'approche spécifique des centres stratégiques - comme la Ruhr - ou des grandes agglomérations. Compte tenu de l'autonomie des bombardiers de l'époque, il était assez facile de prévoir leurs routes d'approche et retour.

En territoire occupée, par exemple, en France, la veille-radar se limitait, le plus souvent, aux installations sur le "rivage", essentiellement sur les côtes de la Manche ou aux approches de la Normandie ; la Bretagne, pour des raisons de distance et d'intérêt stratégique n'étant pas, à l'origine, prioritaire. Cà avait changé avec la construction des bases sous-marines, mais c'était, avant tout, une question d'installations de Flak de proximité.

Une batterie de 6 pièces de 8,8 cm ou 10,5 cm Flak,déployée aux abords de Rennes, n'avait pas vocation à être équipée d'une installation-radar. Le retour d'infos des stations-radar installées sur le rivage suffisait amplement pour caler une position de Flak sur la route prévisionnelle des bombardiers. Au sein de la batterie, les théodolites et la télémétrie satisfaisaient amplement pour le reste, plus, de nuit, les batteries de projecteurs et, éventuellement, les dispositifs de détection acoustiques. le calculateur central, Kommandogerät, se chargeant, lui, d'emmagasiner les coordonnées de route de la formation, transmises par les radars et, ainsi, établir les directives de tir prévisibles, les chefs de pièces ayant la responsabilité d'ajuster le tir. Il convient de ne pas oublier les réelles compétences, "à l'ancienne", résultats de l'expérience, des équipes de réglage de la Luftwaffe ;). Le pilotage "systématique" de la DCA par station-radar dédié est postérieur à la WW2. ;)

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 08 Avr 2021, 18:12
de Aldebert
Loïc Charpentier a écrit:Le pilotage "systématique" de la DCA par station-radar dédié est postérieur à la WW2. ;)


Loïc, pourrais-tu fournir une information plus précise que postérieur à. Cela m'intéresse ;)

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 09 Avr 2021, 14:49
de Loïc Charpentier
Aldebert a écrit:
Loïc Charpentier a écrit:Le pilotage "systématique" de la DCA par station-radar dédié est postérieur à la WW2. ;)


Loïc, pourrais-tu fournir une information plus précise que postérieur à. Cela m'intéresse ;)


J'ai le défaut, dans le domaine du matériel militaire, à m'être, à peu de choses près, arrêté en 1945! ::elu boulet::

Je dirais, à vue de nez, que l'emploi systématique du radar dans la conduite de tir antiaérien, avait débuté dans les années 1945-1950 et encore çà dépendait de la nationalité de l'armée, en France, par exemple, çà semble dater de 1953.

Mais sur le sujet tu peux télécharger & lire le "papier", selon le lien ci-dessous...

https://www.irsem.fr/data/files/irsem/d ... et_DCA.pdf

Il y a quelques niaiseries formulées sur le matériel allemand, comme, par exemple, l'emploi supposée tardif du 10,5 cm Flak, alors que la pièce était, déjà, en service, en 1938 - à mon avis, il y a confusion avec le 12,8 cm en affût jumelé, mis en service à dater de 1942 -, sinon il y a de l'info intéressante.

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 09 Avr 2021, 15:33
de Signal Corps
Loïc Charpentier a écrit:[Je dirais, à vue de nez, que l'emploi systématique du radar dans la conduite de tir antiaérien, avait débuté dans les années 1945-1950 et encore çà dépendait de la nationalité de l'armée, en France, par exemple, çà semble dater de 1953.

Les premières expériences de poursuites de cibles aériennes chez les allemands sont antérieures à la SGM mais le radar de tir antiaérien ne fut opérationnel qu'à l'aube u conflit. Les fabricants ont énormément trainé les pieds pour développer un dispositif opérationnel, en particulier Telefunken qui ne semblait pas motivé pour l'avenir d'un tel système "sans débouchés".... Ce n'est que sous l'impulsion de la Luftwaffe que les recherches s'accélérèrent et débouchèrent sur un dispositif performant, le radar appelé Würzburg, dont les versions successives s'améliorèrent pour en faire un système de plus en plus performant.


développer

Re: Attaque aérienne d'une batterie Flak

Nouveau messagePosté: 09 Avr 2021, 18:21
de Aldebert
Loïc Charpentier a écrit:J'ai le défaut, dans le domaine du matériel militaire, à m'être, à peu de choses près, arrêté en 1945! .

Je posais la question parce que je songeais au matériel utilisé par l'armée française en Algérie et plus précisément à la frontière tunisienne, la ligne Maurice.
Il s'agit là du Cotal une amélioration du SCR 584 qui utilisait la composante Doppler des signaux pour détecter hommes et animaux en mouvement. J'avais un camarade de stage muté au RAA, infanterie de marine qui y était opérateur. Il vantait la précision et l'efficacité des tirs guidés par le Cotal.
Dans la foulée il ne faudra pas oublier de s'excuser aussi de cela :mrgreen: