Etat de pertes (août 1944) - Heeresgruppe G

Avertissement : Ne sachant pas trop où classer ce genre de documents, j'ai opté, arbitrairement, pour la rubrique "Front Ouest & Guerre Totale", en me référant au contexte et à la période concernée (août 1944), mais ils ont, également, une forme d'intérêt dans d'autres rubriques, comme par exemple "La Résistance" & "La Libération", car durant ladite période, après la rupture du Front de Normandie, les troupes allemandes avaient, pour une part d'entre elles, retraité vers le Nord-Est de la France et, durant leur cheminement, avaient été confrontées aux FFI (dans le sens large)

Résumé de la situation : L'Armeegruppe G avait été constitué le 28 avril 1944 et subordonné à l'Oberbefehlshaber West, autorité suprême pour le Front Ouest. le 3 juin 1944, l'OB West a, également, sous sa subordination, le Heeresgruppe B ( commandé par Rommel), chargé de la défense des côtes et des plages, depuis, à la louche, Walcheren jusqu'à Saint-Nazaire, et, pour compliquer un peu la situation, le Heeresgruppe D, qui, lui, a en charge, le reste du territoire "intérieur", notamment français, et auquel sont, alors, subordonnés opérationnellement l'Armeegruppe G, qui ne compte, alors, que la 1. & 19. Armee, le Heeresgruppe B - essentiellement, pour des besoins de synergie dans l'acheminement des troupes et du ravitaillement - et la 1. Fallschirmarmee.

Au départ, l'état-major de l'Armeegruppe G était installé à Rouffiac... ( cf. carte au 05.06.1944)



Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie, le 15 août, en Provence, et l'Armeegruppe G déménage, provisoirement, son PC, à Pierrelatte, puis à Lyon (20.08.1944) et "enfin", le 29 août, à Gérardmer, dans les Vosges - le EM du Heeresgruppe B étant alors à Namur et celui du D, à Coblence! Le 12 septembre 1944, l'Armeegruppe G deviendra le Heeresgruppe G.

Mais revenons au mois d'août 1944, après la rupture de la ligne de front allemande., l'Armeegruppe G va se retrouver à devoir gérer, un, les combats, face aux Alliés, dans le couloir rhodanien, deux, le repli des unités qui étaient stationnées dans le Sud-Ouest, trois, récupérer les "débris" des unités "normandes", notamment, celles positionnées sur le flanc gauche qui ont retraité vers le sud-est - et non vers le nord -, dans le cadre de la mise en place de "Seine-Stellung", ligne de défense sur la Seine, sensée être établie entre Paris et Dijon, mais que la progression rapide des Alliés annihilera, de même que la "Somme-Marne- Stellung"!

Dans la seconde quinzaine du mois d'août 1944, L'Armeegruppe G va devenir le "service d'accueil" des unités allemandes en retraite. Établi en octobre 1944, le tableau (en deux pages) , ci-dessous, indique les pertes subies, au cours du mois d'août 1944 : (a) tués (1847), (b) blessés (5066), (c) disparus ou prisonniers (74 282).

Si on passe, rapidement, sur l'inventaire (d), où deux divisions d'infanterie, la 242.ID, une formation statique (bodenstandig-Division) à la dotation bâtarde (complétée, en avril 1944, par 3 bataillons de troupes "russes"), perdue sur Toulon (11 475 "disparus"), la 244. ID ("10 250 disparus"), toute aussi statique que la précédente, perdue à Marseille et le Gruppe Elster (28000 "disparus)- pour lequel, je n'ai pas d'infos - Houhou, Roco! - , qui constituent, à eux- seuls (40 500), 54,5% des troupes qui avaient fait leurs reddition aux Alliés, la retraite s'était, globalement, déroulée en bon ordre - pour les unités combattantes de premier brin - , avec des pertes relativement modérées, sachant qu'il y avait plus d'un million de " pinpins" stationnés, alors, en France.

Même tablant sur un effectif de 500 000/600 000 hommes, alors, sous l'autorité de l'Armeegruppe G, les pertes totales déclarées - (a) + (b) + (c) = 81 195 - on est à +/- 15% de pertes enregistrées. Le chiffre est "hénaurme", mais, si, par exemple, on se réfère aux pertes de la 17.-SS. Pz. Gr. Div. "GvB" , qui ne déclare, pour le seul mois août, que 210 tués, 392 blessés, 2786 "disparus" (feullet 2), soit , sur un effectif de 18 354 hommes, déclaré le 1er juin 1944, des pertes, toute origine confondues, qui se limitent à 18,46%, après les combats et la retraite.



Sinon, ci-dessous (enfin! ) les deux tableaux promis, en notant que le rapport "global" (36%) entre tués (1847) et blessés (5066) avait été, alors, supérieur à 1:3, en raison du contexte particulier de la situation ...