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Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Cette rubrique renferme tout ce qui concerne le front ouest du conflit, y compris la bataille des Ardennes ainsi que les sujets communs à tous les fronts tels, les enfants et les femmes dans la guerre, les services secrets, espionnage...
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Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Rob1  Nouveau message 07 Sep 2019, 12:18

Je viens de lire ça au détour d'un livre (qui n'est pas du tout spécialisé sur le sujet) : "ce genre d'offensive ... n'est limitée que par le ravitaillement en carburant et munitions. Quelques commandants ont battu cette loi de la guerre blindée en attaquant l'ennemi pour saisir son carburant. Ils comprennent le héros de l'Afrika Korps, Rommel, et le général américain Patton."

J'ai entendu parler de ce genre de prise (ou tentative d'en faire) dans les Ardennes par les Allemands alors en grand manque, mais ailleurs ? Rommel c'est imaginable en Afrique ou en mai 40, mais est-ce que ça a eu lieu ?

Et surtout Patton, lui je vois moins l'occasion de le faire, à part épisodiquement, les dépôts allemands ne devant pas avoir grand-chose en 44-45 ::dubitatif::

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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 07 Sep 2019, 13:06

PATTON est le parfait exemple, il y a 75 ans précisément, récupérant stocks de nourriture et de matériel médical laissés par les Allemands, en gros de Chartres à la Meuse.

Benoît RONDEAU traite du sujet dans le dernier Mook 1944 (hors série Libération).

Profiter des dépôts ennemis fut de tout temps "De bonne guerre".
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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 07 Sep 2019, 14:15

Lors des préparatifs de Wacht am Rhein, une allocation spécifique de 17 millions de litres avait été prévue (acheminement compris !), assurant, en théorie, les besoins en carburant des unités motorisées, pour cinq jours (avec le secret espoir qu’elles découvriraient, en chemin, des stocks abandonnés par les alliés !), mais les difficultés d’acheminement avaient contrarié la mise en place des dépôts et les blindés étaient passées à l’offensive avec, au mieux, un jour et demi de carburant, soit moins d’une centaine de kilomètres d’autonomie en condition de combat !

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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Alcide NITRYK  Nouveau message 07 Sep 2019, 15:11

Dog Red a écrit:PATTON est le parfait exemple, il y a 75 ans précisément, récupérant stocks de nourriture et de matériel médical laissés par les Allemands, en gros de Chartres à la Meuse.
Benoît RONDEAU traite du sujet dans le dernier Mook 1944 (hors série Libération).
Profiter des dépôts ennemis fut de tout temps "De bonne guerre".

Mon général préféré, un vulgaire délinquant ? On comprend pourquoi il se souciait peu d'intendance. Eisenhover devait modérément apprécier.
Peiper a laissé ses blindés à court de carburant en rentrant à pied.


 

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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 07 Sep 2019, 15:20

Bonjour Robin,
Les troupes allemandes devaient se saisir des dépôts de vivres et de carburant durant leur avance pendant la bataille des Ardennes:
Büllingen (Bullange)
Samrée (dépôts de vivres, munitions et carburant)
Stavelot (ancienne route de Francorchamps, mais là les Allemands ignoraient l'emplacement exact)

Lors de la guerre du désert, aussi bien Allemands que troupes Alliées se servirent allègrement.
Je ne sais par contre pas si le carburant allié pouvait convenir pour les blindés allemands, mais à ma connaissance jamais un blindé allemand est tombé en panne à CAUSE d'avoir utilisé du carburant allié.
Tombé à COURT de carburant, cela oui, mais à CAUSE d'en voir utilisé......................
Je parle du front de l'Ouest, je parle pas du front de l'Est.

Patton je ne sais pas, mais qu'il s'est accaparé du carburant est un fait quasi certain.
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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 07 Sep 2019, 15:54

L'essence alliée, plus riche en octanes, faisait un bien fou aux moteurs allemands, "habitués" aux carburants allemands à taux d'octanes tristounets, issus de la conversion du charbon! Et, hop, que je décalamine mon moteur et que je nettoie mes carburateurs ! ::content4:: ::content4:: Seul, la Luftwaffe, pour ses appareils et leurs "classiques" moteurs à explosion, avait (nécessairement) droit à un carburant "riche" en octanes. Après-guerre, une essence aviation était classée "115-145 octanes"; les appareils de la Luftwaffe devaient probablement voler à une essence qui flirtouillait, au mieux, avec les 100/110 octanes! Mais, on s'en sort, assez facilement, en réglant, à chaud et au sol, la carburation! :D
Par contre, sauf erreur de ma part, les moteurs à réaction - Me-262, etc. - fonctionnaient, déjà, au kérosène- un mélange d'huile et d'essence -, la conception du réacteur ne prévoyant pas, ou minima, la lubrification des étages et paliers de la partie rotative, tournant à très haute vitesse, sauf par le biais du "lubrifiant" intégré dans l'essence.

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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 07 Sep 2019, 21:00

Alcide NITRYK a écrit:Mon général préféré, un vulgaire délinquant ? On comprend pourquoi il se souciait peu d'intendance. Eisenhover devait modérément apprécier.


"On dit" que PATTON faisait repérer par avion les dépôts de la 1st Army sa voisine pour les détourner... mais est-ce avéré ?
Tout comme il est abusif de croire qu'in ne se souciait pas de l'intendance.
Dès le 22 août et les semaines suivantes, il assiège BRADLEY pour alimenter son offensive. Obitent des ravitaillements par air. Il loue son G-4 !
Comme les autres, il use de pis-allers comme emmener l'infanterie sur les chars ou les camions de l'artillerie.

Il souffre de l'allongement insupportable des lignes de communication (les camions du Red Ball brûlent deux fois plus d'essence qu'ils n'en amènent !!!).
Une situation qui oblige EISENHOWER à faire des choix. Ce qu'il n'aime pas forcément faire.

Je vous invite vivement à lire le dernier Mook 1944 (http://www.mook1944.com/439-2/) Benoît RONDEAU y signe une belle analyse de la chevauchée de PATTON fin août 44.
On y lit notamment que PATTON use de 4.000.000 de litres d'essence saisis aux Allemands!


Alcide NITRYK a écrit:Peiper a laissé ses blindés à court de carburant en rentrant à pied.


Comme l'ont écrit Loïc et Prosper, le 16 décembre 1944, PEIPER dispose de 2 jours de carburant. Il ne s'ébranle que le 17 et fait mains basse sur le dépôt US de Bullingen. Ce qui lui permet d'aller jusque Stoumont qu'il atteint le 19. Il n'ira pas plus loin, route barrée et au bord de la panne sèche (certaines compagnies sont déjà à court le 18). L'essence ne manquait pas forcément mais le cordon ombilicale est rompu dès le 18 au matin avec le prise de Stavelot par la 30ID.
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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Rob1  Nouveau message 07 Sep 2019, 21:25

Dog Red a écrit:On y lit notamment que PATTON use de 4.000.000 de litres d'essence saisis aux Allemands!

Ah oui, là ça commence à être sérieux :shock:

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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Signal Corps  Nouveau message 07 Sep 2019, 21:40

Loïc Charpentier a écrit: Par contre, sauf erreur de ma part, les moteurs à réaction - Me-262, etc. - fonctionnaient, déjà, au kérosène- un mélange d'huile et d'essence -, la conception du réacteur ne prévoyant pas, ou minima, la lubrification des étages et paliers de la partie rotative, tournant à très haute vitesse, sauf par le biais du "lubrifiant" intégré dans l'essence.

Le turboréacteur Jumo 004 qui équipait, entre autres, le Me262, fonctionnait essentiellement au fuel pour moteur diesel....
Il pouvait aussi être indifféremment alimenté avec le carburant diesel J-2 ou de l'essence aviation. Toutefois, cette dernière, rare et surconsommée avec ce type de moteur, n'était qu'occasionnellement utilisée.

A noter que la lubrification était assurée par de l'huile en circuit fermée contenue dans un réservoir annulaire positionné à l'avant du moteur. Deux pompes indépendantes assuraient la circulation du fluide : la première concernait le palier avant, le régulateur de rotation et le servomoteur alors que la seconde lubrifiait les paliers de la turbine ainsi que le palier arrière du compresseur.

Le kérosène est un hydrocarbure issu de la distillation du pétrole et ne consiste nullement en "un mélange d'huile et d'essence". A ma connaissance, le seul carburant composé simultanément d'huile et d'essence était la "Solexine", carburant spécialement conçu et fabriqué en son temps par BP pour les moteurs 2 temps des cyclomoteurs de la marque Solex, disparue depuis des lustres....

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Re: Saisir des stocks de carburant adverses pour poursuivre une offensive blindée ?

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de pierma  Nouveau message 08 Sep 2019, 00:38

Signal Corps a écrit: A ma connaissance, le seul carburant composé simultanément d'huile et d'essence était la "Solexine", carburant spécialement conçu et fabriqué en son temps par BP pour les moteurs 2 temps des cyclomoteurs de la marque Solex, disparue depuis des lustres....

Le "mélange" a été bien plus utilisé que ça. Dans les années 70 - j'ai eu mon 103 Peugeot en 75 - il y avait dans la plupart des stations une pompe de mélange, un peu à l'écart, pour les deux roues à moteur 2 temps. Donc toutes les mobylettes et un certain nombre de motos japonaises. (de 125 cm3 jusqu'au delà, il y avait même une Kawasaki 3 cylindres 2 temps, une 750 cm3, sauf erreur.)

On sélectionnait la teneur en huile désirée (2%, 4% ou 6%) et après avoir mis le pistolet dans le réservoir, on mettait des pièces dans le monnayeur. Des pièces de 1 franc ou 5 francs, de mémoire. (ça servait également, au bidon, pour le mélange des moteurs 2 temps des tondeuses ou des tronçonneuses.)
La pratique s'est perdue progressivement par la suite, mais il a dû rester longtemps quelques pompes pour les vielles bécanes 2 temps bien entretenues... Mon père fait encore lui-même son mélange pour son antique tronçonneuse, qui doit servir 3 fois dans l'année...

Fin du HS.

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