Cytise a écrit:Etait-il possible pour Eisenhower et ses compagnons de savoir que le bocage normand serait un véritable calvaire pour les troupes américaines ? Non, je ne crois pas.
Les planificateurs d'
Overlord avaient mal anticipé le bocage normand en le comparant erronément aux réseaux de haies tels qu'on peut les rencontrer dans le sud de l'Angleterre.
Selon certaine sources lues récemment : sur base des photos aériennes, les haies et parcelles normandes avaient même été méticuleusement relevées.
Mais les haies "sauvages" du Cotentin, hautes parfois de plusieurs mètres et des plus épaisses, véritables murs amplifiés par l'existence des chemins creux n'avaient rien de comparables aux haies anglaises plus petites, taillées et relativement entretenues. Ces "détails" n'étaient pas significativement visibles sur les photos aériennes.
D'où la déconvenue.
Une fois le vin tiré, il fallut le boire… cela prit près de 2 mois.
Cytise a écrit:Je crois que c'est le phénomène inverse qui s'est produit pendant la préparation de l'opération Cobra : des informations d'origine militaire (Ultra, etc.) que Bradley a voulu compléter par des renseignements de la Résistance. Grace à cet ensemble d'information, Bradley a pu choisir à bon escient l'endroit où les troupes américaines devaient réaliser la percée. En cas de réussite de l'opération Cobra, on est débarrassé du problème posé par le bocage. J'imagine que les Américains en avaient ras le bol de cette guerre du bocage.
Dans l'attente des informations de la Résistance, il a fallu temporiser. C'est ainsi que l'opération Cobra a été lancée tardivement.
C'est un avis personnel ou tu t'appuies sur des sources ?
Une fois la bataille engagée, la capacité de renseignement de la Résistance disparaît. Impossible pour les résistants de "travailler" dans la zone des combats. Le renseignement militaire suffit largement aux généraux et à BRADLEY en particulier pour mener les opérations et planifier une offensive comme
Cobra.
Sauf preuve du contraire, il est erroné d'imaginer que la temporisation préalable à
Cobra était due à l'attente de renseignements de la Résistance.
On peut faire remonter la genèse de Cobra à la réunion BRADLEY/MONTGOMERY/DEMPSEY du 10 juillet 1944. A ce moment, les Américains sont encore empêtrés dans le bocage.
BRADLEY présente son projet d'offensive le 13 juillet. Préalable indispensable à l'attaque : la prise de St-Lô (carrefour routier indispensable) et de la route St-Lô/Périers qui assure la base de départ hors du bocage.
L'opération est planifiée le 19 juillet mais St-Lô ne tombe que le 18 et sécurisée le 20. L'attaque est reportée au 23... elle sera lancée le 25 suite aux derniers reports que l'on connait.
Je n'y vois aucune "temporisation" mais au contraire de l'anticipation.
En effet, le 10 juillet, sentant la sortie du bocage (handicap tactique justement rappelé par Jumbo), MONTGOMERY incite BRADLEY à préparer une offensive d'envergure.
Du 10 au 13, BRADLEY passe 3 jours pleins enfermé avec ses cartes pour méticuleusement préparer son attaque. Il choisit la route St-Lô/Périers comme base de départ… La prise de St-Lô se confirme comme condition nécessaire au déclenchement de l'attaque. BRADLEY en informe ses chefs de corps le 13 juillet. A partir de cette date, COLLINS (choisi pour mener l'attaque) peaufine le plan !
Où est la place de la Résistance dans tout cela ?
Nulle part. Essentielle au renseignement allié jusqu'au 6 juin, pour moi, elle s'éclipse au profit du renseignement militaire dès que les troupes ont débarqué.