nicolas aubin a écrit:- Sur ton deuxième commentaire, je te rejoints sur la priorité donnée par le Reich à l'ouest et sur le fait que cela lui a pris trois mois d'autant qu'il a grillé initialement autour de 200 chars neufs lors des contre-attaques en Lorraine en septembre. Cependant ce qui m'a surpris en étudiant la bataille méconnue de novembre, c'est le peu de blindés qu'ils engagent en défense par rapport aux moyens qu'ils à disposition. Ils tiennent avec pour l'essentiel des éléments de 4 divisions de Panzers (50/70 blindés chacune), quelques panzer-brigades affaiblies et des bataillons de Stug. Dans la Roer en novembre justement, les Allemands ont initialement environ 300 chars et canons d'assaut (ils en recevront une centaine en renfort) contre plus d'un millier au sein des 1st et 9th US Armies. En Lorraine, Patton dispose de 1 300 chars contre 110 blindés allemands (autant en renfort). Pour autant, il n'y a qu'en Alsace où les Alliés percent. Bref, les Allemands thésaurisent leurs chars et parviennent globalement à se construire une réserve stratégique (6e Panzer Armee) malgré les coups de boutoirs alliés. Contrairement à la Normandie où les unités allemandes étaient aspirées en première ligne dès leur arrivée, à l'automne, plusieurs divisions panzers sont au repos pour rééquipement et ré entraînement. Au 15 novembre seulement 1/3 des Pz IV, Panther et Tiger comptabilisés à l'ouest sont au front (chiffre approximatif mais qui donne l'ordre de grandeur).
Il n'y a rien de surprenant, car la Heer (au sens large) avait comme priorité le Front Est, y compris durant la la "Campagne de Normandie"; d'où, par exemple, l'engagement de s.Panzer-Abteilungen, armées de Tiger, globalement, égarées sur un terrain, qui ne leur permettait pas d'exploiter l'allonge de leurs canons. - c'est aussi, valable pour les Panther-Abteilungen, mais çà risque de me prendre du temps et de la place pour développer -. En résumé, pour faite vite, des unités de Panzer IV et des batteries de StuG. III auraient été toutes, aussi, efficaces en Normandie! Sauf que les StuG-Brigaden de la Heeresartillerie, entre autres, étaient "coincées" sur le Front Est, vu la qualité "essentielle" de leur boulot. Hormis à l'ouest de Caen, où le terrain "dégagé" favorisait les tirs "antichars" à moyenne et longue portée, le combat entre blindés se résumait, au mieux, dans le bocage, à 150-200 m de visibilité "directe", dans le meilleur des cas!
L'engagement des Panzer-Brigaden en Lorraine, avait été un loupé monumental, en raison, un, d'une instruction inachevée, deux, encore,une fois, du terrain. A contrario, les deux brigades, engagées sur le Front Est, s'en étaient plutôt bien sorties. Depuis l'été 1941 et, même, en AFN, l'arme blindée - mais pas qu'elle - s'était adaptée aux grands espaces "découverts". Les combats, en Italie, s'étant, dès l'hiver 1943, cantonnés dans des zones montagneuses, n'avaient pas permis d'en tirer une expérience sérieuse en "plaine".
L'environnement particulier normand avait permis aux Shermans de limiter la casse, avec leur 75 mm original, efficace à "courte portée", mais, dès que le terrain était devenu favorable aux pièces à "longue portée", ils avaient commencé à pleurer leur mère, à l'exception des Fireflies, armés du 17 livres britanniques, capables d'allumer n'importe quel char allemand à 1000 m! D'où, au passage, l'emploi systématique de l'artillerie de campagne (pléthorique) et des formations de chasseurs-bombardiers, pour "traiter" le terrain à la moindre alerte conséquente.