Entre le 4 et le 10 septembre, la ville fut détruite à 85 pour cent. Elle reçut 12 000 tonnes de bombes en 152 bombardements qui firent plus de 5 000 morts parmi les civils et laissèrent 35 000 sinistrés complets et 65 000 sinistrés partiels.
« Une tache de feu et de sang, écrit François Poupel, semblait ternir non seulement la libération du Havre mais celle du territoire tout entier. Un officier anglais, le journaliste écrivain W. Douglas Home, capitaine, appartenant aux unités qui assiègent Le Havre, refuse obéissance, le 4 septembre, lorsqu'il apprend que le commandement a décidé de raser la ville après en avoir refusé l'évacuation. Ce scandale lui coûtera ses galons et huit mois de prison.
« "Ce n'est pas la guerre, c'est un meurtre", dira sous le coup de l'émotion le patron de l'opération, le général J. T. Crocker, qui commande le corps d'armée, en contemplant, le 10 septembre, le déversement des bombes sur le camp retranché.
« En dégageant sa responsabilité et celle de ses troupes, qui n'ont pas participé au siège, le nouveau gouverneur du Havre libéré se dira "honteux et choqué par la destruction insensée de la ville".
« Pourquoi, pourquoi une telle furie, pour prendre la forteresse du Havre ? Pourquoi avoir exigé de tels sacrifices d'une population qui attendait avec tant d'espoir sa libération ? »
L'été 1944, Le jour le plus beau, p. 285-286.
La quasi destruction de cette ville est pour le moins choquante et 60 ans après, elle est toujours douloureusement présente dans la mémoire collective des Havrais, pourquoi un tel bombardement fut il exécuté ?
Il s'abattit sur la population civile et non pas sur des objectifs militaires et la garnison allemande n'en fut quasiment pas affectée....