Bonjour,
Pour varier un peu, je me permets de rebondir sur deux remarques formulées – dans le volet 1 « Haltbefehl » -, hier, par Nicolas Bernard, en y apportant quelques précisions…
Post 3556 (extrait)
… d'abord parce qu'entre-temps l'armée de terre s'est dotée d'un parc blindé non négligeable, grâce aux usines allemandes certes, mais aussi grâce à l'annexion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie, qui lui a permis de faire main basse sur 810 blindés, de quoi équiper trois divisions de Panzer (quoique la qualité du matos soit... discutable)…
Le total de 810 blindés tchèques correspond, en fait, au parc existant, le 1er juin 1941. En réalité, au 1er septembre 1939, le parc total de LTM 35 - Pz. 35 (t) - était de 202 véhicules, celui du LTM 38 – Pz.38 (t) – de 98.
La production des Pz. 35 (t) ne sera jamais relancée, après l’occupation allemande, il s’agit, donc, des blindés en service dans l’armée tchèque, au moment de l’Annexion, au printemps précédent, plus ceux saisis sur le « parking » de la firme Skoda. Tous ces véhicules seront modifiés, afin d’y intégrer un équipement radio allemand ; mais, au 1er septembre 1939, cette conversion est loin d’être achevée et, en réalité, au déclenchement de « Fall Weiß », le parc opérationnel se résume à 125 exemplaires, dont 112, tous, versés dans la 1. leichte Division (à 3 Abteilungen – I. & II. /Pz.Rgt. 11 & Pz.Abt. 65) – future 6. Pz.Div. -, pour en simplifier la gestion technique.
La modification radio concernera, également, un certain nombre des 98 Pz. 38 (t), dont 55 seront versés à la 3. leichte Division, qui, elle, n’aligne, alors, que la seule Abteilung 67.
Ci-après tableau des dotations, au 01.09.1939 (Fall Weiß)
2680 Panzer sont alignés, au déclenchement de l’invasion en Pologne, dont :
973 Panzer I, 1127 Panzer II, 112 Panzer 35 (t), 55 Panzer 38 (t), 87 Panzer III, 198 Panzer IV, 128 Panzerbefehlswagen (véhicules de commandement, dépourvus de canon)
Les pertes définitives de cette première campagne s’élèveront à :
89 Panzer I, 83 Panzer II, 26 Panzer III, 19 Panzer IV, 5 Panzerbefehlswagen, aucun char tchèque n’ayant subi de dommages irréparables.
Pour permettre de rapprocher, ultérieurement, ces chiffres de l’estimation effectuée par NB (post 3566), sur la base des dotations de départ (01.09.39), sont, théoriquement, « opérationnels » ou objets de réparations, le 09.10.1939 – sachant que la Heer ne comptabilise aucune perte pour la première semaine d’octobre - :
884 Panzer I, 1044 Panzer II, 112 Panzer 35 (t), 55 Panzer 38 (t), 61 Panzer III, 179 Panzer IV, 123 Panzerbefehlswagen.
Il n’est pas nécessaire de s’attarder plus avant sur le sort des Panzer I, dont la production avait été interrompue à l’été 1937 ; de même, pour le Panzer II, dont la fabrication est devenue confidentielle, depuis avril 1939 – mai, 14 exemplaires, juin, 6, juillet, 2, août, 5 -. Au 1er octobre 1939, leurs parcs de disponibles flirtent avec le millier de véhicules, pour chacun d’eux (991 pour le seul Panzer II).
En ce qui concerne les chars « moyens », Pz. 35 (t), Pz. 38 (t), Pz. III (3,7 cm), Pz. IV (7,5 cm kurz), seules, les productions des trois derniers cités sont en activité.
La firme tchèque BMM a redémarré, dès mai 1939, la fabrication du Pz. 38 (t)
Mai 1939, 9, juin, 12, juillet, 39, août, 18, septembre, 31, octobre, 30… total 1939 : 150, dont 90 à dater du 1er août.
Pour la période janvier-avril 190, 95 exemplaires supplémentaires.
La production du Panzer III ayant été, sérieusement, retardée par d’interminables atermoiements techniques, les premiers exemplaires de l’Ausführung E n’étaient sortis de chaine qu’en juin 1939 (juin, 8, juillet, 11, août, 20) et sa cadence de production n’atteindra sa « vitesse de croisière », qu’à partir de septembre 1939, avec 40 véhicules livrés au cours du mois.
Le problème est que le Pz. III était sensé constituer l’ossature des régiments blindés, or, au 1er septembre 1939, c’était loin d’être le cas et, mis à part les 167 Pz. 35 (t) & 38 (t), c’est le Pz. IV, blindé conçu pour fournir l’appui-feu, qui jouera les bons offices, durant la Campagne de Pologne, même si sa distribution avait été assez « confusionnelle » (56, à la 1. Pz.Div., 43, à la 3. Pz. Div., 12, à la 4. Pz.Div., alors que toutes trois disposent de deux régiments de chars !)
Durant la « Drôle de Guerre » (septembre 1939-avril 1940), les productions mensuelles cumulées s’élèveront à 350 Pz. III – auxquels on peut rajouter 20 châssis de StuG. III - & 131 Pz. IV ; quantités qui permettront d’aligner 349 Pz. III & 280 Pz. IV, le 10 mai 1940.
Ci-après tableau des dotations, au 01.09.1939 (Fall Gelb)
Effectif au 10 mai 1940 (Fall Gelb) : 2569 Panzer
556 Panzer I, 920 Panzer II, 118 Panzer 35 (t), 207 Panzer 38 (t), 349 Panzer III, 280 Panzer IV, 139 Panzerbefehlswagen (véhicules de commandement, dépourvus de canon)
Ce qui nous ramène à une autre remarque de Nicolas Bernard…
Post 3566 (extrait)
…Quant aux chars, l'effort aboutit tout de même à doter la Panzerwaffe, au 10 mai 1940, de trois fois plus de blindés moyens-lourds qu'elle n'en avait au sortir de la campagne de Pologne (p. 376 de mon édition anglo-saxonne).
Le nombre de chars moyens - Pz.35 (t) & 38 (t), Pz. III, Pz. IV -, mis en ligne, le 1er septembre 1939, était de 452, le 9 octobre 1939, 407 (pertes déduites) le 10 mai 1940, 954, soit 2,11 fois plus qu’au déclenchement de Fall Weiß et 2,34 fois plus qu’à la fin de la même campagne.